Le Mali, terre de cinéma : Entre héritage et renouveau

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Le Mali, pays de grande tradition cinématographique, s’est imposé sur la scène africaine et internationale grâce aux œuvres de réalisateurs visionnaires. De Souleymane Cissé à la nouvelle génération incarnée par Fousseyni Maïga, le cinéma malien se distingue par sa richesse thématique et son engagement social. Une tradition cinématographique prestigieuse

Le Mali a marqué l’histoire du cinéma africain grâce à des cinéastes de renom qui ont su capter l’essence de la culture malienne tout en abordant des thématiques universelles. Parmi eux :

Souleymane Cissé, maître du 7ᵉ art africain.

Solo pour les intimes est l’un des cinéastes maliens les plus reconnus à l’échelle mondiale. Son film Yeelen (1987), récompensé par l’Etalon d’or de Yennenga au FESPACO et le Prix du Jury à Cannes, reste une référence du cinéma africain. En 1978, Baara lui avait déjà valu un premier Étalon d’or, confirmant son talent à explorer les tensions entre modernité et traditions.

Cheick Oumar Sissoko, le cinéaste engagé

Réalisateur du film « Guimba, un tyran », une époque (1995), Cheick Oumar Sissoko décroche à son tour l’Etalon d’or de Yennenga avec cette fresque satirique dénonçant les abus de pouvoir. La Genèse (1999), adaptation de l’histoire biblique de Joseph et ses frères, confirme son talent de conteur.

Au-delà de son engagement artistique, Cheick Oumar a joué un rôle clé dans les luttes politiques au Mali, notamment contre le régime du général Moussa Traoré et plus récemment au sein du mouvement M5-RFP contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Il est connu pour son intégrité et son refus du compromis face aux injustices.

Adama Drabo : Scénariste et réalisateur, Adama Drabo a marqué les esprits avec Ta Dona (1991), qui explore les thèmes de la sorcellerie et de l’éducation à travers le parcours d’un jeune instituteur. Il aborde également des problématiques environnementales dans Le « Voyage de Kadiatou » (1989).

Falaba Issa Traoré. Figure incontournable du théâtre et du cinéma malien, Issa a consacré sa carrière à la mise en valeur des contes et légendes du pays. Son film L’Herbe Sauvage (1984) illustre cette approche, mêlant modernité et tradition orale.

D’autres cinéastes maliens ont également contribué à l’évolution du 7ᵉ art dans le pays : Salif Traoré, réalisateur de « Faro, la reine des eaux » (2007), qui aborde les tensions entre modernité et coutumes ancestrales.

Sidy Bekaye Traoré, qui met en avant la richesse culturelle et historique du Mali à travers ses œuvres.

Ibrahima Touré, qui a adapté « Toiles d’araignée » d’Ibrahima Ly en un film sorti en 2011. Ce dernier a été primé au Festival international de cinéma Vues d’Afrique à Montréal et au FESPACO pour son engagement en faveur des droits humains.

Abdoulaye Ascofaré s’est distingué avec « Faraw, une mère des sables » (1997), un film qui met en avant la résilience des femmes maliennes face aux difficultés du quotidien.

Assane Kouyaté a marqué le cinéma malien avec « Kabala » (2002), qui interroge la relation entre tradition et développement dans un village confronté à la pénurie d’eau. Son dernier film, « Cheitane », bien que peu diffusé, est un chef-d’œuvre qui mérite une plus grande reconnaissance.

Une nouvelle génération en pleine ascension

Si les pionniers ont ouvert la voie, la relève est assurée par des réalisateurs comme Fousseyni Maiga, qui porte un regard neuf sur les réalités maliennes. Son travail témoigne d’une volonté d’innover tout en restant fidèle aux racines culturelles du pays. Pour le FESPACO 2025, ce sont deux des films qui sont parmi les 11 films sélectionnés au compte de sa Maison de production. Jeune cineaste, Fousseiny fait partie des espoirs du cinéma malien.

Le cinéma malien continue ainsi de se réinventer, oscillant entre tradition et modernité, pour raconter les histoires d’un peuple dont la richesse culturelle inspire le monde entier. Avec un tel héritage et une nouvelle génération prometteuse, le Mali demeure une terre de cinéma incontournable.

Un avenir prometteur malgré les défis

Malgré des ressources limitées et des défis structurels, le cinéma malien se développe grâce au dynamisme du département de la Culture, notamment à travers le CNCM. Les œuvres des réalisateurs maliens, projetées dans divers festivals internationaux, permettent au pays de faire entendre sa voix sur la scène cinématographique mondiale. Avec un soutien accru des institutions culturelles et des plateformes de financement, le cinéma malien pourrait gagner encore plus en visibilité et en influence.

Nombre de ces réalisateurs ont marqué le cinéma malien par leur engagement et leur capacité à dénoncer les inégalités sociales. En utilisant le cinéma comme un outil de sensibilisation, ils contribuent à éveiller les consciences sur des problématiques telles que la pauvreté, la corruption et les conflits identitaires au Mali.

Yaye Astan Cissé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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