Chers lecteurs, désormais, vous avez du nouveau dans les rayons des librairies et des bibliothèques. Il s’agit du tout nouveau roman de l’écrivain Fatoumata Keïta dont le lancement officiel a été fait le samedi 8 juin 2013 à la pyramide du souvenir.
Pour réussir l’évènement, les organisateurs ont mis les bouchées doubles pour satisfaire l’assistance. C’est ainsi qu’au présidium, outre l’auteur du roman, on notait la présence de l’éditeur, Ismaël Samba Traoré, Dr Cheïbane Coulibaly, promoteur de l’Université Mandé Boukary (il fut le professeur de Fatoumata Keïta), Mme Dramé Kadiatou Konaré dite Atou, directrice des Editions Cauris, Mme Diallo Fatoumata Bintou Touré, conseiller technique au ministère de l’éducation, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales. La présence de certains amoureux des Belles Lettres tels que Djiguiba Keïta dit PPR, ancien ministre de la jeunesse et des sports, Hanane Keïta, écrivain de son état, Robert Dissa, poète, Adama Koné, professeur d’enseignement, a donné un éclat particulier à la cérémonie. Etaient également présents la famille de l’auteur dont son père, sa maman, son mari, ses enfants, ses frères et sœurs sans oublier ses camarades de promotion de l’Université Mandé Bukary.
La cérémonie commença par les mots de bienvenue du modérateur Moussa Tidiane Kanté alias MTK de la chaîne 2. A sa suite, Robert Dissa, professeur d’enseignement secondaire et poète dans l’âme, nous déclama un poème intitulé : « Gibraltar » qui interpelle les consciences suite aux différents maux qui freinent le développement de l’Afrique. S’ensuivirent une note musicale de Fatoumata Keïta elle-même et un slam chanté par un jeune Slamer. Après, une minute de silence observée à la mémoire de Modibo Konaté, le défunt président des jeunes écrivains du Mali ; une étudiante de l’ex-FLASH lui a rendu un vibrant hommage. Sans coup férir, Ismaël Samba Traoré fut invité à présenter l’auteur.
Ce dernier, après avoir souhaité la bienvenue au public, a laissé le soin au Dr Cheïbane Coulibaly, promoteur de l’Université Mandé Bukary de faire ce travail. Celui-ci dira que Fatoumata Keïta, l’auteur de « Sous Fer », fut l’une de ses étudiantes curieuse et studieuse en classe. Qu’elle en soit à ce niveau en publiant ce roman, ne lui surprend guère. Car Fatoumata Keïta avait cette soif inextinguible d’apprendre. Nous ne pouvons que lui souhaité pleins succès dans toutes ses entreprises. Quand à Mme Dramé Kadiatou Konaré dite Atou, directrice des Editions Cauris, elle a d’abord félicité Ismaël Samba Traoré, directeur des Editions La Sahélienne pour son abnégation et sa passion pour le métier d’éditeur qui est extrêmement difficile sous nos tropiques. Ensuite, elle a adressé ses vifs encouragements à Fatoumata Keïta pour son audace d’écrire. Elle renchérit pour dire que celle-ci nous donne envie de croire à la littérature malienne. Mettant l’accent sur le parcours des Amadou Hampâté Ba, Fily Dabo Sissoko, Massan Makan Diabaté ect.., elle s’est dite convaincue qu’avec l’œuvre de Fatoumata Keïta, la relève est assurée. L’intervention de Mme Diallo Fatoumata Bintou Touré, conseiller technique au ministère de l’éducation, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales fut de taille. Cette dernière, en un laps de temps, est parvenue à éplucher le roman « Sous Fer ».
Pour elle, l’écriture de « Sous Fer » est naturelle et captivante. En osant briser le tabou de l’excision dans son roman, l’auteur en a fait d’une pierre deux coups. Primo, elle interpelle les consciences ; secundo, elle se projette dans l’avenir. Au finish, Mme Diallo a vivement félicité Fatoumata Keïta afin de l’inviter à faire une production cinématographique de « Sous Fer ». C’est alors que la parole est donnée à Fatoumata Keïta, l’auteur de « Sous Fer » pour son exposé liminaire.
Après avoir salué les uns et les autres, Mme Niaré Fatoumata Keïta a émis le vœu que « Sous Fer » soit sa contribution à la lutte contre l’excision. En grosso modo, elle dira que « Sous Fer » est multithématiques mais l’angle principal du roman, c’est comment bannir l’excision dans notre pays. Laissant le public dans le suspens, elle a invité les uns et les autres à se procurer de « Sous Fer » pour satisfaire leur curiosité. Les interventions d’un journaliste de l’Essor, du représentant de la directrice nationale du programme national de lutte contre l’excision et d’un collaborateur de l’auteur n’ont fait qu’agrémenter la soirée.
La cérémonie a pris fin par les dédicaces du livre. Alors au boulot cher Fatou pour le prochain roman.
Mamadou Macalou
Notes de lecture
« Sous Fer »
Le roman « Sous Fer », la nouvelle publication de l’écrivain Fatoumata Keïta vient de paraître. C’est un ouvrage de 161 pages édité aux Editions La Sahélienne en tandem avec L’Harmattan. Divisé en trois grandes parties, « Sous Fer » est un roman très simple à lire et facile à comprendre. De quoi s’agit-il dans ce roman ? D’abord l’image de la couverture du livre parle. Le lecteur curieux ou la lectrice curieuse, en essayant de déchiffrer cette image, il ou elle se rend compte qu’une fillette est prise dans in filet et des mains viennent pour s’accaparer d’elle ; du coup, son avenir est hypothéqué et son destin scellé.
A la lumière de notre lecture, nous nous rendons compte que deux générations à leur façon de voir le monde s’affrontent. Dans ce duel, toutes les tentatives sont bonnes pour arriver à ses fins. Ici le poids de la tradition pèse sur l’individu qui n’appartient pas seulement s à sa famille mais à la communauté toute entière. Son sort est entre les mains de celle-ci. Les deux personnages principaux, Fanta et Kanda, mariés sous le régime de la monogamie contre la volonté de la famille de Kanda, en subissent les conséquences tous les jours. Victimes d’une exclusion que rien ne semble pouvoir remettre en cause, ils élèvent leur fille Nana dans un cadre apparemment affranchi des pesanteurs traditionnelles. Destinée à des études de médecine, protégée de l’excision (la « mise sous fer ») par sa mère dont le travail consiste à sensibiliser la population sur ses conséquences, Nana semble avoir échappé à l’emprise d’autrui sur sa vie. Pourtant les contradictions de chacun de ses parents la mettront au centre de la tension entre respect des coutumes et désir d’émancipation. En osant franchir le rubicond, l’auteur Fatoumata Keïta pose à sa manière intimiste, mesurée et non moins franche, un regard sociologique sur la société malienne, où l’excision participe comme d’autres pratiques au contrôle de la femme. Prions qu’avec « Sous Fer », les souffrances des femmes sous le fer soient bannies à jamais.
Il est à noter que l’auteur Fatoumata Keïta, rédactrice de scripts radiophoniques à l’USAID/PHARE, est titulaire d’une maîtrise en socio-anthropologie de la FLASH de Bamako et d’un DEA en socio-économie du développement de l’Université Mandé Bukary de Bamako. Elle signe avec « Sous Fer » son premier roman.
Mamadou Macalou