Festivals au Mali : la nécessité d’harmoniser le calendrier culturel

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Chaque année, entre janvier et mars, le Mali se transforme en un véritable carrefour culturel, où une vingtaine de festivals prennent vie.

Cet élan festif englobe la capitale, Bamako, mais s’entend également aux régions et à des cercles plus reculés. S’il est vrai que cette effervescence célébrant la musique, la danse, les arts et les traditions maliennes est une véritable vitrine pour le pays, il faut aussi souligner qu’elle engendre des conséquences notables sur les différentes manifestations et leur organisation.

Les festivals au Mali, qu’ils soient consacrés à la musique, à la danse, à l’artisanat ou aux traditions culinaires, connaissent une popularité́ croissante. Des évènements majeurs comme le Festival sur le Niger, Ségou Art, le festival Ogobagna, le Festival  au Désert, le Festival ‘’Dibi”, le festival Didadi de Bougouni, le Festival du Wassolou  ou encore le Festival Reggae de l’artiste Sista Mam  sont autant d’initiatives qui attirent non seulement un public local, mais aussi international. Ce phénomène encourage le partage culturel et la promotion des talents locaux, mais également des relations interculturelles enrichissantes.ac

Conséquences sur les manifestations

Cette concentration de festivals sur une période restreinte présente des défis. Tout d’abord, les ressources humaines et matérielles peuvent s’avérer insuffisantes pour répondre à la demande croissante, entrainant parfois une baisse de la qualité́ des évènements. Ce fut le cas dans plusieurs festivals cette année. De plus, la saturation du calendrier culturel peut conduire à une certaine concurrence entre les festivals, diluant l’impact et l’audience de chacune des manifestations.

En outre, la multiplication des festivals pose des problèmes logistiques non négligeables, tels que l’accès aux infrastructures, le transport des artistes et des spectateurs, ainsi que la gestion de la sécurité́. Les festivals se trouvent souvent confrontés à des contraintes budgétaires, qui peuvent affecter les conditions de travail des artistes et des organisateurs.

Que faut-il faire ?

Pour faire face à cette problématique et ses conséquences, plusieurs solutions peuvent être envisagées :

  1. Planification et coordination : la mise en place d’un calendrier culturel harmonisé, en collaboration avec le ministère de la Culture et les organisateurs de festivals, pourrait permettre d’éviter les chevauchements. Cela favoriserait aussi une meilleure distribution des ressources.
  2. Soutien aux organisateurs : un accompagnement financier et logistique des festivals, notamment pour les initiatives à vocation régionale ou locale, permettrait de garantir une qualité́ de l’organisation et des évènements. Des partenariats avec le secteur privé pourraient également être envisagés.
  3. Promotion des festivals locaux : favoriser la visibilité́ des festivals moins connus pourrait contribuer à diversifier les offres culturelles. Cela encouragerait les organisateurs à innover et à proposer des contenus uniques qui pourraient attirer des publics différents.
  4. Former et sensibiliser les acteurs du secteur : des programmes de formation pour les organisateurs, les techniciens et les artistes sur la gestion d’évènements et les meilleures pratiques pourraient élever le niveau général des manifestations.
  5. Rendre les festivals inclusifs : en intégrant des activités variées et accessibles pour tous les membres de la communauté́, y compris les jeunes et les personnes à mobilité́ réduite, les festivals pourraient jouer un rôle crucial dans la cohésion sociale et la culture locale.

En conclusion, les festivals au Mali constituent une richesse incommensurable pour le patrimoine culturel du pays. Cependant, leur essor rapide nécessite une approche réfléchie et coordonnée, afin de garantir leur pérennité́ et leur qualité́.

En implémentant des solutions adaptées, le Mali peut continuer à célébrer sa diversité́ culturelle, tout en veillant à ce que chaque festival puisse apporter une expérience enrichissante tant pour les artistes que pour le public. Il est temps d’agir pour préserver et promouvoir cette belle tradition qui fait la fierté́ du pays.

Issa kaba Sidibé

Source : La Différence

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