Les rideaux sont tombés sur la 22è édition du Fespaco. C’était le 5 mars dernier au Stade du 4 août de Ouagadougou. A l’issue de la compétition, les films maliens n’ont pas remporté l’Etalon d’or de Yennenga. Mais l’honneur est sauf.
La 22ème édition du Fespaco s’est déroulée du 26 février au 5 mars derniers dans la capitale du Faso. Si la cérémonie d’ouverture, riche en sons et lumières, s’est déroulée sans le Président du Faso, Blaise Compaoré, tel n’a pas été le cas à la cérémonie de clôture qu’il a présidée. Avec à ses cotés Chantal, son épouse et les membres du gouvernement.
Au cours de cette édition, c’est le marocain Mohamed Mouftakir, avec son film, « Pégase » qui remporte, l’Etalon d’or de Yennenga. L’annonce a surpris plus d’un au Stade du 4 août. Pour cause, « pégase », avant la proclamation des résultats, n’était pas présent dans les débats des cinéphiles. Encore moins, dans les pages de la presse locale et des journaux spécialisés, dont les préférences vont à d’autres films. Selon des témoignages, Pégase n’était pas parmi les favoris du public qui croyait plutôt aux films comme : « Un pas en avant, les dessous de la corruption » de Sylvestre Amoussou du Bénin, « En attendant le vote… » de Missa Hebié (Burkina), « le poids du serment » du Burkinabé Kollo Daniel Sanou, « un homme qui crie» du Tchadien Haroun Mahamat Saleh, « Da Monzon ou la conquête de Samanyana » de Sidi Fassara Diabaté du Mali, « le mec idéal » du réalisateur ivoirien, Owell Brown etc. Mais le jury en a décidé, autrement, en attribuant l’Etalon d’or au film pégase. Car pour le jury, classer ce film parmi les « outsiders » ou les « favoris cachés », c’est ignorer sa qualité.
Dans ce film, le réalisateur parle du calvaire d’une jeune fille. Victime d’un traumatisme aigu, la jeune fille qui s’appelle Rihana est admise dans un asile psychiatrique où elle croit avoir été violée par un démon, qui cherche à la tuer… Ce thème, traité avec professionnalisme a permis au réalisateur, Mohamed Mouftakirn de convaincre le jury du Fespaco 2011.
Diplômé en littératures anglaises, Mohamed Mouftakir a fait ses débuts dans le cinéma en 1989, en France. Après des stages en scénario, en dramaturgie et en réécriture, il fait l’assistanat auprès de grands cinéastes. Il est auteur de plusieurs courts métrages remarqués dans plusieurs festivals. En remportant le trophée tant convoité de cette 22ème édition du FESPACO, Mohamed Mouktakir hisse le Maroc, son pays, au même diapason que le Mali, avec trois Etalons Yennenga.
Par ailleurs, c’est le réalisateur tchadien Haroun Mahamet Saleh qui remporte l’Etalon d’argent avec son film « un homme qui crie ». Quant à l’Etalon de bronze, il est attribué au film « le mec idéal » de
Le Mali décroche trois trophées
Cette année, les cinéastes maliens ne sont pas allés au Fespaco pour faire de la figuration. La preuve, ils sont rentrés du festival avec trois trophées : prix spécial de l’intégration, prix du meilleur décor et poulain de bronze dans la catégorie des courts métrages.
Rappelons le Mali était en compétition dans la catégorie des longs métrages avec le film « Da Monzon ou la conquête de Samanyana » de Sidi Diabaté et dans la catégorie des courts métrages, avec le film « Tinyé So » de Daouda Coulibaly.
Selon les témoignages de certains experts, ce film Da Monzon tourné, entièrement, par des techniciens et comédiens maliens, ne souffre d’aucune insuffisance technique et artistique. Aussi, ils indiquent que la mise en scène, la lumière et le son du film sont impeccables. « Si j’étais le président du jury j’allais attribuer l’Etalon d’or à ce film. Car tout bon africain se retrouve dans ce film », nous confie un cinéphile. C’était après la première projection de Da Monzon, le 2 mars dernier, au Ciné- Burkina. Mais parmi les meilleurs il y a toujours un meilleur, c’est ainsi que pégase du Maroc a pris le dessus. Quant à Da Monzon, il n’a pas démérité, car il a décroché l’un des trois prix spéciaux décernés par l’Union Economique et Monétaire Ouest- Africaine (UEMOA). A chaque édition du Fespaco, l’UEMOA décerne trois prix spéciaux à la meilleure série télé et vidéo, meilleur court métrage et au meilleur film long métrage qui traite le mieux les valeurs défendues par l’Union : la croissance économique, l’intégration et la promotion socio -culturelle… C’est ainsi que Da Monzon a remporté un prix dans la catégorie long métrage. La valeur de ce prix est de 5 millions CFA, plus un trophée. Aussi, le même film a remporté le prix du meilleur décor, d’une valeur d’un million CFA, plus un trophée. Selon le président du jury, c’est à l’unanimité que ce prix a été décerné au film malien. Selon nos informations, le Mali est imbattable dans le domaine du décor et des costumes cinématographiques.
C’est le film « Tinyé So » du Malien Daouda Coulibaly, qui a décroché le poulain de bronze dans la catégorie des courts métrages. En compétition officielle des courts métrages, Tinyé So (la maison de la vérité), interprète une œuvre d’Amadou Kourouma selon laquelle, « les morts ne sont pas morts, ils sont dans les buissons, dans le vent qui souffle… ».
Daouda Coulibaly est un réalisateur malien qui réside à Marseille (France) où il a grandi. Technicien de l’audiovisuel, ce jeune Franco-malien entend faire carrière dans le 7è art. Et ses débuts s’annoncent, pour le moins prometteurs.
Abou Berthé, envoyé spécial à Ouagadougou
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