Le ministre de la culture à la 37e session du conseil d’administration du Bumda : “Le Mali entend jouer sa partition en protégeant les artistes des aléas du numérique quelle que soit leur provenance”

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Le Bureau malien du droit d’auteur (Bumda) a tenu, le lundi 29 juillet 2019, la 37e session ordinaire de son Conseil d’administration sous la présidence de la ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui avait à ses côtés la directrice générale du Bumda, Mme Diallo Aïda Koné. Les travaux de cette 37e session ont été consacrés à l’examen et l’adoption, entre autres, du compte rendu de la 36e session ; du rapport d’activités à mi-parcours 2019 ; du projet de budget rectificatif 2019 ; des états de répartition.

La directrice générale du Bumda, Mme Diallo Aïda Koné, a confié que le budget rectificatif s’explique par le fait que le Bumda avait fait un budget prévisionnel 2019 de 641 859 731 Fcfa qui a été largement dépassé avec le paiement des redevances d’Orange-Mali s’élevant à 905 783 000 Fcfa. “Il a donc paru nécessaire d’adapter ce budget prévisionnel aux réalités. Ce qui fait que nous devons aller à un budget rectificatif pour prendre en compte les recettes générées qui dépassent largement la prévision initiale. Donc, la 37e session du Conseil d’administration va se pencher sur ce budget rectificatif qui prendra en compte les redevances payées au titre de l’année 2017 et de 2018.  Nous sommes allés au-delà de nos prévisions. Donc, nous sommes obligés de nous conformer aux prévisions budgétaires pour équilibrer les dépenses et les recettes. Cela est un principe en matière de budget qui doit être équilibré en dépenses et en recettes. Le projet de budget rectificatif soumis à l’approbation des administrateurs est équilibré en dépenses et en recettes à la somme de 1 547 642 731 Fcfa. Ce budget prend en compte les besoins du budget prévisionnel précédent et les besoins nouveaux afin de conformer les prévisions aux nouvelles recettes encaissées”, a-t-elle expliqué.

Mme Diallo Aïda Koné (DG Bumda) : “Il revient au Bumda d’aller de l’avant pour avoir plus de recettes afin que les artistes puissent vivre dignement du fruit de leurs créativités”

Parlant des réalisations du Bumda, la directrice générale s’est réjouie du bond significatif du bureau ces derniers temps. Selon elle, les rapports d’activités du Bumda s’articulent autour des axes d’intervention dont, entre autres, une communication accrue sur les activités du Bumda pendant le 1er trimestre ; le renforcement des capacités des cadres législatif et réglementaire qui a permis d’élaborer un Arrêté qui fixe la répartition des redevances du droit d’auteur et du droit voisin ; la lutte contre la piraterie qui est une mission fondamentale du Bumda. Pour les perspectives, la directrice générale a annoncé l’accroissement des recettes du Bumda car, a-t-elle ajouté, le Bumda est à l’opérationnalisation de la Loi 2017 du 1er juin  2019. “C’est avec cette opérationnalisation que nous avons pu générer beaucoup de recettes. Et il revient encore au Bumda d’aller de l’avant pour avoir plus de recettes pour que les artistes puissent vivre dignement du fruit de leurs créativités”, a-t-elle souhaité.

Pour le bon résultat obtenu par la directrice générale et les administrateurs du Bumda, Mme le ministre de la Culture a tenu à les remercier, en plus des artistes et créateurs dont la constance, le dévouement et l’engagement ont conduit au résultat qui est une grande satisfaction. “Aujourd’hui, force est de constater que notre lutte pour la défense des intérêts des créateurs et leurs ayants droit s’annonce sous de bons auspices. Pour preuve, en presque deux ans d’existence, la Loi 2017-012 du 1er juin 2017 fixant le régime de propriété littéraire et artistique commence à produire des effets et le département de la Culture ne peut que s’en réjouir. A cette ère du numérique, période de profonde mutation des paradigmes, les créateurs s’approchent des consommateurs grâce au streaming et au téléchargement, amenuisant du coup les revenus des artistes. Le Bumda, conscient de cet état de fait, ne ménagera aucun effort pour améliorer au quotidien la vie des artistes et de leurs ayants droit”, a-t-elle fait remarquer.

Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo s’est réjouie de l’évolution du climat dans lequel évolue le monde de la culture qui est plein d’espoir et d’innovation. Puisque, a-t-elle souligné, de la création du Bumda il y a de cela plus de 40 ans, c’est la toute première fois qu’il y a une répartition à mi-parcours avec des droits substantiels. Les artistes s’organisent, les développeurs créent des plateformes et des applications de vente en ligne ou de streaming et les grands opérateurs de télécommunications collaborent avec le bureau des artistes. Pour elle, c’est le comble. Elle a rappelé que le Bumda avait promis de se lancer dans un vaste chantier d’innovations. Et elle a affirmé que le pari est tenu. Elle a encouragé le Bumda à garder ce cap afin que sonne l’aubade pour un droit d’auteur nouveau, signe de prospérité et de bien-être social. “Le Mali, pays de culture et de droit, entend jouer sa partition en protégeant les artistes des aléas du numérique quelle que soit leur provenance”, a-t-elle déclaré.

Les félicitations de Mme le ministre à la Direction générale et au personnel

Evoquant la redevance payée par Orange-Mali le 28 mars 2019, la ministre de la Culture reconnaîtra que ce paiement a entraîné un bond exponentiel des recettes du Bumda, dépassant du coup les prévisions budgétaires de l’année 2019. En sa qualité de présidente du Conseil d’administration et aux noms de tous les administrateurs, elle a adressé ses vives félicitations à la Direction générale et à l’ensemble du personnel du Bumda pour leur engagement, leur mobilisation et leur abnégation pour faire de cette gageure une réalité.

Hommage à l’artiste Kary Bogoba Coulibaly

Auparavant, à l’entame de son allocution, la ministre de la Culture a tenu à rendre un hommage mérité au comédien Kary Bogoba Coulibaly (président sortant de la Fédération des artistes du Mali “Fédama”) pour ses services rendus et son soutien indéfectible aux hommes de la culture en général et au département de la Culture en particulier. “Au nom de mon département, nous disons merci à Kary, merci pour tout ce que vous avez fait pour les artistes du Mali, merci pour tout ce que vous avez pour le département de la Culture et merci d’avoir été vous-même. Dieu vous a donné la force de supporter un grand fardeau. Nous remercions Dieu pour cela. Kary, vous sortez par la grande porte et vous cédez la place à un autre grand homme qui est venu prendre la Fédama en de bonnes conditions”, a-t-elle dit comme hommage au grand artiste Kary Bogoba Coulibaly qui est un des administrateurs du Bumda.                            

Siaka DOUMBIA

 

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