La Première ministre norvégienne à Bamako : Une visite dominée par la sécurité, l’énergie et la culture

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La dirigeante nordique a restitué à notre pays un manuscrit du XIIIè siècle. Elle a assisté aussi, en compagnie du Dr Boubou Cissé, à la signature d’un avenant concernant la réalisation d’une centrale solaire à Ségou

Une visite de 48 heures aux retombées significatives dans les domaines énergétique et culturel. En effet, la Première ministre norvégienne, Erna Solberg, a restitué à notre pays un manuscrit du XIIIè siècle. Aussi a-t-elle été témoin de la signature d’un avenant concernant la réalisation d’une centrale solaire à Ségou, par la société norvégienne Scatec Solar.

Ces actes ont eu lieu dans l’après-midi de vendredi dernier, moins de deux heures après l’arrivée de Mme Erna Solberg dans notre pays. Accompagnée du ministre norvégien de la Défense, Frank Bakke-Jensen, et de plusieurs proches collaborateurs, elle avait été accueillie à l’Aéroport international du président Modibo Keïta-Sénou par son homologue malien, Dr Boubou Cissé. A la Primature, les deux Premiers ministres se sont d’abord entretenus, à huis clos, sur les défis auxquels notre pays est confronté. Rien n’a filtré de ces échanges qui, pouvait-on imaginer, ont été dominés par la situation sécuritaire. Rappelons que la Norvège, pays contributeur à la Minusma, participe activement à la stabilisation du Mali. Elle a d’ailleurs mis, récemment, un avion à la disposition de la mission onusienne. Cette séquence a été sanctionnée par la restitution d’un manuscrit au Mali. Cet ouvrage, écrit au XIIIè siècle par Alfiyat Ibn Malik, est l’un des fondements majeurs de l’enseignement de la grammaire arabe. Il était enseigné à l’Université de Sankoré à Tombouctou et dans d’autres universités et écoles partout en Afrique de l’Ouest. Selon le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le retour de ce patrimoine d’une valeur inestimable rentre dans le cadre de la Convention de 1970, interdisant l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels et la restitution des biens culturels africains à leurs pays d’origine.

Juste après, les deux Premiers ministres ont assisté à la signature d’un avenant relatif à la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 33 MW à Ségou Pélengana. C’est le ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué, et Jean-François Gauvin de la société Scatec Solar qui ont apposé leurs signatures sur le document. Un geste d’espérance pour le ministre Sambou Wagué qui a confié que le projet permettra de renforcer la capacité de production énergétique au Mali. Surtout, a-t-il souligné, il se situe dans le cadre de l’utilisation des énergies renouvelables. «Ceci participe de la mise en œuvre du programme de transition énergétique que le président de la République a instruit au gouvernement», selon Sambou Wagué. Il a aussi précisé que cet avenant a permis à la partie malienne de négocier avec le promoteur la baisse du tarif de l’électricité de 90,5 Fcfa à 70 Fcfa. En même temps, l’Etat a pris en charge certains aspects importants pour l’exploitation de la centrale. Par la signature de cet avenant, le promoteur s’engage à commencer la construction de la centrale en juillet 2019. Elle coûtera à peu près 50 milliards de Fcfa, entièrement financés par le promoteur. Au dernier jour de sa visite, Erna Solberg, et le ministre de la Défense, Ibrahima Dahirou Dembélé, ont visité l’avion mis à la disposition de la mission onusienne par la Norvège. La Première ministre norvégienne a quitté notre pays aux environs de 12 heures 30 minutes, en présence de Dr Boubou Cissé. L’engagement de la Norvège au Mali remonte aux sécheresses catastrophiques qui avaient frappé notre pays dans les années 1980. Une large coopération avec la société civile norvégienne et des partenaires internationaux avait alors été mise en place afin de prévenir la famine, la pauvreté et les conflits.«Cette démarche volontariste mérite d’être saluée à sa juste valeur», a-t-elle déclaré, avant d’expliquer que ce manuscrit contribuera à la réappropriation d’une mémoire historique et humaniste commune entre cultures arabe, nord-africaine et ouest-africaine. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo n’a pas manqué de saluer le gouvernement norvégien au nom du président Ibrahim Boubacar Keïta, coordinateur de l’Union africaine pour la culture, les arts et le patrimoine dont une des missions est justement la restitution du patrimoine africain. Elle a également souhaité que ce geste de haute portée marque le début d’une coopération culturelle entre la Norvège et notre pays.

Depuis, l’action de ce pays ami a été élargie. Elle comprend aujourd’hui des efforts en faveur de l’éducation, de la paix et de la réconciliation, la lutte contre le changement climatique, ainsi qu’une aide à la stabilisation et à la démocratisation.

Issa Dembélé

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