Malgré les campagnes d’intoxication et de sentiment de peur entretenues par des oiseaux de mauvaises augure, Ségou a organisé son Festival. Remord est pour celui qui a modifié son calendrier d’abandon des températures glaciales pour profiter de ce que nous avons en abondance. Le soleil de la région tropicale, une denrée si rare ailleurs.
La huitième édition du FSN a vécu. Elle a été non seulement une fête mais également une manifestation de renforcement du sentiment national .Contrairement aux déclarations alarmistes d’une certaine presse étrangère, la huitième édition de la plus grande activité culturelle et artistique de notre pays le FSN a bel et bien été un succès. Les organisateurs avec l’engagement et le courage qui les caractérisent ont offert aux peuples maliens des instants de joie et de sourires en ces moments particulièrement difficiles de la vie de notre nation. Moments marqués par un banditisme organisé sans précédent. Le Directeur du festival monsieur Mamou Daffé, a tenu à témoigner de l’expression de toute sa reconnaissance à des centaines de touristes occidentaux qui ont su « braver des interdictions ». Pendant une semaine environ, Ségou a été un grand centre intellectuel par l’organisation de nombreuses conférences sur des thèmes d’actualité. Conférence animées par des personnalités éminentes du pays et de l’extérieur. La cité a également été un lieu de réjouissance populaire par les différentes manifestations du centre culturel Korè de Sébougou. Une cité animée, Ségou l’a été aussi par les sons et lumières qui retentissaient du quai des arts avec les échos magnifiques provoquées par les mouvements tranquilles du fleuve Niger et marquée par la succession d’artistes de renommée universelle comme Salif Keïta, Abdoulaye Diabaté, Rokia Traoré, Habib Koïté. La liste est loin d’être exhaustive et l’on en oublie volontiers. Cette huitième édition a été l’occasion de renforcer le sentiment national. Le FSN a été une tribune d’expression des maliens. Surpris étaient de nombreux occidentaux qui ont vu un pays débout, humaniste et social avec un brassage social millénaire, victime de lynchage médiatique donnant l’expression d’être une jungle. C’est pourquoi, nombre d’étrangers s’intéressaient non seulement au rythme inouï des chansons mais également à leur signification. La preuve évidente de cet intérêt s’est surtout manifestée quand le maestro Salif Keïta a chanté «La Différence». C’est là que beaucoup de visiteurs étrangers ont découvert leur ignorance et la richesse d’un Mali victime des attaques d’un banditisme sauvage. Toutes les consignes ont été respectées et apparemment aucun dérapage n’a été signalé. La sécurité a été renforcée de façon professionnelle au niveau des deux rives du fleuve. Car un dispositif a été mis en place et ce dispositif était fait de telle sorte que les festivaliers ne se sentent pas en situation d’état d’urgence. C’est le lieu de remercier l’ambassade des Etats Unis, l’USAID qui ont eu raison de croire enla Malipour avoir autorisé 110 volontaires du corps de la paix à venir fêter à Ségou. D’ailleurs ces américains ont même eu à remercier le Directeur Régional dela Policepour le travail professionnel qu’ils ont abattu durant tout le festival. Cependant des occidentaux notamment français ont eu tort de ne pas profiter du soleil de la cité des balanzans par la faute de leurs dirigeants qui sèment le trouble un peu partout dans le monde, ils sont restés terrer chez eux en cette année hivernal exceptionnel. Des pays dans lesquels le froid a beaucoup tué cette année. Un homme avertit en vaut deux. Certainement que lors de la 9ème édition ils viendront vaincre massivement le stress qui caractérise leurs populations. On ne doit pas laisser passer sous silence le travail des membres de la commission d’éthique. Ils sillonnaient les rives du fleuve pour mettre la main sur d’éventuels porteurs d’atteinte aux mœurs. En attendant la publication du bilan financier de cette huitième édition qui serait positif, l’on peut dire que le bilan moral est très déjà satisfaisant. Vivement le 9ème édition !
Bandiougou DANTE