Ces premières Journées ont été marquées par plusieurs activités : un concert géant, un cercle de parole, une rencontre entre écrivains et éditeurs suivie d’une exposition d’œuvres littéraires, des projections des films, des spectacles de contes et marionnettes, des visites sur les sites touristiques à Bandiagara.
Des jeunes Maliens et Français se sont retrouvés le week-end dernier dans notre pays à l’occasion des « Journées franco-maliennes ». Le thème de la rencontre était « Jeunesse et culture ». Il s’agit de la première édition d’une rencontre qui devrait se pérenniser. Ladite édition a été marquée par plusieurs activités culturelles, artistiques, touristiques et littéraires : un concert géant au Centre international des conférences de Bamako (CICB), un cercle de parole entre jeunes, une rencontre entre écrivains et éditeurs suivie d’une exposition d’œuvres littéraires, des projections des films, des visites sur des sites touristiques à Bandiagara, des spectacles de contes et marionnettes. La cérémonie d’ouverture des Journées a eu lieu samedi au Parc national à Bamako. Elle était coprésidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga et l’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer. C’était en présence du ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté, de son collègue de l’Artisanat et du Tourisme, Mohamed El Moctar, du maire du District de Bamako, Adama Sangaré, des ambassadeurs des pays francophones accrédités au Mali et de plusieurs autres personnalités. La culture était à l’honneur à la cérémonie d’ouverture avec la prestation de plusieurs orchestres et artistes de renom : l’Ensemble instrumental du Mali, le groupe tamasheq « Alasso », le groupe « Je danse donc je suis ». Les masques dogons se sont faits remarquer en accueillant les différentes personnalités à l’entrée du Parc national. Dans son mot de bienvenue, le maire du District a salué cette initiative qui permettra de renforcer d’avantage les riches relations de partenariat entre la France et le Mali. Adama Sangaré a par ailleurs, apprécié les multiples actions que l’Agence française de développement mène dans notre pays depuis fort longtemps.
LE POIDS DU PASSE, LA MARQUE DU PRESENT : Quant à l’ambassadeur de France au Mali, il dira que cette manifestation est le fruit de la volonté politique des deux Etats de partager leurs expériences culturelles et politiques en matière de la promotion de la jeunesse. « La France et le Mali mènent un partenariat nourri marqué par des échanges culturelles très denses, un dialogue politique régulier », a déclaré Christian Rouyer, avant de noter que l’avenir des relations franco-maliennes passe nécessairement par la jeunesse. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale s’est particulièrement réjoui de la tenue de ces premières Journées franco-maliennes, avant de s’étendre sur les fructueuses relations bilatérales entre le Mali et la France. « Ces journées sont une occasion de magnifier d’avantage la coopération entre le Mali et la France. Elles contribueront aussi à promouvoir, à faire connaître et à faire rencontrer la culture française et malienne aux jeunes », a souligné Soumeylou Boubèye Maïga. Après la cérémonie d’ouverture, la rencontre s’est déplacée à l’Ecole normale supérieure où des centaines d’étudiants ont pris d’assaut le grand amphithéâtre pour suivre avec intérêt un cercle de parole intitulé « Regards croisés France-Mali ». Les conférenciers étaient Amadou Kéita, professeur d’université, Ismaël Sacko, le président de l’Association des diplômés maliens en France. Le modérateur de la conférence était notre confrère Niasa Coulibaly de l’Office de radio diffusion télévision du Mali (ORTM). La conférence s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, de l’Ambassadeur de France au Mali et son homologue du Mali en France, Boubacar Sidiki Touré. Le thème « Coopération bilatérale Mali-France : enjeux, défis et perspectives » a été exposé par Amadou Kéita. Celui-ci a insisté l’importance du thème en faisant valoir « le poids du passé et de la marque du présent ». L’universitaire a souligné que la coopération bilatérale entre la France et le Mali a connu plusieurs évolutions. Ancienne colonie française, notre pays a pris son indépendance en 1960 pour nouer après des relations avec l’ancienne puissance coloniale que d’aucuns qualifiaient à l’époque de « relations de seconde classe », car les intérêts économiques étaient moindres.
DEUX LECTURES ET DEUX SOLUTIONS DIFFERENTES : Les relations de coopération entre le Mali et la France, selon le conférencier, ont connu un nouveau coup de fouet en 1991 lorsque notre pays a instauré la démocratie et le multipartisme. Les domaines de coopération se sont ainsi diversifiés : éducation, santé, eau et assainissement, développement local, gouvernance politique, enseignement supérieur et recherche scientifique. D’après le conférencier, l’émigration et les mesures restrictives prises par la France en matière de sécurité constituent aujourd’hui des points de divergences dans les relations entre les deux pays. « En ce qui concerne l’émigration, le Mali et la France ont deux lectures différentes et deux solutions différentes », a-t-il dit. Le conférencier Ismaël Sacko a présenté l’Association des diplômés maliens en France. Créée en 2003, celle-ci a pour but de favoriser l’inscription des étudiants maliens dans les écoles en France. Elle facilite aussi leur intégration et leur insertion professionnelle aussi bien en France qu’au Mali. L’association accompagne également nos ressortissants désirant investir dans le pays. Aujourd’hui, il y a 2304 Maliens qui étudient dans les écoles publiques en France. Ils étudient dans diverses branches : droit, économie et gestion, architecture, sciences humaines, informatique.
La première édition des Journées franco-maliennes s’est achevée dimanche par un dîner qui a regroupé plusieurs personnalités au Grand hôtel. La soirée a été marquée par un défilé de mode. Toujours dans le cadre des Journées, un concert géant gratuit était organisé vendredi dans la soirée au Centre international des conférences de Bamako. Une délégation franco-malienne conduite par le ministre Soumeylou Boubèye Maïga était hier à Bandiagara, tandis que des écrivains maliens et français débattaient au Parc national dans la capitale. Le ministre français chargé de la Coopération, Henri de Raincourt présent dans notre pays dans le cadre des Journées, a été reçu hier en début de soirée en audience par le président de la République, Amadou Toumani Touré. Nous reviendrons sur toutes ces autres activités dans nos prochaines éditions.