Les rideaux sont tombés, le samedi 5 mars, sur la 22ème édition du Festival panafricain du cinéma et de télévision d’Ouagadougou (FESPACO). Présidée par le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, la cérémonie de clôture a enregistré la participation de la première Dame du Faso, Chantale Compaoré, des membres du gouvernement du Burkina, des représentants du corps diplomatique et de l’ensemble des professionnels du 7ème art, présents à Ouaga. Le Mali est revenu au pays avec 3 prix. L’objectif n’a pas été atteint, mais la campagne n’a pas été infructueuse non plus.
Comme tous les autres pays en compétition, l’objectif du Mali était l’Etalon d’or du Yennenga. Certes nous n’avons pas eu le prestigieux trophée, mais les réalisateurs maliens ont eu des prix. C’est ainsi que le film Da Monzona a obtenu le prix de l’intégration de l’UEMOA, d’une valeur de 5 millions de FCFA. Le même a enlevé le prix du meilleur décor, pour 1 million de FCFA, alors que le jeune réalisateur, Daouda Coulibaly, remportait, en court métrage, le prix poulain de bronze d’une valeur d’un million de FCFA avec son film " Tinyé so ".
Après avoir brandi son trophée, avec les applaudissements du stade du 4 aout, il a déclaré qu’il partage son prix avec tous ceux qui l’ont devancé dans les métiers du cinéma. Au terme d’une compétition rude, l’Etalon d’or a été attribué à Mohamed Mouftakir du Maroc, pour son film ”Pégase”. L’Etalon d’argent est revenu à Haroun Mahamat Saleh du Tchad pour son œuvre " Un homme qui crie ", alors que l’Etalon de bronze a été enlevé par le réalisateur ivoirien, Owell Brown, pour son film " Le mec idéal ". Avec ce trophée de la 22ème édition du Fespaco, le Maroc rejoint le Mali qui, jusque-là, était le seul pays africain à avoir 3 étalons : Souleymane Cissé, deux fois, avec respectivement " Baara " en 1979 et " Finyé " en 1983 ; Cheick Oumar Sissoko, en 1995 avec son film ”Guimba”.
Depuis 1995, le Mali n’a plus gagné le précieux Etalon d’or, alors qu’il a été, pendant 16 ans, soit 8 éditions du Fespaco, le seul pays à remporter trois fois l’Etalon d’or. C’est le samedi 5 Mars dernier que le Maroc, à travers Mohamed Mouftakir, vient mettre fin à cette hégémonie malienne, avec son film ”Pégase”, qui donne au Maroc le troisième Etalon d’or de son histoire. Avant lui, en effet, il y a eu d’abord celui de Souhel Ben Barka en 1975 avec " Les milles et une mains ". Rappelons que Souhel Ben Barka est né à Tombouctou, il a même été l’invité d’honneur de la Semaine du cinéma africain de Bamako en 2003. A l’occasion, il a été bien accueilli par les femmes de Tombouctou. Ensuite, en 2001, Nabil Ayoueb donnait au Maroc son deuxième étalon avec son film ”Ali Zaoua”.
C’est une interpellation pour les réalisateurs maliens, les Souleyamne Cissé, Cheick Oumar Sissoko, Assane Kouyaté, Ascofare, qui ne font plus de films. L’Etat malien est aussi interpellé pour soutenir le cinéma local, à l’instar des pays qui ont déjà mis en place des fonds pour le financement de leur cinéma. Par ailleurs, les acteurs du 7ème art de notre pays doivent se donner la main. Ce n’est pas seulement lorsqu’il s’agit d’aller à Ouagadougou pour le Fespaco qu’il faut sacrifier à un semblant d’union sacrée. La cohésion et l’entente doivent commencer dans notre pays et vivre de façon pérenne. Une remise en cause est donc nécessaire afin que nous puissions laver le linge sale en famille et discuter sereinement des blocages et perspectives de notre 7ème art. Ouagadougou 2011 doit permettre à tous les acteurs du cinéma malien de changer de fusil d’épaule et de se dire, qu’ensemble, nous pouvons aller loin et gagner d’autres trophées. Et pourquoi pas le 4ème étalon du Yennenga. Cela est possible et réalisable lors de la 23ème édition du Fespaco prévue du 23 février au 2 mars 2013 ; parce que plusieurs réalisateurs sont actuellement sur des films et certains ont eu des financements. Peut-être même que l’Etat aussi va se manifester pour le bonheur de notre 7ème art. En tout cas, cette année, notre pays a fait un pas en avant, étant donné qu’en 2007 nous avons eu zéro prix, 2009 un prix et cette année trois prix.
rnEnvoyé spécial à Ouagadougou, Kassim TRAORE
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