Du 1er au 7 décembre 2014, à la faveur de l’édition 2014 du Festival Théâtres des Réalités, placé cette année sous le thème « Théâtre et reconstruction de l’identité », Sikasso, la capitale du Kénédougou devient la capitale du théâtre africain. Pendant 7 jours, des troupes maliennes, burkinabés, togolaises, ivoiriennes, béninoises, sud-africaines, françaises, rivaliseront d’ardeur pour faire revivre le théâtre sur la terre africaine de Sikasso. Le 2 décembre 2014, un vibrant hommage sera rendu au Père Emilio Escudero Yangüela, décédé à 77 ans le 2 novembre 2012 à Valencia en Espagne, après avoir passé 54 années de sa vie en tant que missionnaire au Mali et en Espagne.
Si Acte sept est soutenue dans sa lancée, il n’y a aucun doute, cette association qui s’est dédiée au théâtre, fera de Sikasso la capitale du théâtre en Afrique. L’édition du Festival théâtre des réalités est partie pour annoncer les couleurs. Jugez-en vous-même à la lumière de la programmation qui occupe tous les espaces connus de Sikasso : le Parc des sports, le Stade Babemba Traoré de Sikasso, l’Espace Cicaraa. En plus des 16 troupes théâtrales de 7 pays africains et européens, qui ont été programmées pour 7 nuits au Parc des sports de Sikasso, à partir du 1er décembre 2014, les organisateurs de la manifestation ont prévu de créer des espaces qui seront dédiés à la promotion de 4 aires culturelles : Espace Kel Tamasheq au quartier Mancourani, Espace Sénoufo au quartier Wayerma II, Espace Minyanka au quarter Sanoubougou et Espace Gana au quartier Hamdallaye. Pour un encrage populaire de la manifestation, Acte Sept a décidé d’organiser trois nuits de concerts géants au Stade Babemba Traoré, du 5 au 7 décembre 2014. Plusieurs artistes maliens de renommée internationale ont été retenus pour animer ces concerts : Abdoulaye Diabaté, Doussou Bagayogo, Mamou Sidibé, Néba Solo, Amanar, Cheick Sissoko, Gaoussou Koné dit Yapégé, Aziz Wonder, Groupe Oyiwan (Niger), Gangbe Brass Band (Bénin) et des artistes rappeurs à la page. L’Espace Cicaraa a été retenu pour accueillir les prestations des conteurs. Ousseni Nikema du Burkina Faso et Maïmouna Diarra, sont les maîtres conteurs qui vont animer cet espace pendant le festival. Au quartier Mancourani qui accueille l’espace Tamasheq, en plus des conférences sur les thèmes comme « le mariage en milieu Kel tamashek », « l’artisanat, un facteur d’intégration », « l’habitat traditionnel en milieu traditionnel », « le rôle de la femme en milieu nomade », « le port du turban chez les kel tamashek » et « Aperçu de la ville de kidal : préhistoire-Moyen âge » ; les festivaliers pourront danser au rythme de l’ « AZAHO », une réjouissance populaire sous une tente, ou au rythme du « TAGHANIBT », la musique jouée par une flute. Ici, l’ « EMZAD » ou le violon, le « TENDE » ou le tambour, les « ISSOUAT » ou chants et danses au campement et le « TISSIWAY » ou chant poétique traditionnel, seront également de la partie. Au quartier Wayerma II qui abritera l’Espace Sénoufo, les festivaliers pourront assister à des danses comme « Samogoro » de Lofiné, « Kpowaari » de Siémé, les Bouffons de Fourou, « Boligbeli » de Kasérègué, « Cepinni » de Naféré de Dioumaténé, « Sanpiri » de Finkolo et « Kaaza » de Saazana. Dans cet espace, ils pourront assister à des conférences sur des thèmes comme : « l’artisanat en milieu Sénoufo », « un sénoufaux et un senouvrais, problème identitaire », « la gestion du foncier chez les sénoufo » et « l’organisation des confréries et corporations sociales chez les sénoufo ». Au quartier Sanibougou, dans l’espace Minyanka, les festivaliers seront invités à danser le « Sibenkii » ou « Fahan » de Tandio, le « Nyoko » ou « Dudogo » de Founa, le « Zabeke » de Douna, le « Mugolo » de Molobala, le « Nyu » Maaya ou cor de Diomo Zangasso et le « Nyoko » de Diaramana. En plus, des thèmes comme « le mariage en milieu Minyaka », « les rites funèbres chez les minyanka » et « la cosmogonie Minyanka », y seront débattus. Au quartier Hamdallaye, l’espace Gana proposera les flûtes de Dougoukolobougou, le « dounoumba » de Diomana, le « Boli » de Ména et le « Kori » de Djénéni. Il y sera débattu des thèmes comme : « l’autorité du patriarche : étendue et limites », « la fête annuelle du village » et « la circoncision et excision ».
Assane Koné