Issa Koné «Sap-Hero », initiateur du festival des arts de la rue d’Assine : “Le Fara s’article au tour de l’homme et des valeurs humaines”

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Les activités de la 2e édition du Festival des Arts de la Rue d’Assinie (Fara) ont démarré le lundi 4 novembre dernier à Assinie dans la commune d’Assouindé située à quatre-vingt-quatre (94) kilomètres d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et se poursuivront jusqu’au 24 novembre prochain. Avec vingt-cinq (25) artistes peintres, sculpteurs et photographes venus de neuf (9) pays d’Europe et d’Afrique dont le Mali, ce festival initié par la Fondation “La maison de l’artiste”, en collaboration avec “5 mondes gallery” de Floréal Duran, aspire à la valorisation du patrimoine culturel africain. Afin d’en savoir plus sur le Fara, nous nous sommes entretenus avec le président de la Fondation “La maison de l’artiste”, Issa Koné, “Sap-hero” de Farafina.

Aujourd’hui-Mali : Bonjour Pouvez-vous nous présenter le Festival des Arts de la Rue d’Assinie (Fara) ?  

Sap-hero : Le Fara est un programme de la Fondation “La Maison de l’Artiste” basée à Assouindé dans la commune d’Assinie. La Fondation “La Maison de l’Artiste” est un incubateur artistique qui a pour objectif de mettre l’art et les artistes au service du social et du développement. Dans le cadre du social, nous avons monté des projets comme la journée de l’excellence, l’art de Noël qui offre chaque année de kits scolaires à trois cent (300) enfants de la commune. Le Fara est donc le troisième programme de la Fondation qui a pour objectif de dynamiser le tourisme. Parce que nous avons une très belle cité balnéaire qui peut attirer des touristes des pays américains et européens, entre autres.

Le Fara, c’est aussi mettre en exergue les valeurs culturelles et artistiques d’Assainie, surtout d’Assouindé notre village balnéaire. Cette 2e édition du Fara est une grande rencontre artistique avec des artistes venus d’Europe, notamment France et Suisse et d’Afrique avec la participation de pays comme le Burkina Faso, le Benin, le RD Congo, le Tchad, le Mali et le Cameroun. Ils sont vingt-cinq artistes à prendre part à cette 2e édition du festival.

Quelles sont les activités principales de cette 2e édition du Fara ?

Au cours de cette 2e édition du Festival, il y aura des activités comme la création d’œuvres d’art, un vernissage, une exposition-vente des œuvres créées par les artistes résidents. Les artistes partageront leur cœur avec les populations d’Assainie à travers des fresques murales non seulement pour embellir les murs, mais aussi établir un dialogue entre les passants et les murs et l’espace. Pour le thème cette année, nous avons choisi : “L’homme au centre de nos intérêts”.  Ce thème, parce que nous voulons attirer l’attention des hommes sur l’homme. Nous avons des ateliers de formation à l’attention de cinquante (50) jeunes de la commune dans différents domaines de la peinture. Il y aura aussi une partie festive dans le Fara 2 à savoir des parades de chevaux, des cross, des prestations d’artistes, un défilé de mode, des concerts, un village gastronomique, des tournois de Maracaña et des jeux de pétanque.

Comment vous est venue l’idée de ce festival ?

J’ai constaté qu’Assinie avait tout pour le tourisme et le tourisme est pourvoyeur d’emplois. Aujourd’hui, nous avons besoin d’absorber un grand nombre de jeunes au chômage. Des jeunes qui éventuellement ont des talents artistiques. Des jeunes qui peuvent enrichir le secteur touristique. L’autre idée du festival, au-delà de la création d’emplois, est de promouvoir les arts visuels africains qui sont jusqu’ici méconnus du grand public. Aussi, beaucoup de personnes pensent que quand on est artiste on est forcément chanteur or, entre artistes, c’est aussi peindre, faire de la sculpture, faire de la photographie.

Quelles les innovations que vous comptez apporter à la prochaine édition du Fara ? 

Comme innovations pour la 3e édition, nous envisageons de faire des sélections par catégories, contrairement aux deux précédentes éditions où nous n’avons pas pris en compte la catégorisation des artistes invités. Pour le Fara 3, on fera une sélection dans une certaine rigueur pour les photographes, sculpteurs et les peintres. Nous voulons aussi élargir le nombre de pays participants pour les prochaines éditions, notamment en invitant, entre autres, des Asiatiques et des Américains parce que le Fara s’articule autour de l’homme et des valeurs humaines qui permettent à l’homme de vivre en harmonie avec son semblable. Nous voulons aussi, avec la 3e édition faire des réalisations par exemple construire un centre culturel à Assinie et ou autre chose qui pourrait aider l’art à se promouvoir.

Youssouf KONE, envoyé spécial à Assinie 

 

FESTIVAL DES ARTS DE LA RUE D’ASSINIE (FARA):

Famakan Magassa pour honorer le Mali

Le Mali, à travers le jeune artiste-peintre Famakan Magassa, participe à la 2e édition du festival des Arts de la Rue d’Assinie (FARA). Un grand honneur pour le jeune peintre qui espère porter haut les couleurs du Mali travers son art.

Le Festival des Arts de la Rue d’Assinie (Fara) est une grande manifestation artistique internationale dont la 2e édition regroupe cette année une vingtaine d’artiste-peintres venus d’Europe et d’Afrique. Sélectionné suite à appel à candidature, Famakan Magassa est le seul porte-étendard malien à ce festival. Pas étonnant quand on sait que les œuvres d’art du jeune Malien sont appréciées au-delà des frontières maliennes. Aussi il a plusieurs expositions d’art à venir dans le monde. “C’est une grande fierté pour moi de représenter mon pays à ce festival et je compte honorer la confiance placée en moi par les organisateurs. Si peindre est un exercice solitaire, établir des liens avec d’autres artistes me parait important. Le festival se déroule bien. J’apprends beaucoup dans les rencontres artistiques avec des artistes venus d’ailleurs. Des choses qui m’aident à m’améliorer”, nous confie Famakan.

Les toiles du jeune  Famakan pétri de talent semblent surgir d’un autre monde, tout comme ses personnages pourtant bien réels, mais si mythiques : les Korèdugas. Il s’agit d’une société secrète très fermée et assez répandue au Mali.

La vocation culturelle et éthique des Korèdugas se base sur des règles sociales et une philosophie mettant en avant la sagesse, la droiture, la bonne conduite et l’humilité. “Mes personnages sont à la fois des sages ayant une fonction sociale et des individus hors normes par leur comportement et leur sens de la fête”, nous confie-t-il. Toutefois, ce qui caractérise les membres de cette communauté non religieuse, ce sont leurs tenues où chapeaux coniques, dont font partie les plumes, les bijoux et objets divers. Il y a un aspect festif et extravagant qui rompt quelque peu avec leur mission sociale.

Après le Fara, d’autres grandes manifestations artistiques attendent le jeune Famakan, notamment la biennale de Dakar et le projet Ophelia Afrika prévu en 2020 en France où il sera le seul peintre malien parmi les sept (7) artistes africains retenus pour cette exposition.

                                                                                                                Youssouf KONE, envoyé spécial à Assinie 

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