Cette 7è édition a été couplée avec la Rentrée culturelle que le ministère de la Culture organise chaque année dans une région pour faire le bilan de l’activité artistique et culturelle de l’année qui s’achève.
Les lampions se sont éteints hier dimanche sur la 7è édition du Festival Triangle du balafon à Sikasso. La compétition a regroupé huit groupes de balafon du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Conakry et du Mali. Il s’agit des groupes « Mamadou Diabaté et Percussion Mania » et « Yiribasso » du Burkina ; « Kéibafone » et « Kankeilé » de la Côte d’Ivoire ; le « Ballet national Djoliba » et « Djéli Guinée » de la Guinée Conakry ; et les groupes « Bréhima Coulibaly de Nampasso » et de « Balafon Bouaza Koumi Diossé » du Mali. A côtés de ceux-ci il y avait aussi Mariam Bagayogo et son ensemble de Kolokani, Seydou Balani de Bamako et la troupe Khassonké de Oumou Sacko de Kayes. Ces derniers ont assuré des animations sur divers espaces de la ville de Sikasso. Cette 7è édition du festival Triangle du balafon a été couplée avec la Rentrée culturelle que le ministère de la Culture organise chaque année dans une région pour faire le bilan de l’activité artistique et culturelle de l’année qui s’achève. Elle est l’occasion de faire surtout le bilan des activités culturelles de notre pays, comme l’a précisé samedi le ministre de la Culture Hamane Niang, lors de la cérémonie d’ouverture des deux évènements au Stade Babemba Traoré de Sikasso.
Devant plus de 5 000 spectateurs, dont les autorités régionales, les ambassadeurs du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire et des troupes, il a fait un bilan plutôt élogieux de l’ensemble du secteur de l’art et de la culture de notre pays. Auparavant, Hamane Niang avait fait observer une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui sont tombés sur le champ de l’honneur au cours de la crise armée qui sévit actuellement au nord du pays. Il a estimé que leur sacrifice n’aura pas été vain car ils se sont battus pour l’unité et l’intégrité de notre territoire national. C’est cette intolérance et cet esprit de division que nous combattons à travers les œuvres de création artistique et culturelle et également ce genre de manifestation qu’est le festival Triangle du balafon. Parmi les réalisations-phares de l’année écoulée, le ministre a cité le lancement de l’inventaire général du patrimoine culturel ; l’organisation des 9è Rencontres africaines de la photographie de Bamako ; la 3ème édition de la Rentrée littéraire ; la participation à la 22è édition du Fespaco avec le long métrage « Da Monzon, la conquête de Samanyana » qui a remporté le prix du meilleur décor et le prix de l’UEMOA pour l’intégration. La réalisation du long métrage « Toile d’araignée » inspiré du roman du même nom de feu Ibrahima Ly a également occupé une place de choix dans cette éphéméride. Cependant, deux faits majeurs ont marqué d’une pierre blanche l’année culturelle écoulée. Il s’agit de l’élaboration du projet de la Politique culturelle du Mali qui vient renforcer le dispositif juridique culturel et ouvrir la voie à l’éclosion des industries culturelles, gage de notre développement et la reconnaissance de la valeur exceptionnelle de deux nos éléments culturels par l’UNESCO.
L’année écoulée a été marquée aussi par le classement sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité nécessitant une sauvegarde urgente de la société sécrète des Korêdougaw. En outre, le balafon sénoufo a été classé sur la liste des chefs d’œuvres du patrimoine mondial de l’humanité par le Comité du patrimoine de l’UNESCO en novembre 2011. Le ministre a profité de la tribune pour rendre un hommage appuyé à tous les autres artistes maliens. « Ils ne se lassent point de porter toujours plus haut et plus fort l’étendard de notre pays qui, serait-on tenté de dire, est de plus en plus connu par ses « Grammy », ses trophées et ses distinctions à travers le monde » a déclaré le ministre Niang. Dans le domaine de la musique, nous sommes l’un des rares pays à aligner au minimum une dizaine de têtes d’affiches dont les seuls noms suffisent pour remplir n’importe quelle salle de spectacles en Europe ou en Amérique. Il s’agit notamment de Nèba Solo, Toumani Diabaté, Salif Kéïta, Habib Koïté, Bassékou Kouyaté, Oumou Sangaré, Rokia Traoré, Amadou & Mariam, Boubacar Traoré dit Kar Kar ou Cheick Tidiane Seck. Nos toiles et nos œuvres plastiques sont exposées aujourd’hui dans les galeries les plus sélectes de Londres, Paris, Rome, New York, Brasilia, Tokyo, Istanbul… Ce bilan, dit-il, loin d’être exhaustif donne l’occasion de féliciter et d’encourager les créateurs, les opérateurs culturels, et tous ceux qui oeuvrent sans cesse pour faire de la culture un des leviers du développement de notre pays. Le festival Triangle du balafon qui marque la spécificité de la culture de la région de Sikasso assurera à la Rentrée culturelle 2012 une dimension toute particulière qui, du reste, doit inciter davantage les populations du Kénédougou à s’en approprier en l’inscrivant désormais dans le programme de développement régional. Hamane Niang a remercié les sponsors du festival Triangle du balafon et surtout à l’organisation intergouvernementale de la Francophonie (OIF) qui a soutenu la manifestation dès le début. Entre les prestations de Nèba Solo, Mariam Bagayogo, Seydou Balani, le rappeur Mylmo, et la chorégraphie sur la légende du balafon de Kardjiguè Laïco Traoré, Mohamed Sané Topan, l’ambassadeur du Burkina, Jean-Baptiste Wiliam le chef de la délégation guinéenne et Samuel Ouattara, l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire ont témoigné chacun leur sympathie pour notre pays dans la crise du Nord et leur attachement au triangle du balafon.
Envoyés spéciaux
Y. DOUMBIA et A. SISSOKO