Créée en 1994, la société du Pari Mutuel du Mali, communément appelée PMU-Mali, est l’une des plus grandes entreprises de l’Afrique de l’Ouest dans le domaine. Jouissant d’un statut de monopole légal, car le seul opérateur de jeux et paris hippiques du Mali, le PMU-MALI, est de nos jours confronté à la menace de la prolifération des jeux de hasard à travers des machines à sous, sur toute l’étendue du territoire, cela au vu et au su des autorités compétentes d’arbitrage. A quand le respect de la législation sur les jeux de hasard au Mali ?
Comme des champignons, des salles de jeux illicites poussent partout au Mali et particulièrement dans la cité des trois caïmans. Dans ces salles de jeux illicites, l’on rencontre des machines à sous, communément appelées ‘’ Casino’’.
Régie par une législation très claire, la régulation du secteur des jeux illicites au Mali est la plus désordonnées actuellement dans notre pays. De nos jours, il est plus difficile de se procurer du bonbon dans une boutique, que de se taper une autorisation d’exploitation de machine à sous.
Des salles de jeux illicites se frottent les mains !
« J’ai dans ma salle de jeux, trois Casinos. Je n’en suis pas propriétaire. Le bénéfice résultant de ces machines est divisé entre moi et le propriétaire. Les clients ne manquent pas et on se partage beaucoup de sous » a déclaré, un propriétaire de salle de jeu illicite à Samè en CIII du district de Bamako.
Bien installé avec ses potes devant sa salle, composé également de jeux de PlayStation 2 et 3, le promoteur s’est montré plus coopératif, jusqu’au moment où les questions dérangeantes lui ont été adressées. A la question de savoir, s’il disposait d’une autorisation administrative, il déclara : « Mon frère, je ne sais pas ». Ensuite, il n’a daigné répondre à aucune autre question de notre part.
A quelques kilomètre de ce quartier, Awa Diassana commune appelée ‘’ Awa Ba’’ gère une petite buvette à N’Tomikorobougou. A l’entrée de son entreprise, deux grosses machines à sous y sont majestueusement installées. En tout et pour tout, elle dispose de 5 machines. Inutile de demander si les affaires marchent autour de ces machines, car l’affluence autour d’elles est assez explicative.
Souriante et bien accueillante, ‘’ Awa Ba’’ ne s’est pas se retenir dans ses réponses. « Avec mes machines à sous, je peux faire une recette journalière de 100 000FCFA » a-t-elle déclaré fièrement. Et d’ajouter : « les recettes des weekends est deux fois plus que ça ». A la question de savoir, si elle dispose d’une autorisation d’exploitation, elle répondra par l’affirmatif.
Pour elle, le circuit de vente des machines à sous au Mali est un véritable réseau. « Il est très difficile de s’en procurer. Ce sont les grands responsables qui en sont propriétaires. Ils les louent aux promoteurs de salle de jeu et le bénéfice est équitablement partagé après-vente » a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, il faut noter que la prolifération de ces machines à sous demeure de toute évidence un danger pour la société, surtout pour la couche juvénile. De l’avis de plusieurs joueurs, ces salles de jeux évoluent en toute liberté sans contrôle.
Face à une concurrence illégale, le PMU-Mali dénonce et opte pour la sensibilisation !
Du moment où les textes sont clairs, le quiproquo autour des jeux au Mali n’est plus permis. En effet, la loi numéro 03-025/PRM du 21 juillet 2003, qui cadre l’activité de jeu au Mali est très claire. Cette loi stipule que seule la société du Pari Mutuel Urbain (PMU Mali) organise des paris sur les courses de chevaux en dehors des hippodromes et les jeux de hasard.
Aussi, dans l’article 6 du Décret N° 97-182/PRM du 12 JUIN 1997, il est stipulé que les exploitants des machines à sous sur l’ensemble du territoire de la République du MALI, doivent se munir préalablement d’une autorisation d’exploitation administrative accordée par un arrêté conjoint du Ministre chargé du Tourisme, de la Sécurité ou des Finances. Toute chose qui n’est pas le cas sur le terrain.
Forte de la dynamique de repositionnement qui est la sienne sur le marché international mais surtout du monopole légal dont elle jouit, « le seul opérateur de jeux et paris hippiques du Mali », le PMU-Mali, n’entend pas rester les bras croisés face à la situation de prolifération des machines à sous sur toute l’étendue du territoire de la République du Mali.
Dans sa stratégie de riposte, le PMU-Mali met l’accent sur la communication à travers des campagnes d’information et de sensibilisation. Cette stratégie, se justifie à juste titre dans la mesure où les personnes qui se donnent à l’ouverture anarchique des salles de jeu illicite et ceux-là qui les approvisionnent en machine de sous ne sont pas suffisamment outillées sur la législation en vigueur en la matière.
Par Moïse Keïta