Fruit d’un travail ardent avec l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite au Mali, intitulé « La participation des femmes à la vie politique au Mali », et réalisé dans le cadre de la promotion d’une politique paisible, juste, inclusive et représentative partout dans le monde, le film court métrage de Aïssatou Traoré plaide pour une participation accrue des femmes maliennes à des instances de prise de décisions, notamment à des postes électifs. Il fait partie des films qui ont été projetés, le mardi dernier à l’Institut français, dans le cadre de la célébration du 8 Mars et du lancement des activités du Réseau des Femmes Journalistes Reporters d’images.
Analyser les causes profondes de la faible participation des femmes à la politique au Mali et proposer des pistes de solution, tel est l’objectif principal de Aïssatou Traoré dans la réalisation de ce film d’une durée de 13 minutes.
Toutes les personnes interrogées, hommes comme femmes, ont reconnu l’importance de la participation de la femme à la vie politique. Pourquoi donc jusque-là, la faiblesse de la motivation des femmes elles-mêmes ? L’étudiante en Master II à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité Universitaire de Bamako (UCAO-UUBa), Aïssatou Traoré donne d’amples explications. Elle précise d’ailleurs que l’idée du film est venue du constat que « la femme malienne est faiblement représentée sur le plan politique ». La réalisatrice du film « La participation des femmes à la vie politique au Mali » trouve inadmissible que le nombre de femmes n’atteigne pas 40 sur les 147 députés à l’Assemblée Nationale du Mali.
Les causes de la faible participation des femmes à la vie politique au Mali
Les intervenants dans le film ont analysé les causes profondes de la faible participation des femmes maliennes à la vie politique. Les avis diffèrent, certes, mais tous trouvent que l’analphabétisme, le manque de soutien financier en faveur des femmes, l’environnement politique désastreux au Mali, les valeurs culturelles… sont les véritables problèmes qui découragent les femmes à s’impliquer dans la politique.
Les femmes ont leur rôle à jouer pour l’émergence de ce pays
Mademoiselle Aïssatou Traoré n’est pas de celles ou ceux qui croient que la place de la femme est dans le foyer pour s’occuper uniquement des travaux ménagers. Elle estime que la femme est aussi utile que l’homme dans les instances de prise de décisions de la République du Mali. « Nous estimons que les femmes ont des rôles à jouer dans la démocratie. Elles étaient au cœur des combats pour l’avènement de la démocratie dans ce pays. Elles ne doivent donc pas laisser le terrain vierge aujourd’hui. Elles doivent s’imposer », nous confie Aïssatou Traoré. Selon elle, les femmes doivent accepter de s’impliquer dans la politique parce qu’elles ont des rôles à jouer. « Elles doivent se présenter pour les postes de maire, de député, de président. Il faudrait qu’elles retournent vers la scène politique. Elles méritent ces postes comme les hommes », prêche la journaliste-reporter d’image, qui trouve même que les femmes peuvent vite changer les maux auxquels notre pays est actuellement confronté.
Les solutions proposées
Pour une participation accrue de la femme à la vie politique au Mali, la réalisatrice du film, Aïssatou Traoré et ses interviewés trouvent nécessaire, la scolarisation des filles. « Il faudrait que les femmes soient scolarisées, qu’elles soient bien formées afin d’être à des instances de prise de décisions », sollicite Mademoiselle Traoré. Un soutien financier en faveur des femmes intéressées par la politique, le courage de celles qui sont dans le doute… sont entre autres, certaines des solutions proposées dans le film.
Par ailleurs, la réalisatrice du film : « La participation des femmes à la vie politique au Mali » s’est prononcée au micro de nos confrères du Studio Tamani, sur la loi 052. Même si elle se réjouit de la présence de 500 femmes sur les différentes listes pour les élections législatives, elle craint que certaines ne soient juste utilisées que pour « compléter des listes ». À en croire cette jeune journaliste, les femmes ne doivent pas être des candidates par figuration, mais des vraies.
Mariam SebaSamaké