La série “Fanga” du jeune réalisateur Fousseyni Maïga a été projeté le dimanche 26 février au Théâtre national Koamba Lankoande de Ouagadougou devant des centaines de personnes particulièrement celle de la délégation malienne. Cette série de 28 épisodes de 26 minutes chacun rend un vibrant hommage à la femme malienne dans toute sa splendeur. Vu l’engouement autour de cette série 100 % malienne, nous pouvons dire qu’elle a toute la chance d’être primée pour le bonheur du cinéma malien.
C’est devant une salle du Théâtre national Koamba Lankoande de Ouagadougou bondée de monde que le film du jeune réalisateur Fousseyni Maïga, non moins directeur du Centre national cinématographique du Mali (CNCM) a été projeté. Ce film, en compétition dans la catégorie de la série télé, parle du courage et de la bravoure des femmes. Il met en exergue nos valeurs culturelles et sociétales. A peine projetée en public, cette série semble captée l’attention du public à cause de la sensation qu’elle dégage.
Après la projection du film, Fousseyni Maïga, a expliqué que “Fanga” est une série factuelle qui relate ce qui se passe actuellement dans les pays africains. “Ironie du sort, le film a été écrit en 2018 et aujourd’hui, nous avons l’impression que nous sommes dans ce qui se passe dans les pays comme le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Alors que c’était un film qui a été écrit depuis 2018 et réalisé pratiquement en 2019. C’est un film qui se présente comme une projection, le regard d’un artiste sur son environnement, un regard à la fois rétrospectif, mais prospectif d’un artiste sur son environnement.
Une interrogation sur des agissements politiques et surtout ce qui se passe autour de nous et qui met en relation plusieurs types de personne notamment politique, militaire et membre de la société civile.
A l’époque, nous avons voulu écrire ce film pour apporter notre contribution à la construction de l’édifice et l’ironie du destin a fait que le film est projeté à un moment où trois pays de la sous-région vivent ce que nous avons relaté dans le film”, a-t-il précisé.
Il a ajouté que le point fort d’un artiste réside dans sa capacité à se projeter dans l’avenir. “Nous avons écrit les textes de ce film bien avant les coups d’Etat, je pense que c’est en cela que réside le fort d’un artiste, c’est en cela qui doit résider la capacité du cinéma, sa vocation à transcender les réalités, sa vocation à projeter les citoyens dans un monde futur que nous décrivons ici sous le prisme d’une femme, une militaire intègre qui arrive à bout de conviction et de volonté à défaire tout un régime et à mettre en branle des corrompus et corrupteurs, ainsi que d’autres personnes qui ternissaient l’image de son pays.
Cette série se veut un message fort des cinéastes que nous sommes aux hommes politiques, aux militaires qui dirigent nos pays, mais à nos consciences collectives et dire simplement que chaque individu à un rôle, à une responsabilité dans ce qui est devenu nos pays”, a-t-il laissé entendre.
Pour le réalisateur, cette série est aussi un message fort adressé à la femme malienne. “La journaliste qui est l’actrice principale est une femme, le capitaine Maï est une femme et il y a d’autres personnages qui figurent dans le film qui sont des femmes. Elles sont décidées de prendre le pouvoir et d’apporter le regard des femmes sur la gestion des affaires publiques. En un mot, cette série est un hommage que nous rendons à la femme malienne dans toute sa splendeur, mais aussi à tous ces hommes et femmes qui ont décidé de sacrifier leur vie pour l’intérêt de nos différentes nations”, soulignera-t-il, avant de déclarer qu’il est très honoré que cette série soit sélectionnée au Fespaco à un moment où le thème porte sur la femme.
Mahamadou Traoré, envoyé spécial depuis Ouagadougou