Plaque tournante du tourisme malien grâce au pays dogon, la région de Mopti souffre aujourd’hui à l’image des régions du nord de la désaffection des sites touristiques. Le tourisme est en berne. Les hôtels se ferment, les jeunes filles et garçons du secteur broient désormais du noir, faute d’une politique de reconversion. La situation ne s’arrange pas.
A Mopti plus de 2000 jeunes du secteur hôtelier, tous des soutiens de familles, ont perdu leur boulot. La plupart travaillaient avec une cinquante d’occidentaux versés dans le tourisme. Sur ces 50 promoteurs seulement quatre sont restés à Mopti. Sur ces quatre, l’un a fermé son hôtel. Il s’agit du promoteur de la fameuse ‘‘Maison rouge” appartenant à un jeune français. Qui a préféré louer les services d’une société de gardiennage pour surveiller les lieux. Il a aussi gardé une partie de son personnel espérant que la situation va s’améliorer. Il fait actuellement la navette entre Mopti et Dakar. Chaque fin du mois, il est à Mopti pour voir ses locaux. Il envisage même de vendre son hôtel.
L’hôtel ”Doux rêve” qui est géré par une Française fonctionne mais avec une réduction du personnel. Même si la française est restée, elle vit avec beaucoup de précautions. Parmi les restants, il y a une Suissesse qui vit à Sévaré et fait du maraichage avec les femmes. Ce qui d’ailleurs marche actuellement. Les villes de Mopti et Sévaré sont partagées entre la peur et l’inquiétude. A cela s’ajoute le manque d’électricité. Mopti broie du noir. Les délestages vont de 7 heures à 19 heures pour certains quartiers. La société énergie du Mali a des problèmes de carburant. Une situation inadmissible pour les populations qui épongent régulièrement leurs factures. Tout cela n’augure pas d’un lendemain meilleur pour la Venise qui avait pourtant bien commencé son décollage. L’espoir des populations viendra du déploiement des militaires. Ce qui permettra de chasser les groupes armés de la région et de booster les activités en redonnant confiance aux investisseurs.
K. TRAORE