Le Mouvement Korèduga : Les secrets d’une secte fermée

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Le Mouvement Korèduga
Le Mouvement Korèduga

Le Korèduga est un mouvement culturel très répandu au Mali. Il s’agit d’une secte organisée en société secrète très fermée. Cette société a ses règles, ses lois et sa philosophie. Il est très difficile de dire avec précision la localité d’origine et le nom du fondateur de cette confrérie.

 

 

On sait quand même que le korèdugaya est une valeur culturelle du Mali et concerne les régions de Ségou, Sikasso, Koulikoro, Bamako. Cela laisse penser qu’il est largement répandu dans les zones culturelles bamanan à forte tendance animiste. La philosophie du Korèduga se fonde sur le respect du prochain, la décrispation de toutes les situations conflictuelles. En un mot, amener la joie, l’entente dans l’atmosphère sociale.

 

Habillement et accoutrement du Korèduga

 

Quand vous observez l’accoutrement d’un Korèduga, il vous arrive de rire ou de le détester. Tous les Korèduga ont pour symbole un oiseau de la savane : «le duga» ou vautour. En plus de cela, ils ont un respect mystique pour le calao. Ces deux oiseaux, bien que des rapaces, sont très inoffensifs. Très indolents et gauches, ils ne se nourrissent que de chair d’animaux déjà abattus. Le vautour, oiseau emblème du Korèduga, a bien des mystères : il est le symbole de la résignation, du pardon, de la passivité, mais aussi de la sagesse. Il peut vivre près d’un siècle, s’il n’est pas abattu par un chasseur imprudent ou s’il n’est pas empoisonné. Le vautour a l’ouïe et l’odorat que ne possède aucune autre créature. Ainsi, le vautour perché sur la cime d’un arbre, peut sentir et voir un cadavre d’animal mort à 80 km à la ronde. Le vautour ne tue pas une proie, mais se nourrit de ce qui a été tué par d’autres. Il n’y a pas une seule partie du vautour qui ne serve pas à résoudre un problème ou pour soigner une maladie, selon les détenteurs de la science occulte.

 

 

La tenue du Korèduga est parsemée d’éléments divers et de nature peu semblable : le long chapelet est constitué de longs grains d’une plante complante et grisante. Ces graines de couleurs variées, en principe, correspondent au nombre d’années de vie du porteur. La plante elle-même est un remède contre l’empoisonnement et le venin des reptiles. Le chapeau conique est parsemé de plumes du vautour ou du calao. Le port du chapeau est un signe de sagesse, car la coiffure protège la tête contre le soleil et la chaleur. Sur le long collier, on voit accrocher une louche, symbole de nourriture et de profusion. Mais, là, le Korèduga ne mange jamais une nourriture en bouillie, sans utiliser sa propre louche qui ne se lave d’ailleurs pas.

 

 

C’est donc une société de méfiance, car les empoisonnements ne sont pas à écarter. Sur son collier ou son gros sac, il y a un sifflet ou un cor qui peut être utilisé lors des cérémonies ou pour donner un signal quand il doit imposer le silence, avant de donner un message. Le gros sac accroché à son épaule contient les recettes précieuses et tout ce qu’il reçoit comme cadeau. Là, les Korèduga n’hésiteront pas à vous dire que le monde est enveloppé dans un sac et nul n’a le droit de fouiller le fond du sac de son prochain.

 

Rôle social du Korèduga

 

Le Korèdugaya est un mouvement culturel d’une très grande ampleur. Il n’a pas de coloration religieuse. Les observateurs non avertis croient qu’il s’agit là d’une manifestation de l’animisme. D’autres, plus évasifs, ne comprennent et ne perçoivent que l’aspect festif et folklorique du mouvement. Cela n’est pas exact. Le mouvement est plus profond que tout cela. Le Korèduga, dans son acception de base, est le charognard, l’esclave, l’envoyé ou le commissionnaire du korè. Cela signifie l’homme docile, prêt à accepter des hommes. Le mouvement se base moralement et socialement sur le respect de l’âge, de la hiérarchie et la soumission à des règles sociales établies. Le mouvement lui-même se base sur la droiture, la sagesse, la bonne conduite, l’humilité.

 

Le Korèduga est le maître raffiné du comique de l’imitation et il est insatiable. En effet, ces trois éléments sont indispensables pour pouvoir animer un spectacle. Notons, enfin, que le Korèduga peut manger toute nourriture, sans être intoxiqué ou tombé malade. C’est pourquoi tous les Korèduga possèdent de très bons remèdes contre l’intoxication, les empoisonnements, etc.

 

Moussa TOURE (Le National) 

 

Commentaires via Facebook :

16 COMMENTAIRES

  1. Sans un d’Korèduga à ses côtés, un roi ou un Président de la République peut tomber facilement dans la tyranie. C’est lui qui peut réguler la colère d’un chef sans le vexer. Un exemple: quand Samori Touré très craint au plus fort de sa gloire, s’adressa publiquement à l’assistance, au cours d’une grande fête en son honneur à Bisandougouen ces termes: qui m’a déjà vu entrain de manger le son de céréale depuis ma naissance? le son de mil étant la nourriture des pauvres pendant la disette. Il prit à témoin son plus grand comédien du nom de Fèrèsangouantignè pour confirmer ses propos orgueilleux. Ce dernier contre toute attente du fama, répondit en ces termes: “fama tu as dit vrai, même si nous avons plusieurs fois croqué du mais grillé ensemble”. L’assistance éclata de rire tandis que Samori lui même, tout gêné, accompagna le rire de l’assistance. Voilà un exemple de modération d’un gouvernant de peuple dont seul un korèdouga a le secret.

  2. Selon Mr Toure:”En plus de cela, ils ont un respect mystique pour le calao. Ces deux oiseaux, bien que des rapaces, sont très inoffensifs.”
    Le calao appartient a la famille Ramphastidae et est frugivore principalement; mais peut attraper et manger des insectes et petits lezards par occasion.

  3. Tout ce qui nous appartient ont ne fait dénigrer ça. Islam et chretienisme aucun nous appartient?

  4. moussa ag moi j,ai fais sept annees d,iniciation au kore .mon ame c,est le kore j,aime beaucoup le kore…..durant les ceremonies les koredugas peuvent prendre la boullie avec leur mains….les koredugas ne sont pas sales comme beaucoup dentre vous le pensent..le grains qu,ils portent au cou s,appele le ««fanakise«««««les koreduga aussi sont des vrais commediens et tout les korefas sont des três grands metteur en scene..tietemalo traore est a segou c,est lui le chef supreme des koreduga de tout l,afrique de l,ouest il est capable d,improviser en cinq minutes une piece qui peut duree une heure de temps…..c,est le plus beau article depuis que maliweb existe….vive le kore …vive le mali..

  5. 2 questions pour TIENI:

    – aurais je à abandonner mon turban pour joindre …??? 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    -qu’en ait il des femmes …??? Est ce que Tantie alter Ami peut joindre … pour la rendre plus heureuse ….???? 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Moussa Ag,… ALTER KORODOUGA… AVANT ALKEROU ET SAN PISÉ

    • …n,abadonne pas ton turban pour vennir nous rejoindre .tu peux vennir avec ton turban le kore est ouvert a tout le monde ,le defunt imam de mon village etait koreduga ….les femmes sont três respectees dans le kore et eles jouent un grand role ….au kore c,est les femmes qui commencent toujours la dance …..vennez tous vous iniciez au kore……les koredugas sont três tolerants ….personne n,a le droit d,etaller les secrets de son ami sur la place publique…….j,aime beaucoup le kore…..

  6. J’ai remarque deux propos qui, a mon sens, ne sont pas compatibles:
    1- C’est donc une société de méfiance, car les empoisonnements ne sont pas à écarter.
    2- Notons, enfin, que le Korèduga peut manger toute nourriture, sans être intoxiqué ou tombé malade.

    Ma question est ceci: Pourquoi se mefier des possibles empoisonnements si on peut tout manger sans tomber malade? 😆

    Je n’ai pas de probleme avec cette pratique du moment ou elle reste dans le domaine culturel uniquement. Mais tenter d’en faire un mode de vie me parait suicidaire dans le monde dans lequel nous vivons. Pour preuve il est dit ceci: “Sur le long collier, on voit accrocher une louche, symbole de nourriture et de profusion. Mais, là, le Korèduga ne mange jamais une nourriture en bouillie, sans utiliser sa propre louche qui ne se lave d’ailleurs pas.”.

    Tout est dit dans la derniere partie, mon seul probleme si probleme il y a, est cette SALETE qu’on veut transformer en vertue. Avancons un peu, ca nous vaut mieux 😆

    • le kore n,est pas une salete frere bougo je te demande a la prochaine foix que tu parts au mali tu fais un tour chez tietemalo trore il est dembele mais moi je l,appelle traore ….tietemalo est une bibliotheque….tu sais três bien que les koredugas ne diront pas tout leurs secrets a un journaliste….le kore c,est pas la salete….

  7. En fait l’ article est interessant, c’est une manifestation de notre culture immensement riche,ça fait plaisir de nous rappeler merci

  8. moi tieni en tant que koreduga je suis contente apres la lecture de cet article…..le journaliste n,a dit que la verite la seule fausse noe est le mot secte..vive le kore

    • Tieni, appeler les Koredugas une secte n’est pas pejoratif. Par la force des choses, nous croyons que “secte” est mauvais alors qu’il n’en est rien.
      Trois definitions du mot pour te calmer:
      1- groupe de personnes vivant (souvent en communaute) sous l’influence d’un guide spirituel;
      2- ensemble de personnes professant les memes opinions religieuses, philosophiques, etc;
      3- et enfin groupe de personnes etroitement attachees a une doctrine.

      Tu vois qu’il n’y a pas de mal a appeler les Koredugas une SECTE.

    • tieni tu peut nous encore plus non apres tout on na tes amie non 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
      et pour convertir les barbu en koro 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  9. monsieur journaliste, quand on traite des richesses culturelles de ce pays, il faut être très précis. Les koreduga ne sont certainement pas une secte. avez vous regardé le mot secte dans un dictionnaire ? De plus la société koreduga est également une société qui échappe à la honte, ce qui lui permet de dire des choses que les autres ne peuvent pas. en tout cas malgré les imprécisions, c’est quand meme bien que l’immense culture de notre Maliba interresse la presse.

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