C’est effarant de savoir que le peuple malien accepte que des gens comme Daffé ternissent l’image du pays avec de telles histoires ", nous confiait il y a quelques semaines, à Sikasso, dans la salle Lamissa Bengaly, une chercheuse française en séjour à Sikasso pour la biennale 2010.
" Je ne peux pas comprendre qu’un pays qui veut vendre son image, une bonne image, fasse de la discrimination dans le prix des tickets. Le ticket qu’on vend à un Malien à 6000 (six mille francs) est vendu à 60 000 (soixante mille francs) à un étranger. Et étranger signifie curieusement Blanc et ressortissant de tout pays autre que le Mali. Je ne peux pas comprendre surtout cela. Vous qui aimez tant à parler de l’intégration africaine et qui pensez être le chantre de l’Uemoa. Le prix du ticket pour les blancs, les Burkinabé ou les Sénégalais est différent du prix du ticket pour les Maliens. Où est passé votre diatiguiya si légendaire ? " Nous lance-t-elle. Mais nous ne sommes pas Mamou Daffé pour pouvoir lui répondre encore moins le ministre Macalou ou Ndiaye Bâ du Tourisme et Artisanat. Elle nous rappelle aussi que les accords du Mali avec l’Union Européenne excluent la discrimination sous toutes ses formes et que si cela continuait, il pourrait avoir un impact sur le financement des activités culturelles par l’Ue dans notre pays.
Allant plus loin, la dame en question qui a opté pour l’anonymat nous rappelle qu’à Ségou, " durant le festival, les gens sont mal hébergés et les spectacles sont donnés sur des espaces inadaptés et nuisibles à la santé de l’homme. Car soulevant de la poussière. Pire encore, le spectacle n’est pas accessible à tous et l’on déguerpit les enfants comme des inhumains… ".
A tout ceci, il faut ajouter la débauche et la dépravation des mœurs. Cause de plusieurs maladies vénériennes dont le Sida. Elle en appelle à la vigilance et à la bonne volonté des autorités du Mali pour revoir cette pratique qu’elle qualifie d’ "escroquerie entretenue ". Mamou est averti…
Amadou Salif Guindo