Journées cinématographiques de Carthage : La messe démarre avec Timbuctu ou la dénonciation de l’hypocrisie des Djihadistes dans le nord du Mali

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La 25ème édition des journées cinématographiques de Carthage (JCC) ont démarré le 29 novembre 2014. Cette édition qui vise à soutenir et favoriser les expressions émanant de la jeunesse, placée sous le thème «  Une fenêtre sur le monde », prendra fin le 6 décembre 2014. Mais, pour annoncer le ton, les organisateurs ont porté leur choix sur le film « Timbuktu » de Abderhahamane Sissako, pour l’ouverture, qui a eu lieu le 29 novembre 2014 au Théâtre municipal de Tunis.

 

« Tombouctou est réduit au silence. Des extrémistes religieux sèment la terreur. Loin du chaos, sur les dunes, Kidane qui mène une vie paisible, doit faire face à la loi des occupants qui prennent en otage un islam ouvert et tolérant ». C’est en ces termes que le catalogue des JCC présente « Timbuktu, le chagrin des oiseau » de Abderhahamane Sissoko, malien d’origine et mauritanien de nationalité. Mais, disons le clairement « Timbuktu » est une satyre qui dénonce sans gang l’hypocrisie des Djihadistes dans le nord du Mali. Ils ne veulent pas voir les enfants et les jeunes jouer au foot-ball, mais des responsables de la police islamique devisent allègrement sur  le match de foot-bal qui a opposé la France au Brésil à la coupe du monde. Ils lapident à mort des jeunes couples qui ne seraient pas mari et femmes devant Dieu, alors qu’un haut responsable de la police islamique n’a d’yeux que pour la femme d’autrui. Ils fouettent par-ci et par-là, pour une cigarette fumée, alors qu’ils se terrent dans les dunes de sable pour fumer des cartouches. En violation des préceptes de l’islam, ils marient de force des jeunes filles contre le gré de leurs parents. Pire, confrontés aux érudits de Tombouctou, sur des principes écrits noir sur blanc dans le coran, les Djihadistes se découvrent et dévoilent qu’ils font leurs lois et l’appliquent comme, ils le veulent, parce que maîtres des lieux. Avant la projection du film d’ouverture, une cérémonie simple, mais pleine de sens a émerveillé, les privilégiés qui ont eu la chance d’assister à cette manifestation. Une représentation poétique a dénoncé toutes les souffrances imposées aux peuples, par le fait de la guerre, en Syrie, au Liban, en Palestine, en Irak….Au nom des réalisateurs, notamment des réalisateurs tunisiens, brahim ltaief dira que les JCC ce sont des films, des rencontres , des hommages,  des ateliers et bien sûr un public exceptionnel qui a toujours répondu à l’appel depuis la première session de ce festival en 1966 .  En parlant de l’importance des JCC, il dira que des réalisateurs comme  Med Hondo, Sembène Osmane, Cheikh Omar Sissoko, Youssef Chahine, Taoufik Salah, Souleimane Cissé, Férid Boughedir, Moufida Tlatli et Hend Sabry tous disent qu’ils sont redevables aux JCC qui leur ont permis  d’acquérir une notoriété internationale. « Les JCC restent l’unique manifestation consacrée à la fois au cinéma arabe, africain et tunisien », a-t-il déclaré. Avant de toucher à un épineux problème du cinéma en Afrique : la disparition des salles de cinéma. Après avoir égrené une longue listes de salles de cinéma disparues, il dira : « Depuis l’indépendance, la Tunisie aura perdu une centaine de salles ». Pour sa part, Dora Bouchoucha, Directrice des JCC, avant de donner le coup d’envoi de la 25ème édition, dira que  c’est sous le signe de l’espoir que nous abordons cette édition. « Espoir de voir le monde s’adapter à nos désirs et ambitions au delà de nos différences et des souffrances qui minent l’humanité », a-t-elle déclaré.

Assane Koné

 

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