«La Nouvelle Route du Coton» (NRC) a présenté sa collection «Se vêtir, être et paraître» à la «Fashion Art de Toronto» (FAT) le 30 avril 2023. Et elle a été vue par les critiques de mode comme l’une des meilleures présentées lors de ce prestigieux événement. Initiée par l’ambassade du Mali au Canada, cette collection a été conçue dans le cadre de la célébration du mois des personnes d’ascendance africaine en février 2023. Elle vise aussi à contribuer à l’atteinte de certains objectifs (1, 5, 8 10, 12 13 16) de développement durable.
Créer des emplois durables, assurer une croissance économique et contribuer à une amélioration des conditions de vie des jeunes et des femmes et à la réduction de leur vulnérabilité face aux conflits armés et aux changements climatiques ! Telle est l’ambition de l’ambassade du Mali au Canada à travers «La Nouvelle Route du Coton» (NRC). Il s’agit d’une initiative de valorisation du Coton du Mali, fondée sur des savoirs et des savoir-faire qui rendent compte des talents et de la créativité artistique des artisans, designers, créateurs de mode et décorateurs maliens et canadiens», assure Mme Fatima Braoulé Méité (fille de l’altermondialiste Aminata Dramane Traoré et sœur de la styliste Awa Meité van Til), l’ambassadrice du Mali au Canada et Représentante permanente auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Cette initiative vise également, ajoute-t-elle, à «contribuer à l’émancipation des femmes artisanes, créatrices de mode et designers du Mali présentes dans certaines zones géographiques défavorisées tributaires des changements climatiques et de la crise sécuritaire sur la chaîne de valeur de la transformation et de la valorisation du coton du Mali».
La NRC a ainsi présenté sa collection «Se vêtir, être et paraître» à la «Fashion Art de Toronto» (FAT) le dimanche 30 avril 2023. Et elle y a impressionné comme l’une des meilleures présentées lors de prestigieux événement. La collection représente le «désir individuel et collectif» de porter des vêtements comme une seconde peau et une expression de l’identité… Elle symbolise «être qui nous sommes, malgré nos différences» et, enfin, «apparaître, exister et être visible». La collection présente des couleurs inspirées par les tons riches du paysage, allant des indigos intenses et des terracottas aux bruns et noirs profonds de la terre. Audacieuse, mais chic, la collection a incarné le thème de «se vêtir, être et paraître» tout au long du défilé, captivant le public avec chaque pièce artisanale représentant la culture, l’identité, la tradition et la modernité malienne.
Pour la jeune diplomate malienne, «cette initiative contribue ainsi à aider le développement de communautés isolées vivant dans l’extrême pauvreté au Mali, mais aussi de donner de la visibilité aux jeunes créateurs maliens en leur fournissant un accès à la formation et au marché international». Et Mme Fatima Braoulé Méité d’assurer, «les capacités des femmes et des jeunes opérant sur la chaîne de valeur de la transformation et la commercialisation du coton seront renforcées par la formation sur les normes environnementales et la qualité».
Les appuis à la création de nouveaux designs et produits (tissus et vêtements) en fonction des préférences du marché sont aussi programmés. Tout comme la formation, l’accès aux moyens de production, de commercialisation, aux technologies et à l’expertise pourront aider à améliorer également l’environnement de production, de transformation et de commercialisation des Petites et moyennes entreprises (PME). Elle a aussi mis l’accent sur les «stratégies commerciales compétitives et innovantes conçues pour renforcer la qualité et l’efficacité de l’offre et de la production en mettant en place des pratiques durables d’opération et de gestion». Pour l’ambassadrice, «le projet permettra d’ouvrir de nouvelles opportunités commerciales pour les TPE et PME du textile et de l’habillement».
La NRC symbolise ainsi l’héritage culturel malien dans le domaine des textiles, notamment faits mains par les paysannes, les artisanes, les créatrices de mode et tous les acteurs de la chaîne de transformation et de la valorisation du coton. Cette initiative a pour vision le développement durable et de créer un impact, à long terme dans les communautés dans lesquelles elle opère. Elle veut ainsi contribuer directement à l’atteinte des Objectifs de développement durables (ODD)
A rappeler que le coton constitue une part importante de l’économie du Mali. Ainsi, en 2022, le pays était le premier producteur de coton en Afrique avec une production de 810 000 tonnes. Cependant, seulement 2 % de cette production est transformée en produits finis destinés à la vente. Cela représente un manque à gagner en termes d’opportunités de création d’emplois sur les chaînes de valeur du secteur, particulièrement pour les femmes et les jeunes, et également pour l’atteinte des ODD.
S’inscrivant dans la stratégie de diplomatie culturelle de l’ambassade de la République du Mali au Canada, la Nouvelle Route du Coton traduit une volonté politique de trouver une solution durable pour valoriser le coton malien !
Moussa Bolly
Concrétisation d’une dynamique diplomatie culturelle
«La Nouvelle Route du Coton s’inscrit dans la mise en œuvre de la stratégie de la diplomatie culturelle de l’ambassade de la République du Mali au Canada, que nous avons commencé à décliner en 2020», explique l’ambassadrice Fatima Braoulé Méité. Maaya Culture, Mémoires, Repères et Créativité… Autant d’initiatives qui visent à contribuer à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel malien.
Symbolisant l’humanisme (en bamanan), le concept Maaya se propose de valoriser les référents culturels que le Mali a en partage avec ses communautés. Il (concept) peut être aussi défini comme «un ensemble de valeurs morales et spirituelles qui font d’un individu un être social». Il s’inscrit également dans le contexte de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine et se veut «une contribution à une meilleure compréhension des conditions socioéconomiques générales des populations noires au Canada, mais aussi au Mali».
A ce titre, la Nouvelle Route du Coton (NRC) se veut «une plaque tournante pour la production et la commercialisation des produits issus des liens et des dynamiques économiques qui existent entre les producteurs de coton, les artisans, les micro-transformateurs, les créateurs de mode, les promoteurs et les distributeurs».
Cette initiative, selon l’ambassadrice Fatima Braoulé Méité, symbolise l’héritage culturel du Mali dans le domaine des textiles, notamment faits mains par les paysannes, les artisanes, les créatrices de mode et tous les acteurs de la chaîne de transformation et de la valorisation du coton. Elle vise le développement durable et crée, à long terme, un impact, dans les communautés dans lesquelles elle opère grâce à la collaboration et au mentorat des créateurs canadiens québécois reconnus dans les domaines de la mode, du design et de la décoration d’intérieur afin d’accéder au marché international.
L’initiative met en valeur la créativité et le talent des créateurs de mode, des designers, des artistes et des artisans du Mali, du Québec et du Canada, à travers de regards croisés sur leurs cultures, leur savoir, leur savoir-faire et leur savoir-être. Elle soutiendra les artisans, les créateurs de mode et les designers. «Ce laboratoire d’innovation sera un projet intensif de planification commerciale, de tests de produits et de sessions de mentorat. Les équipes travailleront à valider et à enrichir les idées pour amener celles-ci à des niveaux supérieurs et permettre aux investisseurs de prendre une décision d’investissement éclairée en lien avec le marché», a assuré la jeune diplomate.
M.B