Le samedi 1er juin 2013, l’enceinte du Centre Djoliba refusait du monde suite à une exposition-vente de livres maliens ; agrémentée par une conférence-débat sur l’importance de la lecture en milieu scolaire. Organisée par le Mouvement Mali Valeurs sous la direction des Éditions La Sahélienne, cette rencontre était l’occasion propice pour les acteurs du métier du livre de débattre les arcanes de leur profession avec les élèves de certains établissements de la place.
C’est devant un parterre d’écrivains composé d’Albakaye Ousmane Kounta, Doumbi-Fakoly, Ousmane Konaté, Sidi Alamine Ag Dohho, Bassirou Diallo, Fatou Keita, Mlle Aicha Diarra, que les élèves ont eu droit de poser toutes les questions relatives aux métiers du livre. La modération de taille, sous la houlette d’Ismaeila Samba Traoré, Directeur des Éditions La Sahélienne, a permis de camper le décors. Pour ce dernier, l’éternelle question : pourquoi le malien ne lit pas ?, ne doit plus être posée. Il faut plutôt l’inciter à lire ; d’où cette rencontre. A ses dires, cette cérémonie est une série d’autres qui se feront bientôt dans certaines écoles de la place.
La démarche pédagogique vise à amener le livre vers les élèves pour un meilleur ancrage. A sa suite, la parole est donnée aux écrivains, qui ont partagé leurs expériences personnelles en matière de lecture. Pour les uns, l’écriture est un don ; tandis que d’autres affirment qu’à force de lire, on devient écrivain. Face aux élèves, les écrivains ne sont pas allés par le dos de la cueiller. C’est ainsi qu’ils n’ont pas hésité à dire que la baisse de niveau des élèves est dûe au fait qu’ils ne lisent beaucoup et mieux. Non seulement, les parents n’insufflent pas la dynamique de la lecture chez eux; mais auusi, eux-êmes, ils ne prennent pas concience que leur devenir scolaire est dans les livres. C’est pourquoi, les écrivains les ont invité à lire beaucoup pour leur épanouissement scolaire. Ils ont recommandé aux enfants que dorénavant, ils reclament comme cadeaux des livres auprès de leurs parents. Les élèves très curieux et très enthousiastes de prendre la parole, ont posé toutes les questions, et qui ont été répondues à leur grande satisfaction. La remarque pertinente qui se degage au cours de ces conversations, c’est que certains élèves ont voulu devenir écrivain déjà. Sauf que le talent d’écrivain ne s’improvise pas à moins qu’ils ne s’adonnent à des lectures intensives. La cérémonie a pris fin par la remise des livres aux écoles : Le Sacré-coeur, Les Cimes, Massan Makan Diabaté. Le Centre Djoliba en a reçu son lot. Et à propos de conférence, Eugène Spuller, ministre de l’instruction publique en France (1877) disait ceci : « La conférence, c’est le livre qui parle ; c’est le livre vivant ; c’est le livre en action ; et comme l’action est le propre de l’homme, comme, c’est le signe de sa noblesse, la conférence vaut encore mieux que le livre ».
Mamadou Macalou