Les potins du Fespaco 2011 à Ouaga

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La chasse aux voleurs
rnAu Burkina Faso, à chaque  édition du Fespaco, il est organisé une chasse contre les voleurs, délinquants et bandits de grand chemin. Ils sont traqués et mis en prison, pour que les festivaliers puissent passer un moment paisible pendant leur séjour. C’est pourquoi, pendant toute la durée du Festival, il est rare d’entendre parler d’un cas de vol ou d’une attaque à main armée ou d’autres actes de vandalisme à Ouagadougou. Selon les Ouagalais, dès l’approche du Fespaco, tous les voleurs, disons les plus malins, quittent complétement la capitale pour ne pas se faire arrêter par les forces de l’ordre. Cependant, les petits voleurs arrêtés dans le cadre du Fespaco sont souvent relaxés après la fête, nous a confié un porteur d’uniforme. 
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rnLes chiffres
rnIl y a 500 000 festivaliers présents à Ouagadougou dans le cadre du Fespaco. 195 films, dont 111 pour la compétition officielle, 84 dans la compétition court métrage. Ces films ont été projetés dans 12 salles de cinéma. Plus de 300 journalistes et communicateurs accrédités ont couvert l’événement.  Selon le délégué général du  Fespaco, Michel Ouédraogo, l’édition  2011 a été financée à hauteur de 75% par le Burkina Faso, et le reste par l’Union Européenne et d’autres partenaires. Mais selon les habitués du Fespaco, il y a eu moins d’affluence cette année. d’édition en édition, le nombre de participants diminue,  malgré les efforts fournis par le Burkina Faso. Il y a des pays qui veulent que le Fespaco soit tournant entre les pays africains, mais les initiateurs et les pays de l’Afrique de l’ouest ne sont pas d’accord. Les deux camps continuent à se battre. 
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rnLes absences remarquées
rnLors de la cérémonie d’ouverture, tout le monde s’est étonné de l’absence de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso. Alors qu’il était bien présent à Ougadougou. Le Moro Naaba n’était pas non plus au stade du 4 Août. En plus de ceux-ci, il ajouter qu’aucun ministre de la Culture des différents pays, encore moins en charge des questions de cinéma en Afrique, n’était présent à l’ouverture de la 22ème édition du Fespaco. En tout cas, pour bon nombre de Burkinabé, l’absence de Blaise s’explique par les violences scolaires qui avaient éclaté à la veille du Fespaco dont le bilan est de  6  morts, tous des élèves et étudiants. Avec aussi plus de 100 blessés. Le tout est parti du décès du jeune élève de Koudougou,  Justin Zongo. Cette violence avait gagné plusieurs villes du pays. C’est pourquoi les écoles sont fermées au Burkina Faso, jusqu’à nouvel ordre. 
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rnLes dérives de Filipe Sawadogo, ministre Burkinabe de la Culture 
rnS’il y a un homme qui allait gâcher la belle fête de la cérémonie d’ouverture du Fespaco, c’est bien le ministre de la Culture, du tourisme et la francophonie du Burkina Faso, Filipe Sawadogo. Il a commencé ses gaffes par l’ancien président, Jean Baptiste Ouedraogo, qu’il a nommé ”Jean Baptiste Compaoré”, allusion à Blaise, qui est au pouvoir.  Pour bon nombre de personnes, c’était un simple lapsus. Mais quelques secondes après, toujours dans son discours,  Filipe dira ceci : "Je vous souhaite bon retour à Ouagadougou ". il voulait dire la bienvenue.
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rnEnsuite, dans un ton anormal, il demande au public de descendre à l’intérieur de Ouaga, pour participer aux nuits chaudes, boire, manger des poulets bicyclettes et de brousse. Les officiels, qui n’étaient pas loin de nous, étaient surpris par les propos du ministre, décidément trop distrait ce jour-là. Pour finir, il a salué Chantal Compaoré, qui n’était dans le stade. C’est en ce moment que les gens ont compris qu’il avait fait son discours en comptant sur la présence de Blaise et de la Première Dame du Burkina Faso.
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rn”Gbagbo se fâche”

rnUne bonne partie de l’électrification du Burkina Faso dépend de la Côté d’ivoire, dans le cadre d’un accord d’interconnexion qui lie les deux pays. Avec la crise que connaît actuellement la Côte d’Ivoire, Ouadougou, Bobo et d’autres villes du Burkina Faso sont confrontées à des délestages. Pour les populations, quand le président ivoirien, Laurent Gbagbo,  se fâche, il coupe l’électricité et met les Burkinabé dans le noir. Au début de la crise post électorale, les délestages pouvaient durer deux à trois semaines, même dans les quartiers résidentiels comme Ouaga 2000 où se trouve le palais présidentiel. Cela continue actuellement, et souvent de 8 heures à 16 heures. En tout cas, les organisateurs du Fespaco, eux, prient tous les jours pour que Gbagbo ne se fâche pas, parce que ça risque de jouer sur la programmation de la projection des films.   
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rnLes  intègres

rnIls sont différents de plusieurs forces de l’ordre ou de sécurité. En effet, au Burkina Faso, si les agents de police vous arrêtent et disent de payer 1000 FCFA ou plus, ils délivrent un reçu comme preuve du paiement de la contravention. C’est dire que l’argent va dans les caisses du pays. Il n’y a donc pas de négociation  en cas de violation de la loi. Dans la circulation et de façon générale dans les rues, les policiers et autres éléments de la sécurité ne prennent pas de pots-de-vin. "C’est interdit", nous a-t-on dit à plusieurs reprises. "Vous payez ce qu’on vous demande ", précise-t-on. Il est aussi très difficile de corrompre les fonctionnaires.  Dans les services de l’Etat et même dans le privé, le travail commence à 7 heures 30 minutes, mais à 7 heures déjà, tout le monde est sur place. Les Burkinabé, de façon générale, sont fiers et déterminés. Cela a surpris bon nombre de festivaliers qui avaient de fausses idées sur les Burkinabé, avant de séjourner à Ouagadougou.  Mais, qu’à cela ne tienne, il y a toujours des exceptions qui confirment la règle.
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rnDes activités annulées
rnLe Fespaco, c’est plus d’une centaine d’activités sur les métiers du cinéma. Des rencontres entre réalisateurs, acteurs, cinéastes et comédiens. Il est très difficile que les rencontres se tiennent, mais la conférence la plus attendue, " Cinéma et marchés " a été malheureusement reportée, faute d’approches entre les organisateurs.
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rnLe débat qui devrait avoir lieu dans un hôtel de Ouagadougou, a été transporté au siège du Fespaco, puis au siège du Liptako. De transfert en transfert, les gens ne s’y retrouvaient plus et personne ne savait finalement où la conférence devait se tenir. Les
organisateurs ont ainsi roulé les festivaliers, trimbalés de salle en salle. En tout cas, les femmes professionnelles de l’image ont pu tenir leur rencontre. Elles ont d’ailleurs décidé de mettre en place une union de femmes professionnelles de l’image d’Afrique.
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rnHommage ou Sotiguimania
rnLa période entre la 21ème et la 22ème édition du Fespaco aura été, sans nul doute, la plus sombre de l’histoire du cinéma africain, avec la disparition de nombreux professionnels du 7ème art africain. C’est ainsi que les organisateurs du Fespaco ont décidé de leur rendre un vibrant hommage.  Mais dans l’organisation de cet hommage, nous avons relevé que plusieurs espaces ont été réservés à Sotigui Kouyaté, à  la télé, dans les journaux. Même dans le cimetière, la tombe de Sotigui a été visitée. Mieux, dans les salles de cinéma, plusieurs films du cinéaste défunt ont été programmés, de même que les documentaires. La première soirée d’hommage aux cinéastes décédés a commencé par un film de Sotigui Kouyaté. Ah, la charité bien ordonnée… En tout cas, le cinéaste, de son vivant, disait ceci : " Je suis guinéen d’origine, malien de naissance et burkinabé d’adoption ".
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rnUnique femme
rnSarah Bouyain est une réalisatrice métisse franco-burkinabé. Elle est la seule femme en compétition dans la catégorie longs métrages, avec son film " Notre étrangère ".  Depuis la création du Fespaco, avec son prestigieux trophée Etalon du Yennega, du nom de la brave Yennega, aucune femme n’a gagné ce trophée. Les femmes réalisatrices fondent beaucoup d’espoir sur Sarah, afin que pour la première fois, une femme puisse gagner l’Etalon. Ça ne sera pas facile car elle a en face d’elle 17 hommes, présentant des films de qualité. Le cas échéant, elle pourra se contenter de certains prix spéciaux, pour ne pas retourner bredouille.
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rnLes vœux de 2011
rnLa communauté malienne vivant au Burkina Faso a présenté, le samedi 26 févier 2011, ses vœux à l’ambassadeur du Mali, le général de Brigade Seydou Traoré. Le président de la communauté, Mahara Touré, et ses hommes et femmes, avec les autres communautés, ont fait massivement le déplacement pour occuper la résidence de l’ambassadeur à Ouaga 2000. Bady Ould Gafounde, qui est en fonction à Ouagadougou et bien d’autres fonctionnaires internationaux, étaient de la fête. L’ambassadeur a fait le bilan des activités du cinquantenaire qu’il a eu à organiser, avec l’aide de la communauté. Il a ensuite présenté les perspectives de 2011, qui seront basés sur le renforcement des liens de partenariat entre le Mali et le Burkina Faso. La cérémonie s’est achevée autour d’un sympathique mais copieux méchoui.
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rn Elikia M’Bokolo

rnInstitué en 2005, le parrainage du Fespaco,  en est à sa   4ème édition. C’est l’historien congolais, Elikia M’Bokolo, qui a été choisi pour cette 22ème édition. Le Français, Richard Boringer, acteur, chanteur et auteur, a parrainé l’édition 2005, Manu Dibango, 2007 et en 2009, Cheick Modibo Diarra,  notre compatriote.  Le parrain de 2011 est actif et participe aux rencontres et échanges, prend la parole et donne son avis. C’est ainsi qu’il a mis les membres du jury mal à l’aise,  quand  il a bien apprécié le film du Béninois, Sylvestre Amoussou, intitulé "Un pas avant les dessous de la corruption ". Pour Elikia M’Boloko, c’est un film africain, bien fait, avec des acteurs africains. Il n’a pas manqué d’éloges à l’endroit du film du Béninois. 
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rnBattu à mort pour avoir critiqué Blaise Compaoré

rnDans la capitale Burkinabé, il est très difficile d’avoir quelqu’un qui pourrait parler du président Blaise Compaoré, en bien ou en mal. Dans les taxis, les rues, les lieux de rencontres, dès que vous parlez de Blaise, les gens s’éloignent de vous.
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rnPersonne ne veut vous écouter, pour ne pas avoir des problèmes. Même sur les antennes des radios privées, dans les colonnes de journaux, il n’est pas possible de le critiquer. Un jeune élève nous a fait savoir qu’un jour, en regardant une rencontre de football, quand Didier Drogba a marqué un but, le supporter de Drogba, très content, a dit ceci : " Drogba et sa paire de chaussures valent mieux que Blaise et son gouvernement ". En réplique, il a été battu à mort par les autres téléspectateurs. No comment !
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