Les potins du festival sur le Niger :3ème soirée Gorobinè Ton

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Décidemment, le directeur du Festival sur le Niger ne veut rien changer dans ses habitudes. Même les plus mauvaises. Cette année encore, il a embastillé les journalistes dans un petit car, avec de petites chaises qui supportent à peine une personne.

Le véhicule en question était en très mauvais état. Pour preuve, entre Bamako et Ségou, il a mis 5 heures de temps. De 14 heures 30 à 19 Heures 30. Lorsque le chauffeur a essayé d’aller vite, l’intérieur du mini-car chauffait et devenait insupportable pour ses passagers. Et pourtant, bien avant le Festival, des confrères avaient attiré l’attention du principal organisateur sur les misères de la presse pendant l’événement et principalement leurs conditions de transport car, en 2007, il avait voulu faire la même chose. En effet, il avait demandé aux journalistes de retourner à Bamako, à la fin du Festival, dans une vieille carrosserie. Ceux-ci avaient refusé et il avait fini par mettre un terme au contrat du mini car qui avait amené les journalistes à l’aller. 

Tartines de Daffé
rnLa restauration demeure l’un des handicaps majeurs du Festival sur  le Niger, disons pour les gens qui sont pris en charge par les organisateurs. Après 7 éditions, on continue de donner des tartines  aux participants. En riz, pomme de terre, igname ou banane plantain, ces tartines, pour bon nombre de personnes, ne représentent rien du tout car elles n’ont d’ailleurs de tartine que de nom. C’est pourquoi la plupart des participants investissent les  gargotes  et autres lieux de restauration pour manger à leur faim. Les artistes qui accompagnent Neba Solo et principalement les danseurs, qui se sont défoncés sur scène pour assurer l’animation de la cérémonie ,n’en revenaient pas : ils ont été surpris par la petite quantité de repas qui leur a été servie.

Les incohérences
rnEn 7 éditions, le Festival sur le Niger n’est pas parvenu à bien gérer la question de l’hébergement. Cela, malgré toutes les dispositions prises par les organisateurs. C’est vrai qu’on n’est plus à l’année où les ministres n’avaient pas où dormir et des invités de marque squattaient les villas de Ségou construites à l’occasion de la CAN 2002. Mais toujours est -il que les 46 journalistes de la presse nationale continuent d’être entassés dans de petites chambres où ils dorment à 2. Alors que les 14 confrères étrangers sont logés dans de meilleures conditions, notamment à l’hôtel  Savana appartenant à l’organisateur principal du Festival, Daffé en personne. Chaque année, le problème d’hébergement persiste, tout comme les errements des agents de la sécurité qui, très souvent, sont de jeunes Bamakois, recrutés à tort et à travers sans aucune notion. L’autre incohérence du Festival, c’est le fait que les organisateurs amènent toujours des hôtesses de Bamako, laissant en rade les jeunes Ségoviennes, alors qu’ils disent que le Festival est dédié à la promotion  du tourisme local. Cela ne saurait prospérer avec un personnel du Festival composé à 70% de non Ségoviens. Pareils aspects doivent être revus et corrigés à l’avenir.    

Confusion au niveau des stands
rnLe Festival, c’est aussi la foire-exposition. A côté des artisans et autres opérateurs culturels, il y a des structures qui prennent des stands pour faire leur promotion en profitant de l’audience de l’événement. C’est ainsi qu’Amnesty international Mali avait réservé un stand de 200 000 FCFA et avait payé l’argent à l’avance. Mais, une fois sur place, ses représentants ont été étonnés de voir qu’on voulait leur donner un stand de 80 000 FCFA. Celui qu’ils avaient réservé a été mis à la disposition d’Organe Mali. Les jeunes d’Amnesty ont tout fait pour récupérer leur stand, mais ils n’ont pas eu satisfaction de la part des organisateurs. Plusieurs autres participants ont été victimes de la même situation. Ce qui a créé une confusion et des habitués de cette exposition ont été délaissés au profit de nouveaux venus.

”Kanouté ka visako”
rnC’est le nom du one man show que le grand comédien, Habib Dembélé dit Guimba national, a présenté au public du Festival sur le Niger. Ce spectacle traite de l’immigration, à travers l’histoire d’un jeune homme du nom de Kanouté. Sous l’influence de ses camarades ”des fils à papa” a précisé le comédien, Kanouté voulait vaille que vaille aller en France.  Malgré les multiples dossiers que Kanouté a amené pour obtenir le visa, il ne l’aura pas. Mais en persévérant, il finit par réaliser son rêve. Dans le spectacle, Guimba y dénonce l’acculturation dans un franc-parler qui lui est propre. ‘ "J’en fais ma  préoccupation, je veux être avec tout le monde en étant moi-même " a dit l’artiste. ”Kanouté ka visako” c’est aussi la bravoure de ces milliers de Sarakollé maliens, qui travaillent en France pour faire vivre des centaines de familles au Mali. Le spectacle est la somme des tournées que l’artiste a effectuées à travers le monde, en observant comment les Maliens vivent dans les différents pays, comment ils se battent. Guimba ajoute à tout cela l’humour, dans sa manière particulière de faire rire les gens.

Les filles et l’alcool
rnC’est vrai que le Festival est avant tout un lieu de divertissement par excellence, un espace  de rencontre et de défoulement. Mais ça devient de plus en plus un laisser-aller. Ce qui irrite souvent les populations de Ségou. Cette année, ce qui a surtout choqué, c’était de voir ces milliers de jeunes filles se noyer dans l’alcool. Des étudiantes de nos grandes écoles et facultés, qui sont massivement parties à Ségou à l’occasion du Festival. Leur boisson préférée, c’était la bière. Elles s’en abreuvaient matin, midi et soir. Les gens pensaient que ce n’étaient pas des Maliennes, surtout avec leur habillement : jean sexy et tout le parfait attirail vestimentaire. Elles ont été identifiées par les chasseurs de la nuit, qui ont l’habitude de tirer sur tout ce qui bouge lorsque la nuit tombe sur ce genre d’événements. En effet, ils se sont rendu compte qu’elles sont bien des Maliennes, mais aussi des étudiantes pour la plupart, venues de Bamako pour le Festival. D’après notre interlocuteur, elles auraient avoué, qu’au Festival, elles consomment  avec beaucoup de modération,  mais en tout cas cette année, sur les différents sites du festival, il n’était pas rare de voir beaucoup de filles avec des boissons alcoolisées.

La flambée des prix
rnQui dit Festival sur le Niger, dit flambée des prix à Ségou. Tout le monde fait de son mieux pour ne pas sortir de l’événement les mains vides. Les vendeuses de brochettes, d’arachides et autres produits, veulent se remplir les poches. Le taxi dont le prix variait  entre 300 et 500 FCFA,  augmente à 1000 FCFA. Les prix des  maisons à louer,  surtout des villas, ont pris l’ascenseur.  Dans ce domaine, signalons qu’il y a des jeunes qui réservent des chambres et une fois arrivés à Ségou, les cèdent en essayant de gagner le double des prix. Ce qui en rajoute à la spéculation.  . Plusieurs jeunes ont pris goût à ce jeu et vont jusqu’à réserver l’ensemble des chambres d’un hôtel, pour  ensuite spéculer et augmenter les prix.

Qui est fou!   :
rnFémi impose Seydoni

rnCela fait quelques éditions qu’on ne voyait plus la sonorisation de Seydoni au Festival. Mais cette année, il semble que c’est Femi Kuti qui a demandé aux organisateurs de prendre la sono de Seydoni Burkina Faso. C’est ce qui expliquerait le retour de Seydoni à cet événement annuel. Pour bien faire le travail, Seydoni a eu recours à certains techniciens maliens. Comme pour prouver que le Festival est fait pour la promotion du développement local, Seydoni a fait travailler plusieurs jeunes de Ségou. Par ailleurs, l’enfant de Fella Kuti  a eu, cette année, le plus gros cachet du Festival. Certains parlent de 20 millions FCFA,  voire même plus que cela, selon d’autres. Mais d’après le principal organisateur, Mamou Daffé ”ça nous a coûté cher, mais il fallait le faire”.

Rassemblés par Kassim TRAORE
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