Le «Tabaikar » : Une tradition culturelle bien ancrée en milieu sonrhaï

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     Le «Tabaikar » :  Une tradition culturelle  bien ancrée en milieu sonrhaï Dans cette perspective, une cérémonie, à la fois traditionnelle et officielle, s’est déroulée à la veille de ce mois sacrée de mouloud. C’est au centre de islamique de Bamako, sous l’égide conjointe des ministres Mahamane Baby (de l’emploi et de la formation professionnelle) et Thierno Hass Diallo (du culte et des affaires religieuses).  A leurs côtés, on notait la présence des membres de l’association pour l’amélioration du cadre de vie et de la lutte contre la malnutrition (l’Oasis).

Dans leurs discours  respectifs, le président, Alassane Cissé, et son Adjoint, Mohamed Dicko, ont mis l’accent sur le rôle combien important de la culture dans la réconciliation nationale et le processus de restauration de la paix à l’échelle nationale. Ils y affirmé « que le ciment de toute société, de toute nation repose  sur la richesse de ses valeurs culturelles ». Car, ont-ils tous soutenu, «sans cela, nous ne pourrions pas arriver à l’essentiel qui nous unit; la paix n’est ni importable, ni monnayable mais constitue le dernier rempart pour tous». Ainsi, l’association a pour but  d’oeuvrer à l’amélioration du cadre vie et de contribuer à la lutte contre la malnutrition. Elle est composée d’acteurs de la société civile et des hommes de médias, et s’est fixée comme objectifs: de mener des actions devant aider à l’amélioration des conditions de vie et d’existence des populations maliennes à travers des actions culturelles, d’éducation populaire, de sensibilisation et de formation. Ceci, en sachant tenir compte du rôle et de l’importance de nos valeurs culturelles qui constituent l’essence de toute  société.

Dans ce cadre, la lutte contre l’injustice sociale par le partage égale des richesses, l’assistance sociale et la lutte contre le chômage par la formation du leadership en milieux jeunes et l’esprit d’entreprenariat sont des priorités. Des activités à mener en partenariat avec toutes les structures œuvrant pour le bien être social.

Au Mali, dans les régions du nord, surtout à Tombouctou, ville des 333 Saints, cité célèbre du savoir, dans la plupart des cas, on retrouve cette pratique ancestrale, cette vertu culturelle dans toutes les communautés, particulièrement chez les  Sonrhaïs, les arabes et les autres ethnies.  Il est communément appelé «Tabaikar». C’est une pratique, un usage, une coutume qui se fait chez l’homme, après ou au cours du mariage religieux, ou pendant les fêtes de Maouloud,… C’est une pratique ancestrale qui consacra l’homme et lui inculque les valeurs cardinales de la société. Depuis l’avènement de l’Islam au VII siècle, des pratiques  ancestrales ont  été instituées dans nos valeurs culturelles qui dictèrent à l’homme dés sa maturité ses responsabilités, et la conduite à tenir vis-à-vis de sa religion et envers la société. La pérennité de cette tradition, à travers des générations, joue un rôle très important et ancré dans nos valeurs culturelles. C’est pourquoi, chaque fois qu’un homme se marie, il dévient indispensable de suivre ces étapes de la vie qui mettent en relief nos traditions et notre religion. Elle prépare l’homme, le met en confiance avec son environnement, lui dicte son rôle dans la société. Après le mariage religieux, place est faite à la cérémonie du turban qui débuta par les bénédictions faites par les ulémas, les sages, à l’intention du marié et de ses compagnons vêtus de boubou blanc, enturbannés avec du tissu blanc et du chapeau par les ulémas tout en récitant les formules incantatoires du Saint Coran. Ce premier acte démontre par là la maturité de l’homme à franchir la cour des grands. Il prouve que l’Homme est appelé à s’assumer. La deuxième étape du processus consiste à envelopper l’homme d’un boubou noir surmonté d’un chapeau  appelé «Bour mouche», celui là enseigne à l’homme le sens de l’honneur à protéger et celui de défendre son foyer. La troisième étape consiste à donner à l’homme son bâton de commandement appelé «Tankara» qui le guide et met l’homme en face de ses responsabilités, ses droits et ses devoirs envers sa famille et la société, fil conducteur de toutes existences.

En résumé, nous voyons que toutes ces étapes concourent à enseigner l’homme et à inculquer dans son esprit  des valeurs sociétales comme le sens du devoir, de l’honneur qui sont incarnation de nos valeurs culturelles.

Cependant, aujourd’hui, si l’on n’y prend pas garde, ces valeurs fondatrices de notre société risquent de se perdre dans la foulée des cultures importées, alors qu’un peuple sans culture est  un peuple sans repère, ni âme; donc, un peuple condamné à l’échec perpétuel.

Alassane Cissé

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