En tant que secteur professionnel et économique en puissance, la culture demeure un outil efficace de lutte contre la pauvreté au Mali car elle contribue pour 5,85% de l’emploi contre 2,38% pour le Produit national brut (PNB).
Dans le cadre de la coopération Mali-Union européenne (UE), de nombreux investissements ont été dirigés vers la culture en vue du développement économique du pays. Certes, tant sur le plan naturel qu’humain, le Mali a des prédispositions naturelles pour de brillantes œuvres culturelles, compte tenu des coutumes, traditions et ethnies qui auréolent ce peuple aussi vieux que le nombre de royaumes et d’empires qu’il a fondés tout au long des siècles. Le Mali regorge de nombreux sites touristiques et d’œuvres artistiques. En tant que secteur professionnel et économique, la culture est un instrument aussi efficace que nécessaire de lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, ce secteur fait vivre de nombreux acteurs artistiques : musiciens, chanteurs, danseurs, sculpteurs, dessinateurs, cinéastes, écrivains, architectes, etc. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, la culture contribue au rayonnement du pays et contribue à l’expansion du tourisme et du marché de l’art. A ce sujet, plusieurs études ont du reste démontré que les filières culturelles peuvent avoir des impacts significatifs sur le Produit national brut (PNB) d’un pays en développement comme le Mali. La preuve : dans notre pays, le poids économique direct de la culture est estimé à 2,38% du PNB, alors que les métiers culturels génèrent 5,85% de l’emploi pour toutes les catégories socioprofessionnelles : vieux, femmes, jeunes, etc.
Toute entreprise ou œuvre comme le Programme d’appui au développement économique et social de la culture (PADESC) initié au Mali par l’Union européenne viserait un seul objectif global : la mise en valeur de la potentialité et de l’optimisation de la culture pour le développement économique et social du Mali. Il s’agit prioritairement de chercher à augmenter les emplois et les revenus dans le secteur de la culture tout en accroissant d’une part les exportations des œuvres culturelles et d’autre part en élevant la valeur ajoutée totale des secteurs de la culture et leur contribution au Produit intérieur brut du Mali. Sur le plan social, il faut surtout contribuer à élargir l’accès et la participation des populations à la vie culturelle et artistique du pays tout entier. Pour une meilleure contribution au développement du Mali, il faut à la fois un essor quantitatif et qualitatif des performances à tous les niveaux. Pour ce faire, il faut surtout privilégier la création de la production, la promotion, la diffusion et la distribution à l’échelle nationale, régionale et internationale. Tout comme le tourisme, les œuvres artistiques peuvent être d’un apport prépondérant sur le plan de la lutte contre la pauvreté. Mais comment ? En investissant conséquemment dans le domaine du tourisme par la diversification et la multiplication des sites touristiques. Mais auparavant, il faut entretenir les sites existants, multiplier les festivals et les structures d’animation culturelle, encourager les créations et initiatives artistiques et culturelles, assurer le développement d’entreprises et associations culturelles ainsi que les filières d’artisanat et d’art.
Par ailleurs, il ne serait pas extravagant d’ériger un monument en hommage au « roi de l’or », Kankou Moussa lors de son pèlerinage légendaire à la Mecque. On pourrait tout autant élever un mausolée, un vestibule ou une cour à la mémoire des rois et empereurs qui ont fait la grandeur du Ghana, du Mali et du Songhaï. On ferait ainsi œuvre utile non seulement pour les touristes qui viendront nombreux au Mali, mais aussi pour les futures générations. En plus, en organisant et stimulant les artisans en tous genres, on suscitera la production intensive et moderne pour davantage d’emplois et de retombées positives de l’économie malienne.
Abdoulaye Faman Coulibaly