Le cinéma du… cinéma malien

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Le Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM), est un service public à caractère technique et scientifique. Sa mission est de développer l’industrie cinématographique au Mali. Cette  mission est jugée colossale. Mais le CNCM, selon ses responsables, manque de ressources financières pour y faire face.

 

Le cinéaste qui désire faire un film est contraint au parcours du combattant. En effet, ces derniers travaillent dans des conditions qui restent à désirer. C’est pourquoi, le directeur du CNCM ne rate aucune occasion pour étaler les préoccupations. A chaque session du Conseil d’Administration, le directeur du CNCM rappelle les autorités sur l’insuffisance criarde des ressources financières au niveau de son centre. Selon lui, cette situation joue sur la performance du CNCM et par ricochet, sur la créativité des cinéastes. S’y ajoute le manque de salles de cinéma et les problèmes de la production et de la distribution. « Ce ne sont pas les ressources humaines qui manquent dans ce secteur, mais plutôt les finances », rappelle Moussa Ouane, directeur du CNCM. Selon lui, le Mali regorge de cinéastes de talent. Surtout quant on pense à Souleymane Cissé, Boubacar Sidibé, Cheick Oumar Cissoko, Assane Kouyaté, Ladji Traoré, Abdoulaye Ascofaré, Sidi F Diabaté, réalisateur de Da Monzon Diarra… La liste est longue. Faute de soutien, ces hommes n’arrivent pas à exhiber leur vrai talent. Aux dires de Mr Ouane, pour faire un film, ils sont obligés de faire la politique de la main tendue à l’extérieur. Conséquence : nos cinéastes font  des films  qui ne nous ressemblent pas. Car, «C’est celui qui paie qui choisit la chanson », dit un proverbe.   

Avec  la crise financière internationale, les choses deviennent plus compliquées. Les bailleurs hésitent longtemps avant de mettre la main dans la poche.  

En dépit de ces difficultés, le bilan du CNCM est satisfaisant. Ces dernières années le CNCM a réalisé plusieurs films et d’autres sont en suspens. Parmi les films réalisés deux dernières années, 3 longs métrages : « Fantan Fanga » de feu Adama Drabo et de Ladji Traoré, «  Dah Monzon Diarra et la conquête de Samangnana Bassi » de Sidi Diabaté, « toile d’araignée » une œuvre de d’Ibrahim Ly, réalisé par Ibrahim Touré etc. « Les concessions » sont en cours de réalisation. Le CNCM a, dans le cadre des festivités du cinquantenaire, élaboré un coffret sur l’artisanat malien. Rappelons que le Mali est jusque là, le seul pays qui a décroché deux Etalons de Yennega, au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Il s’agit de la plus haute distinction de ce festival. Le mali sera présent, avec le film Da Monzon à la prochaine édition du FESPACO qui se tiendra, du 28 février au 6 mars  2011, à Ouagadougou, à la quête d’un 3è Etalon de  Yennega.

 

Abou Berthé.

 

 

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