La trentenaire, d’origine sénégalaise, Khadidiatou Sow est une perle rare africaine, qui tombe dans la marmite artistique dès le bas âge. Fille d’un ancien diplomate sénégalais, Khadija voit le jour en Belgique, mais revient tôt dans son Sénégal natal. Nous l’avons rencontrée lors des expositions en “OFF”, à la biscuiterie Medina, où elle a élu domicile avec «Spirales de vies». Un tableau expliquant le temps « cyclique », ce temps qui se répète à l’infini, à l’expérience humaine, ou encore celle des papillons. Chacun dans son contexte, avec une même finalité.
Amoureuse de la décoration et du dessin, Khadidiatou Sow commence à réaliser des dessins captivants avant même l’âge de l’adolescence. Très ambitieuse et déterminée à faire de l’art sa deuxième vie, Khadija (comme l’appellent les intimes), s’inscrit à l’Ecole des Beaux Arts de Dakar, après ses études secondaires, où elle suit les cours d’art plastique de 1998 à 2002. Elle commence alors à participer à diverses expositions collectives et individuelles à Dakar.
La jeune peulh ne compte pas s’arrêter là car pour elle la perfection est l’ultime clé de la réussite. C’est pourquoi elle opte pour la formation en abondance. En 2005 elle participe à une résidence d’écriture documentaire “Africa Doc ” à Gorée, deux ans après elle s’envole pour Paris pour une formation à la réalisation, avec les “ateliers Varan “. Au cours de la même année elle suit un stage d’écriture pour le cinéma organisé par le SCAC à Dakar. En 2011 elle retourne à Gorée pour une formation en gravure.
A force de se forger, Khadidiatou Sow, de nos jours, compte plusieurs cordes à son arc. De la réalisatrice à la plasticienne en passant par la costumière de cinéma, elle ne compte toujours pas s’arrêter en si bon chemin. Habituée des biennales, Khadija compte à son actif une biennale de la photographie de Bamako et cinq des arts contemporains de Dakar.
Elle arrive au Dak’Art 2014 avec ” Spirales de vies “
Les visiteurs peuvent se régaler à travers l’inspiration du génie créateur de cette jeune dame. On peut voir des papillons sous toutes les formes, avec des beaux tissus africains, en animation à travers une vidéo. Mais aussi un gigantesque beau tableau avec des couleurs inspirant la bonne humeur.
Khadija explique la spirale comme étant un mouvement fondamental inscrit dans la structure de l’univers. Elle se manifeste sous différentes formes (plane, conique ou cylindrique) dans les plantes, les animaux et l’être humain. Dans l’air, l’eau et le sang, elle est le mouvement naturel de vie. On peut redynamiser l’eau et les rivières par des systèmes concrets en spirale. De nouveaux moteurs puissants, économiques et non polluants existent sur ce principe.
« De tout temps, les peuples anciens ont représenté et vénéré la spirale comme la source créatrice qui nous nourrit et qui se développe en nous, mais dont nous sommes éloignés. Lorsque nous marchons sur un trajet en spirale labyrinthique, nous redressons notre état énergétique et nous retrouvons l’intégrité de notre âme », a-t-elle déclaré.
L’espoir de l’Afrique, Khadidiatou Sow va plus loin et démontre son inspiration comme étant l’idée de mettre en scène une centaine de papillons, une vidéo, un tableau de personnages afin de créer un univers. Pour elle, la vie est justement comme une multitude de spirales, que l’on soit homme ou insecte. La naissance, la vie et la mort, le cycle est le même. La différence des uns et des autres dépend de ce qu’on fait durant son existence. « La spirale est non seulement, le symbole de la création, mais elle incarne celui de l’évolution de l’Univers. L’astrologie est justement ce lien entre le Ciel et la Terre. De tout temps, la spirale a été représentée et vénérée car elle est source créatrice. Elle symbolise l’accomplissement de l’élan vital» a-t-elle indiqué.
Bon vent à l’artiste!
Clarisse NJIKAM