Les potins du festival international de Sélingué : Les autochtones exclus

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En marge de la fête de la musique, des concerts et autres défilés de mode, tout n’était pas rose à Sélingué. En effet, les commerçants locaux étaient vraiment très fâchés, car les prix des stands indiqués par les organisateurs n’étaient pas à leur portée, disent-ils. Ces prix étaient fixés à 60 000 Fcfa, ce qu’ils affirment être très exorbitant pour eux.

 

Selon eux, le festival devrait être pour eux et non contre eux. Pour Maimouna Dembélé, commerçante de fruits, tout son chiffre d’affaire ne vaut pas 60 000 Fcfa. Elle se demande comment elle fera pour s’octroyer un stand ? Ils étaient nombreux comme Maimouna, qui sont restés hors des limites du site du festival. Ils ont étalé leurs produits le long du goudron y menant. Mais le hic est que la majeure partie des stands sont restée vide pendant les 3 jours qu’ont duré les festivités. Seuls quelques rares stands étaient occupés par les partenaires et autres grandes marques venue de Bamako.  En plus, les jeunes de Sélingué ont décidé, eux aussi, de bouder le festival, car ils trouvaient le prix des billets d’entrée exorbitants, à savoir 6 000 Fcfa.

 

 

Le réseau téléphonique absent

S’il y a un phénomène que les festivaliers ont décrié, c’est bien la qualité du réseau téléphonique. Les journalistes présents en n’ont fait les frais. Nombreux étaient ceux parmi eux qui n’ont pas pu envoyer des papiers à leur rédaction à temps, faute de connexion. En plus, la ville ne dispose pas de cyber café digne de ce nom, comme pour crucifier les journalistes. Tenez vous bien, on est à 150 km seulement de Bamako. Ah, les nouvelles technologies !

 

 

Les cartes de recharge, une denrée rare

Il est difficile de trouver des cartes de recharge s’il n’y a pas de réseau, cela va de soi. Mais, ce qui fut hallucinant, c’est la présence des deux opérateurs de téléphonies sur le site, occupants même des stands. Ces stands sont bizarrement toujours vides. Il était plus difficile d’avoir une carte de recharge qu’une canette de bière.

 

 

Gaspi, le rappeur insolent

L’impolitesse était dans tous ses états à Sélingué et a même entaché l’image de ce festival qui se veut international. Les organisateurs ont eu la mauvaise idée d’inviter sur le podium international, les jeunes délinquants des favelas de Bamako, se prenant pour des rappeurs. Leur choix a porté sur le numéro un de la grossièreté et des insultes, il s’agit de Gaspi. Ce jeune rappeur est le plus insolent de sa génération. Sur scène, les organisateurs ont eu le temps de mesurer la portée de leur acte. Insultes père et mère, voilà ce qui caractérisaient ces chansons.

 

 

Sanogo, une proie très facile

Le capitaine-Général quatre étoiles, Amadou Haya Sanogo, en cachot à Sélingué, n’est visiblement pas très en sécurité pour un prisonnier de haut de gamme comme lui. De notre constat sur place, il est incarcéré dans un local côtoyant les rives du Sankarani à quelques mètres du pont et à 0 m du site du festival international de Sélingué. Son cachot est composé d’un bâtiment de deux pièces, brocardé de part et d’autre par deux tentes servant d’abris à la dizaine de gendarmes de sa garde. A en croire les écriteaux sur les véhicules dans la broussaille, c’est le Peloton d’intervention de la Gendarmerie nationale (Pign) qui est en charge de sa sécurité. A 10 m de sa prison, on peut lire  : ‘’Photographie interdite’’, ‘’Accès interdit’’. Mais, cela cache pourtant mal les conditions d’insécurité dans lesquelles le Général Sanogo est retenu.

 

Harber MAIGA

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