La 1ère édition du festival de Sélingué s’est déroulée du 2 au 4 mars : Kôkô Dembélé fait danser le port de pêche

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Les activités de la première édition du festival international de Sélingué se sont achevées, le dimanche 4 mars 2012. Elles avaient débuté dans la soirée du vendredi 2 mars, au port de pêche de Sélingué aménagé pour être le site phare de la manifestation avec à l’affiche des concerts géants. Lors de la cérémonie d’ouverture, le maire de la commune de Baya, Magate N’Diaye  a souhaité la bienvenue à tous les festivaliers.

 

Koko Dembélé

Le président de Mali art promotion, Mahamadou Cissé, non moins patron de Média plus com et organisateur du festival international de Sélingué a soutenu le que festival ambitionne de devenir le plus grand festival du Mali. ‘‘Pour une première édition, les gens pensent qu’on est à la troisième, désormais les populations de Sélingué, les 11 villages, les autorités administratives seront impliqués dans l’organisation” a-t-il déclaré. Pour le sous-préfet de Yanfolila, Ibrahim B Maïga, la première édition a été une réussite, les organisateurs doivent penser désormais à pérenniser la manifestation. Le ministre de la culture, Hamane Niang a bien apprécié l’organisation de ce festival qui se déroule dans un cadre pas comme les autres.

Le ministre a été séduit par les différents sites du festival. Il a encouragé les organisateurs et affirmé le soutien de son département. Le ministre de l’artisanat et du tourisme était aussi de la fête. Mohamed El Moctar s’est réjoui de la prestation des artistes à l’image de Oumou Sangaré lors de la soirée inaugurale. Mais auparavant, les jeunes du Dog Men J, Mylmo, Batoma Kouyaté, Gafou Kiss avaient annoncé la couleur. Lors de la soirée inaugurale du vendredi, Oumou Sangaré a donné le meilleur d’elle-même à travers six morceaux qui ont émerveillé plus d’un festivalier. Entre la seconde soirée et la première, il y a eu deux débats sur la culture et le développement, la culture et l’environnement.

Le premier thème a été animé par le cinéaste Souleymane Cissé, l’artiste musicien Cheick Tidiane Seck, Will Co, et Amadou Konaté, conseiller technique à la primature. Chaque intervenant a donné sa vision de la culture et justifié toute l’importance de la culture dans le développement d’une localité comme Sélingué.

Le deuxième thème “ culture-environnement “ était animé par Keïta Aïda M’Bo du PNUD et Mr Kaba, du programme de micro-financement du fonds pour l’environnement mondial. Les conférenciers deux ont entretenu l’assistance sur les questions environnementales, la protection des forêts et la sauvegarde de l’environnement et les conséquences  liées au changement climatique.

La deuxième soirée du festival était consacrée à des défilés de mode. Les stylistes invitées, Fatou N’Deye Sissoko dela Gambie, Natacha Ida, du Mali ont rehaussé le spectacle par  leur création. Si Neba Solo a bien brillé lors de la première soirée, la deuxième fut la consécration de Koko Dembélé et  son orchestre flambant neuf.

Le reggae man malien a surpris plus d’un. Il a mis le feu, poussant toute l’assistance à se mettre débout pour danser tout au long de sa prestation.

Salif Kéïta et Cheick Tidiane Seck ont assuré l’essentiel. Les populations garderont en mémoire le passage de Koko Dembélé, qui pour une fois a enchaîné 5 morceaux non stop, faisant plaisir à tout le monde y compris aux officiels. Certains ont esquissé des pas de danse reggae en criant ”Jah ! jah ! peace and love”  comme pour dire ” paix et amour ” à tous les festivaliers. Pour le reste de la soirée, Oumou Sangaré et Cheick Tidiane Seck, dans un duo ont fait aussi plaisir au public de Sélingué.

En tout cas les organisateurs (Amkoullel, le directeur du festival, Mahamadou Cissé, président de Mali art promotion, le maire de Baya) ont souhaité une bonne deuxième édition, avec plus d’amélioration dans l’organisation du festival.

     Kassim TRAORE  Envoyé spécial

 

Les coulisses du festival ;

De la peur à la joie

L’organisation de la première édition du festival international de Sélingué faisait peur aux populations, qui ne savaient rien d’un tel événement. Le maire de la commune de Baya, Magaté N’Diaye nous a fait savoir ”On avait très peur, les populations étaient contre”. Dès l’ouverture du festival, le  maire a vu les partenaires, certains sont venus avec des cadeaux, comme le PNUD qui a offert 50 poubelles. La présence de certains artistes comme Salif Keïta, Oumou Sangaré, Koko Dembélé et bien d’autres sans oublier les ministres de la culture et  de l’artisanat et du tourisme,  a été une grande joie pour les populations. Cerise sur le gâteau, 50 jeunes de la commune qui ont travaillé sur le festival disent avoir beaucoup appris. De quoi donner des motifs de satisfaction aux populations.

Les trois sites

Les organisateurs du festival de Sélingué ont aménagé, 3 sites pour les festivaliers. Le site A lieu des concerts géants était le port de pêche de Sélingué, situé dans  la carrière au bord du lac. Le Site B ou Djida show est la place de l’indépendance. Elle a été le lieu des baignages, musique, ambiance non stop avec des brochettes,  du boisson à gogo. Mais ce n’était pas gratuit. Il fallait mettre la main à la poche.

Le site C était  le village Nyeleni des paysans du CNOP avec ses cases rondes. Ce village était aussi le lieu d’hébergement de la majorité des festivaliers à l’exception des officiels et certains artistes. Les journalistes, les bénévoles, les instrumentistes et les membres de l’organisation étaient logés à Nyeleni. Chaque matin, c’était la queue devant les toilettes souvent prises en otage par des filles. Ce qui provoquait  des grincements de dents chez d’autres festivaliers.

Nyeleni en fête

La boite de nuit du festival était aussi à Nyeleni. Cette boîte était fonctionnelle après les concerts géants. Ce qui fait qu’il était difficile pour les locataires de circonstance des cases de dormir. Cela en raison du show où la musique était infernale. Nyeleni en fête, c’était aussi les affaires de nuit, le lieu des rendez vous entre festivalières et festivaliers, point de rencontre entre officiels et officieux. Les filles entièrement nues, ne portant que de petites culottes, des body légers. Un accoutrement à la limite provocateur pour le festivalier moyen. Mais qui faisait battre le cœur de n’importe quel don juan.

Les invisibles

On peut les aimer ou les détester. Ils sont bien et connaissent ceux qu’ils font. Ces hommes d’ombre sont nombreux, ils sont presque sur tous les grands événements culturels de notre pays. Il s’agit du grand Barou Diallo, un homme effacé, grand connaisseur des artistes et de la musique malienne. Il est toujours à la console. Aly Traoré dit Castro est un as de la régie, même si on ne l’écoute pas tout le temps,  on lui donne toujours raison après, Castro ne se décourage pas. L’autre élément du trio est  Mory Touré. Il n’aime pas les discussions surtout quand il est sur les coups, comme le transport et l’hébergement.  Tous ces gens travaillent dans l’ombre pour la réussite d’un festival, ils ne sont jamais visibles.

Un duo

Mahamadou Cissé, président de Mali art promotion, initiateur et organisateur du festival international de Sélingué est sorti de sa réserve lors de la cérémonie d’ouverture du festival.  Tout le monde pensait que c’était Amkoullel qui était le patron de la manifestation. Même si ce dernier reste directeur du festival, Cissé lui a ravi la vedette avec un discours à la cérémonie d’ouverture au moment tout le monde s’attendait à voir Amkoullel. A la clôture du festival les deux  hommes ont fait chacun un discour. Ce duo doit être complémentaire et non concurrent, éviter les coups de  l’un  l’un comme à l’autre, s’ils continuent de se tirer dans les pattes, la deuxième édition risque de ne pas avoir lieu ou se faire sans l’un des deux. En tout cas ils y ont intérêt, car il y a d’autres personnes qui les regardent de près.

Trois jours sans poisson

Nous avons passé  3 jours à Sélingué sans manger de poissons. Tous les plats servis étaient garnis de  viande. Pas l’ombre d’un seul morceau de poisson, alors qu’après le Delta, c’est-à-dire, la zone de Mopti, c’est Sélingué qui a plus de poisson dans son lac. Sur la question, le Directeur Général de l’office du développement rural de Sélingue, Ousmane Maïga nous a dit ceci ” comme on dit il y a le poisson, mais le poisson  se trouve dans l’eau (rire), c’est parce que nous avons des difficultés avec les pêcheurs, qui aujourd’hui se sont déplacés vers les zones traditionnelles d’exploitation de l’or. Ce qui fait que nous avons un problème de main d’œuvre. Il n’  y a pas suffisamment de pêcheurs sur le lac, les quelques rares restés vendent le poisson beaucoup plus cher. Parce que la demande est très forte. C’est un peu la loi du marché. La demande est plus forte que l’offre. C’est la difficulté que nous traversons. Mais nous allons trouver une solution à ce problème très bientôt”. ( Affaire à suivre.)

 L’ODRS

L’office de développement rural de Sélingue, (ODRS) a  accompagné le festival, parce qu’il l’a  voulu et encouragé. L’ODRS a participé aux activités de lancement sur l’esplanade de la carrière qui est aussi une de ses infrastructures phares. C’est une infrastructure portuaire destinée au traitement et au transport du poisson frais. L’office a  fait un accompagnement, en plus de l’ensemble du personnel  de l’ODRS qui  a été  mobilisé pour la réussite de ce festival. Parce que l’ODRS aussi fait la promotion de la culture, selon son  directeur général.

Le premier festivalier

Magate N’Diaye, le maire de la commune de Baya, une commune de 11 villages, s’est mis à la disposition du festival. A chaque rencontre le maire était le premier à être sur place et le dernier à partir. Surtout lors des soirées, il restait jusqu’à la fin du spectacle. Hamane Niang, ministre de la culture est venu assister aux deux soirées de concerts, Mohamed El Moctar était à la soirée inaugurale, nous ne l’avons pas vu pour le reste des manifestations. Le maire n’était pas le seul, il y avait le sous préfet, Ibrahim B Maïga, le commandant de brigade et ses hommes, des gendarmes qui ont bien assuré la sécurité. Sans oublier les sapeurs pompiers qui veillaient au grin, parce que la plupart des activités se faisaient au bord du fleuve Sankarani. Mais la palme d’or de la présence revient au maire, Magate N’Diaye.

   Rassemblés par Kassim TRAORE

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