Après la concertation du 14 janvier dernier des Donsos du Djitoumou, de Sélingué, du Mandé à Ouélessébougou, les organisateurs se sont rencontrés le 19 janvier 2012 pour faire le bilan. Comme on a pu le constater ce fut un succès total qui a comblé voire dépassé toutes les attentes. Si tous les chasseurs de la région se sont réjouis de cette belle réussite, ce n’est pas le cas pour les fonctionnaires et agents de l’administration locale qui se voient menacés. Du coup c’est une peur bleue qui s’est installée au sein de l’administration locale au regard des thèmes débattus lors de cette rencontre tenue pour la première fois avec autant de participants.
Cette rencontre fait suite à différents maux qui sont en train de miner toute la région du Djitoumou et de sa lisière sans que les autorités chargées de les juguler, ne pipent mot. Pire elles sont souvent complices de ces auteurs. Ces maux ont pour noms : l’insécurité galopante, l’abattage clandestin des animaux, le banditisme croissant, l’impunité totale des grands délinquants et surtout et surtout la gestion calamiteuse des litiges fonciers. En organisant cette rencontre, l’association des chasseurs de Ouélessébougou avait pour objectif principal de lancer un avertissement frais à sur l’administration locale afin qu’elle réagisse enfin pour endiguer ces différents maux. De par cette rencontre, l’association a pour autre objectif de renforcer les liens séculaires qui lient tous les chasseurs de Bamako, Koulikoro et pourquoi pas tout le Mali. Aux dire de Soungalo Samaké, un des organisateurs de la rencontre, 2015 personnes venues de 12 communes (Ouélessébougou, Dialakoroba, Djitoumou- Sanankoro, Keleya, Ourou, Koulouba, Tiakadougou-Dialakoro, Tiakadougou-Faraban, Niagadina, Baguinéda, Safè- Bougoula et de Tièlè) parmi eux 33 leaders spirituels des confréries des chasseurs venus du Mandé, de Kolokani, de Siby, de Naréna, de Sélingué jusqu’à la frontière Guinéenne ont répondu présents à l’appel. Une belle occasion qui a permis aux chasseurs de se connaître, d’échanger sur les différents maux qui sont en passe de miner toute la région. « Au lieu de prendre les hors la loi, ce sont les innocents personnes qui sont transformés en victimes expiatoires. Nous avons dit que cette situation ne peut plus continuer et doit s’arrêter immédiatement pour le bonheur de la population. Nou avons compris finalement que l’administration locale est souvent complice de ces bandits de tous acabit. Désormais nous n’allons plus nous laisser faire » confie un sage. Face à ce succès tonutriand, les Donsos ont décidé de multiplier ces genres de rencontre pour échanger et discuter sur la vie des populations du Djitoumou et environs et n’entendent plus se laisser marginaliser par des agents et fonctionnaires corrompus qui ne pensent qu’à leurs seuls intérêts personnels. Et un chasseur d’enfoncer le clou « Quelque soit la situation difficile, nous nous serons là tandis que ces cadres et fonctionnaires sont de passage. Donc nous n’allons plus cautionner l’instabilité et l’insécurité s’installer dans notre région. Si ces gens étaient dans leurs villages, je suis sûr et certain qu’ils n’allaient pas réagir ainsi. Pourquoi nous vouloir créer des problèmes coûte que coûte » a-t-il déclaré.
Panique généralisée de l’administration locale
Si les organisateurs se sont réjouis du succès total de cette rencontre, tel n’est pas le cas pour les cadres et fonctionnaires de l’administration locale. En effet lors de la manifestation culturelle organisée sur la place publique de la ville, à l’exception du Commandant de Brigade Adjoint, aucun autre cadre ou fonctionnaire n’a répondu présent. Et pourtant selon un des organisateurs, tous les cadres et fonctionnaires de la région du Djitoumou ont été invités à la manifestation. « Nous n’avons rien compris les raisons de leurs absences. Qu’ils sachent que nous ne sommes pas contre eux, au contraire nous voulons les aider à lutter contre les bandits de grand chemin, les voleurs et les spéculateurs fonciers. Peut être ils se reprochent quelque chose sinon on ne voit pas pourquoi ils ne nous ont pas répondu » confie un des organisateurs. A noter qu’il a été décidé d’organiser une 2e rencontre à Kasséla. Pour le président Yorodjan Samaké, le lieu n’est pas fortuit vu le nombre élevé des abattages clandestins des animaux.
Sadou Bocoum