Tout comme le ministre en charge de la Culture, le directeur général du Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM), Fousseyni Maiga, affiche un optimisme résolu quant aux chances du Mali de décrocher des distinctions lors de cette édition du FESPACO.
Rencontré à la sortie de la cérémonie d’ouverture du festival, le samedi 22 février 2025, Fousseyni Maiga a exprimé sa satisfaction vis-à-vis du travail des 11 réalisateurs maliens engagés dans la compétition. Pour lui, le Mali en lice avec une participation inédite peu mieux faire.
« Le Mali n’est pas au FESPACO pour faire de la figuration. Nous avons deux films en lice pour l’Etalon d’or et une présence remarquée dans toutes les catégories classiques du festival. Certes, nous avons longtemps été en retrait pour diverses raisons, notamment des contraintes financières et un manque d’accompagnement dans la formation de la nouvelle génération. Mais aujourd’hui, une dynamique nouvelle est en marche. Une génération de cinéastes décidés à ne plus attendre l’aide de l’Etat pour réaliser leurs projets émerge. Ils veulent écrire leur propre histoire et offrir des récits authentiques qui reflètent la richesse de notre culture.
Nos films racontent nos histoires, nos modes de vie, notre manière de penser et de nous exprimer. Ils mettent en valeur le potentiel culturel immense du Mali, un pays d’histoire, de paysages fascinants et d’un savoir-faire artistique incontestable. Nous arrivons au FESPACO avec de l’ambition, mais aussi avec beaucoup d’humilité. Nous sommes extrêmement fiers du travail accompli.
A la question de savoir le moral de sa « troupe », il dira qu’il est au beau fixe. Nous sommes heureux d’être ici, heureux de ne pas être de simples figurants mais des acteurs à part entière de cette compétition. Qui dit compétition dit volonté de remporter des distinctions, et c’est précisément notre ambition. Nous venons prendre notre place et faire valoir notre savoir-faire.
Nous sommes ici pour montrer notre patrimoine culturel, mais aussi pour souligner la capacité de résilience des cinéastes maliens. Contrairement à d’autres pays qui ont bénéficié d’importantes dotations pour préparer le festival comme le Burkina Faso avec 500 millions de francs CFA ou encore la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui ont investi des centaines de millions, le Mali, lui, est présent sans aucune dotation exceptionnelle. Et pourtant, nous avons réussi à rassembler une délégation plus importante que ces pays-là.
Cela montre que, malgré le manque de financement, nos cinéastes parviennent à atteindre des résultats impressionnants. Alors, imaginons ce que nous pourrions accomplir si nous bénéficions d’un minimum de soutien ! Je suis convaincu que le cinéma malien a le potentiel de rayonner sur toute l’Afrique ».
Propos recueillis par
A.Sidibé