INA : Les étudiants de nouveau en classe après un clash sanglant

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L’Institut National des Arts (INA) a retrouvé sa sérénité habituelle depuis lundi. L’enceinte de l’école des artistes du Mali a été le théâtre d’un affrontement sanglant entre différentes factions de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Du sang a encore coulé dans le milieu estudiantin. C’était mardi dernier. Des blessés à l’arme blanche ont été enregistrés. Que s’est-il passé?

Le grand marché de Bamako où se situe l’INA a été très agité. Et pour cause un affrontement sanglant, suite une discussion entre étudiants qui a dégénéré. Les forces de l’ordre se sont jointes à la guéguerre. Résultat : des jets de pierres, de gaz lacrymogène et les machettes s’entremêlent comme c’est plus souvent le cas avec l’AEEM. C’est la panique dans le marché Dabanani. Les commerces sont fermés et les clients rebroussent chemin. Certains, les plus audacieux, peut-être, laissent leur moto au niveau de l’immeuble Nimagala, avant de se diriger vers les lieux. Sur la pointe des pieds.

Tout a commencé sur la base de deux revendications des étudiants de l’Institut National des Arts, à savoir le versement de leur bourse et l’octroi de deux tenues correctes à chaque étudiant, comme c’est habituellement fait. Cette année, affirme Kouyaté, une étudiante membre de l’AEEM de l’INA, aucune tenue n’a été donnée. Pis, la bourse n’est toujours pas versée après trois mois de cours. Les étudiants font part de leur mécontentement. Alors qu’ils croyaient l’administration de leur école à pied d’œuvre pour les mettre dans leurs droits, ce sont les étudiants de la 1ère année qui sont appelés à venir prendre leurs tenues. Ils reçoivent chacun un complet au lieu de deux.

Prenant connaissance de la supercherie de l’administration, l’AEEM somme aux «bleus», comme on les appelle là-bas, de rendre la tenue et décide de décréter une grève de quelques jours. Informée de cela, la Coordination de l’AEEM a demandé de mettre un terme à cette rébellion. Selon un de ses membres que nous avons joint au téléphone, le but était de discuter pour éviter des troubles en milieu universitaire. « Nous avons été reçus par des jets de pierres. Nous avons riposté. Les policiers sont intervenus pour nous disperser avec les gaz lacrymogènes. Nous n’avons pas connaissance des blessés et s’il y en a, je peux vous assurer que ce n’est pas nos membres qui en sont l’auteur, » affirme notre interlocuteur.

De leur côté, les étudiants de l’INA soutiennent qu’ils ont été attaqués par des membres de l’AEEM corrompus, à la solde de l’administration dont le rôle est d’empêcher les étudiants de réclamer leur droit. « Notre lutte a été salutaire, car, dès jeudi dernier, une partie de nos bourses a été virée dans nos comptes », dit Kouyaté qui promet que la lutte continuera jusqu’à la satisfaction totale, car « oser lutter, c’est oser vaincre », conclut, elle.

 

Mamadou TOGOLA

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