Ce dimanche 22 septembre 2013 sera certainement inscrit dans les annales de la coopération russo-malienne, comme l’une des journées les plus riches en activités dédiées au Mali en terre russe. Même ceux qui s’intéressent peu d’habitude au continent africain, ont su aujourd’hui l’emplacement géographique du pays de Modibo Keita sur la carte du monde. Ils n’ont pas été moins fascinés que les africanistes russes et autres connaisseurs du Mali par les récits d’Ibn Battuta, de René Caillié ou même du célèbre anthropologue russe Vladimir Romanovitch Arseniev (1948-2010). Cet éternel admirateur du Mali qui se faisait appeler ici dans les couloirs de l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg, N’Tchi Coulibaly pour avoir longtemps séjourné au Mali en se faisant adopter par une famille Coulibaly de Bamako.
Sans aucun doute, tous ceux qui étaient présents aujourd’hui dans la nouvelle salle d’exposition du Musée de Sculpture de Saint-Pétersbourg, ont redécouvert le Mali dans sa splendeur contemporaine. Splendeur surtout racontée ici par des milliers d’œuvres présentées par douze de nos meilleurs artisans. Ces savants de l’art participent depuis ce 18 septembre à une exposition singulièrement consacrée à la culture malienne. Le thème de l’événement est déjà évocateur à plus d’un titre : «Fête de l’Artisanat et du Tourisme du Mali à Saint-Pétersbourg ». Et ce n’est pas surprenant que son initiation, Aliou Tounkara, président de l’organisation sociale de Saint-Pétersbourg “Union Africaine”, s’est vu applaudi et encouragé par le deuxième conseiller de l’ambassade du Mali en Russie. Demba Koné qui a présidé la cérémonie de célébration des 53 ans de l’indépendance du Mali, n’oubliera pas de saluer la contribution du Musée de Sculpture de Saint-Pétersbourg à la promotion de la culture malienne dans cette partie
émergente du monde.
Mais, monsieur Koné sera plus touché par l’action audacieuse et risquée de nos artisans dont la plupart attestent « être venus à leurs propres frais sans aucune idée de la réalité du marché de l’art ici… » . Il sera réconforté par le chef de la délégation des artisans qui, en sa qualité de président du Comité de Pilotage des Manifestations Artisanales et Touristiques à l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali (APCMM), dit être satisfait du déroulement de l’exposition. Adama Traoré a rassuré les organisateurs de l’événement de plaider en faveur de la pérennisation de cette initiative auprès de ses responsables à Bamako.
L’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie (OMATHO) est également venu sonder le marché russe. Son chef de service accueil et information au niveau de la direction de la promotion, affirme être à Saint-Pétersbourg pour « nouer des relations partenariales avec les acteurs du tourisme et les agences de voyage en vue d’attirer les touristes russes vers le Mali ». Gaoussou Fofana est persuadé que ce premier coup d’essai russo-malien offre une véritable opportunité d’affaires pour relancer le secteur touristique du pays, en panne depuis le début de la crise.
Le clou même de cette journée a été la table ronde organisée par l’Association de la Diaspora Malienne de Saint-Pétersbourg dont le président est Aboul-Aziz Maïga. Les discussions étaient dirigées par Dr. Issa Togo, président du Conseil des Maliens de la Fédération de Russie. Dans son allocution d’ouverture des débats, il a édifié l’assistance sur le sens de cette journée du 22 septembre avant de remercier, à son tour, les responsables du Musée et les promoteurs de l’exposition. Lui et son vice-président Tiékolo Daou venu spécialement de Moscou, ont promis de s’investir davantage afin de renforcer ce brassage socioculturel entre les deux peuples.
Les doctorants Abou Dembelé, Mohamed Diakité et Aboubacar Maïga ont présenté des exposés axés respectivement sur les opportunités d’investissement au Mali, les ressources minières et le cousinage à plaisanterie. Naturellement, l’existence des conditions favorables à la création d’entreprise, la richesse du sous-sol malien en or, puis en pétrole (en prospection) n’ont pas laissé l’auditoire indifférent. Des africanistes orientés spécifiquement vers le Mali ont profité de l’aubaine pour témoigner leur sympathie envers le peuple malien. Certains le prouvent en s’exprimant directement en bambara à la grande surprise de la diaspora malienne.
Qui dit culture, dit aussi mets nationaux. On peut affirmer qu’à partir de cette célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance du Mali en Russie, nombre des habitants de Saint-Pétersbourg connaissent la cuisine malienne avec toutes ses sauces exquises dont le tiguédégué, le gnougou-nan, le fakhoy, le saga saga etc. L’Association de la Diaspora Malienne de Saint-Pétersbourg avait certainement vu juste en voulant boucler les festivités avec cette séance de dégustation. Puisque ses membres étaient finalement contraints d’expliquer leur procédure de préparation et les recettes indispensables. Donc, citoyens maliens, ne soyez pas surpris de découvrir un de ces plats quand vous serez de passage par-ici.
Par Aboubacar MAIGA depuis Saint-Pétersbourg.pour Maliweb.net