La 12ème édition du Festival Théâtre des Réalités de l’Association culturelle Acte 7 a clos ses activités le dimanche 7 décembre 2014 à Sikasso. Son Directeur artistique, Adama Traoré, et toutes les équipes de l’organisation peuvent se féliciter de sa réussite évidente. En effet, ce n’est pas tous les jours que l’on voit, dans notre pays, les foules se bousculer pour voir une pièce de théâtre!
Kidal était à l’honneur à Sikasso, avec des messagers de paix et des intellectuels de haute volée, qui ont permis aux festivaliers de mieux connaitre cette partie du Mali, sa culture, son habitat et ses populations.
Célébrer la diversité, le brassage et les nombreuses identités culturelles fut aussi fait grâce aux nombreux artistes venus de différentes parties du monde pour converger vers la capitale de la 3ème région administrative du Mali.
Organiser un tel évènement ne fut pas facile, mais malgré les nombreuses contraintes et les tensions de trésorerie, le défi a été largement relevé. L’espace de dialogue entre les différentes communautés du Mali, d’Afrique et du monde s’est créé dans une très bonne ambiance, réunissant pendant une semaine groupes artistiques et folkloriques sénoufo, minianka et du Ganadougou et troupes théâtrales et musicales traditionnelles et modernes de Kidal.
S’y sont ajoutés fraternellement les artistes d’Ivoire marionnettes, Grand prix des derniers Jeux de la Francophonie, les très appréciés danseurs sur des bambous, à 12 mètres du sol, du Bénin, les Grandes Personnes du Burkina Faso, des danseurs, conteurs, hommes et femmes de scène et musiciens venus de Hollande, du Niger, de France et du Maghreb et de grosses pointures de la scène rap, hip hop, reggae et de variétés du Mali, comme Néba Solo, Mamou Sidibé, Aziz Wonder, Cheick Tidiane Seck, Abdoulaye Diabaté, Doussou Bagayoko ou Kira Kono, pour ne citer que ceux-ci.
«On ne peut s’ouvrir si l’on a peur de l’autre. C’est en découvrant l’autre qu’on cultivera le vivre ensemble», a toujours affirmé Adama Traoré, et les messages véhiculés lors des différentes prestations scéniques et lors des conférences-débats sont tous allés dans ce sens.
En outre, la tenue de cette 12ème édition a permis de s’interroger longuement sur la transmission de notre héritage culturel (ou plutôt sur sa non transmission) et sur les menaces de disparition de nombre d’instruments, de rituels, de pratiques et même de langues nationales dans notre pays, face à l’islamisation, puis à l’évangélisation, à la colonisation et maintenant à la mondialisation.
La fête fut donc belle et même les artisans exposants ne diront pas le contraire. A nous de partager ce qui y a été appris, ainsi que nos émerveillements devant certains spectacles, de même que la qualité des interventions de certains conférenciers. Nous y reviendrons.
Ramata Diaouré