Le fonds Maaya est l’une des résolutions fortes du programme ” une action et une vision pour bâtir l’avenir”, issue des recommandations du séminaire des acteurs culturels pour la relance des activités culturelles, qui s’est tenu en Mai 2012 à Ségou. Le lancement officiel de ce fonds de solidarité et d’aide à la création artistique d’un montant de plus de 100 millions de Fcfa, s’est déroulé le samedi 28 septembre dernier, au siège de la fondation du festival sur le Niger à Ségou. C’était en présence de Abdoulaye Konaté, représentant le ministre de la culture, du directeur de cabinet du gouverneur de Ségou, des membres du réseau culturel Kya, des experts culturels, des membres du comité technique, entre autres.
Selon Mamou Daffé, président du conseil d’administration du fonds Maaya et président du réseau Kya, les acteurs culturels du Mali rencontrent généralement des problèmes de financement, pour réaliser leurs projets. Il est très difficile de nos jours de trouver des structures appropriées capables de soutenir les initiatives locales. A cela vient s’ajouter la situation de crise actuelle, qui a presque sonné le glas pour de nombreuses entreprises et initiatives culturelles au Mali, surtout dans sa partie nord où la culture a pratiquement cessé d’exister. ” Avec ce projet, le Réseau KYA souhaite créer des conditions optimales pour la création artistique et faire du Mali un pôle d’excellence culturelle avec des acteurs culturels de qualité, des artistes forts, sécurisés, se sentant soutenus et des entreprises culturelles performantes, au sein d’un environnement culturel structuré et propice “.
Le fonds Maaya est divisé en deux parties. La première servira à aider les artistes et opérateurs culturels en difficulté, victimes de la crise du nord, et bien sûr, les artistes déplacés. Quant à la seconde partie, elle fera l’objet de prêt aux artistes et opérateurs culturels. Les montants alloués sont donc à rembourser. Le fonds, financé par la fondation Doen des Pays- Bas, s’élève à environ 103 millions FCfa, dont la moitié est disponible cette année et l’autre en 2014 a expliqué Attaher Maïga, le secrétaire général du réseau Kya.
Pour plus de transparence dans le choix des artistes et des opérateurs culturels, un comité d’attribution a déjà été installé, composé de Salia Malé, Boubacar Hama Diaby et Youba Bathily, tous experts en la matière. Leur rôle sera de statuer sur les requêtes de financement afin d’en apprécier la pertinence et la capacité de remboursement des emprunteurs.
Abdoulaye Konaté, artiste plasticien, directeur du Conservatoire des arts et métiers multi-média Balla Fasséké Kouyaté, représentant le ministre de la Culture, a salué la fondation Doen qui, pour la première fois, alloue un fonds aussi important aux activités artistiques et culturelles de notre pays. Il a remercié la fondation Doen pour la confiance placée aux opérateurs culturels et aux artistes de notre pays. Le défi auquel il faut désormais faire face est la bonne gestion du fonds qui conditionne la survie du projet, surtout quand on sait que l’objectif visé est de transformer le fonds Maaya en une banque culturelle pour notre pays.
Il faut rappeler que le réseau et ses partenaires agissent dans l’intérêt des artistes et des opérateurs culturels. Leur vocation est de permettre à la culture de jouer son rôle dans le développement de notre pays. Sur les dix projets retenus par le Forum de Ségou, sept ont été exécutés ou sont en cours d’exécution. Il s’agit de la création du fonds Maaya ; l’organisation de rencontres culturelles ; la création de groupes de réflexion “Think tank ” sur les secteurs porteurs de la culture ; l’organisation d’un atelier de création avec les artistes déplacés du nord en musique et art plastique, programmé pour le 18 octobre prochain au Centre soleil d’Afrique à l’ACI 2000 ; l’organisation du Marché national des arts plastiques à Ségou appelé “Troc’Art ” qui a été reporté à décembre 2014.
Un plan de communication est également en vue pour une meilleure visibilité des actions du réseau en collaboration avec les journalistes culturels qui travaillent habituellement sur les différentes activités.
Suite à la rencontre du Comité d’Attribution avec le Bureau Exécutive, la décision a été prise de mettre en place l’Opération Tabaski, en faveur des artistes et acteurs culturels en offrant un montant symbolique en guise de solidarité pour la Tabaski qui approche. Le réseau a une fois de plus tenu à sa promesse en offrant des enveloppes symboliques aux artistes, acteurs culturels et journalistes culturels. Parlant du choix des bénéficiaires, le Secrétaire Général du Réseau Kya expliquera que chaque opérateur culturel membre du réseau Kya a proposé deux artistes pour recevoir le don.
Clarisse Njikam