Festival sur le Niger :Le secrétariat exécutif du haut conseil attire l’attention sur la stigmatisation des femmes

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C’est sur le bateau le samedi 5 février dernier, à l’occasion de la 7e édition du festival sur le Niger qu’eut lieu la conférence traitant du VIH-Sida. Cette initiative fut réalisée pour une troisième année consécutive. Le tout s’est déroulé sous la présidence du représentant du secrétaire exécutif du Haut Conseil dans la région, M. Adama Touré, et avec la participation d’une foule nombreuse.

Le thème choisi cette année par les organisateurs fut les aspects sociologiques et psychologiques reliés au VIH-Sida chez les femmes. En un mot leur stigmatisation.

Le premier thème, les aspects sociologiques, a été développé par le docteur et professeur de sociologie à l’Université de Bamako, Baye Diakité. Dans son intervention, le Dr Diakité a souligné que la femme occupe par son statut, une position de second plan. Elle est obligatoirement tenue à être fidèle à son mari pour pouvoir conserver son intégrité morale. Elle ne peut donc pas à plus forte raison dévoiler son infidélité. Cette situation explique en partie le fait de ne pas vouloir avouer sa séropositivité à son entourage et encore moins à son conjoint. Par conséquent, les femmes séropositives sont victimes de stigmatisation. Les aspects psychologiques ont quant à eux été expliqués par le Docteur Bourema Kansaye lui aussi de l’Université de Bamako. Il a présenté les dangers liés à la mise à l’écart d’une personne séropositive. Par la suite, les participants ont posé des questions surtout relatives à l’absence dans l’exposé des spécialistes du rôle et de la responsabilité de l’homme dans les cas de transmission du VIH-Sida.

Les conférenciers en ont aussi profité pour exposer les résultats positifs obtenus en matière de lutte contre le VIH-Sida. Ils ont rappelé que depuis 1985, date où l’on a découvert le premier cas de personne infectée par le VIH-Sida au Mali, les efforts des bailleurs de fonds, du Président de la République, du gouvernement et des OSC, ont permis de faire diminuer le taux de prévalence de Ségou de 1,7% en 2001 à 1,3% en 2006.
rnDaouda Pléa
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rnFestival sur le Niger
rnUne canadienne raconte

rnLa Canadienne que je suis a très bien vécu la 7ème  édition du festival sur le Niger. Il faut dire que j’en étais à ma deuxième participation à cet événement d’envergure internationale. Depuis 2008, année de ma première participation, il y a eut une évolution au sein de la réalisation du festival sur le Niger. On sent qu’il a pris de la maturité. Ce qui m’a frappé c’est la considération de cet événement pour la population ségovienne. Les activités gratuites démontrent une prise en considération pour les Ségoviens, car sans eux le Festival ne pourrait être le même. Ce qui me plaît le plus de ce festival c’est de voir les Maliens rassemblés pour célébrer la vie et oublier les ennuis quotidiens. Le chant, la danse et les autres activités culturelles démontrent bien la joie de vivre malienne.
rnMême si je n’en étais pas à ma première participation, j’ai quand fait des découvertes plus qu’intéressantes. La première soirée théâtrale de Guimba national “Kanoute ka visa ko” qui eut lieu à la Fondation du festival sur le Niger sur la scène Mangala Camara, a bien lancé le festival. La place était bondée et on sentait que le festival allait bien prendre son envol.

En ce qui concerne les artistes, j’avais certes mes préférences, mais j’ai également fait de belles découvertes. Malgré que mon bamankan ne me permette pas de comprendre toutes les paroles des chansons d’ici et d’ailleurs, j’ai quand même pu bien profiter des mélodies entraînantes. Je ne peux pas passer sous silence les performances spectaculaires de Vieux Farka, de Sayon Camara, de Toumani Diabaté & Symetric, d’Oumou Sangaré, d’Amity Miria, d’Oumar Koita et d’Amadou & Mariam. Seul ombre au portrait, l’absence d’Abdoulaye Diabaté qui était prévu dans la programmation et qui ne fut pas expliquer aux festivaliers.

Si le festival a bien fait son travail au niveau de la programmation, je me dois tout de même de formuler une critique aux organisateurs du festival sur le Niger. Il s’agit de la faible qualité du son. Je note toutefois une grande amélioration en comparaison avec l’édition de 2008, où je me souviens que nous devions souvent attendre des heures entre les prestations des artistes vu la présence de nombreux problèmes techniques. Il y a encore du travail à accomplir, mais je peux dire qu’il y a un bon bout de chemin de fait
rnIl ne faudrait pas oublier la présence des activités parallèles au Festival lui-même. Parmi celles-ci, il y a la foire qui a permis aux artistes africains d’exposer leurs produits et services. Cette initiative  a favorisé l’accroissement des retombées économiques pour ces travailleurs, en plus de celles dont bénéficient directement les commerçants, hôteliers, restaurateurs, et autres Ségoviens. Une autre activité plus qu’intéressante est celle de la tenue de la pertinente conférence ayant pour thème cette année: la tradition et de la modernité. Au-delà des réalités proprement maliennes, on peut remarquer au Canada la perte graduelle de nos traditions au profit de la modernité telle qu’universellement promue. Nous tentons nous aussi d’intéresser les jeunes à leur histoire, à leur culture et ce n’est pas toujours facile. Nous vivons maintenant à l’air des nouvelles technologies et c’est l’influence de nos plus proches voisins, les États-Unis qui tend à faire disparaître la transmission de nos propres valeurs canadiennes. Nous en sommes nous aussi à demander à nos anciens de transmettre nos traditions et aux jeunes de s’y intéresser puis qu’il s’agit de notre identité à tous. Tradition et modernité peuvent être compatibles. Il n’en tient qu’à nous d’en assurer la réussite en proposant une solution originale qui convient à chacune de nos cultures.
rnVéronique Roussel
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rnQue pensent les festivaliers
rnFanguè N’Tiaga  Camerounais

rnJ’ai raté la précédente  édition et cette fois ci, j’ai pu venir. Je ne regrette absolument pas. La fête était très belle. Seulement, j’ai remarqué qu’ils ont mis les grands artistes maliens pour la nuit du dimanche. C’est un problème parce qu’il y a des gens qui doivent rentrer pour commencer le travail le lundi. L’organisation en tous les  cas était parfaite. On a vu plein d’objets d’arts.  Et si on pouvait  faire l’effort de  faire produire les grands artistes maliens avant la nuit de la clôture se serait meilleur. C’est eux que nous venons voir.

Barteloty  réseau Oligane 
rnJe suis le directeur  artistique du festival Oligane au Portugal. Cette année le festival sur le Niger avait tout un programme. Nous avons vu de grands musiciens du Mali et écouté différents genres musicaux. Il y avait beaucoup plus de public et c’était très bien organisé. Je viens ici depuis 2009 et je constate une grande croissance du public et un grand potentiel.

En tant que directeur  artistique  d’un festival, je pense que le festival sur le Niger est bien organisé. Une question technique que je pose aux organisateurs du FSN est qu’il faudrait améliorer la qualité du son parce que le FSN accueille plus de 20 000 personnes par spectacle. Avec ce nombre de participants, on devrait revoir la qualité du son.

Thierno Diallo jeune chambre international du Mali Bamako
rnJe trouve le FSN cette année trop intéressant parce que ça nous fait découvrir notre propre culture. Mais je remarque qu’il y a beaucoup de désagréments sur le quai, là où se passe les concerts. C’est toujours les mêmes problèmes qui continuent. Ceux qui sont devant quand ils se mettent debout les spectateurs de la tribune officielle ne voient plus rien. On doit prendre des dispositions dans se sens car, chacun vient pour son plaisir. 

Bakary dit Palmer
rnC’est ma première participation au FSN. Je suis un exposant. Je n’ai pas vendu beaucoup, mais j’ai rencontré plein de touristes c’est ça le côté positif. Il faudrait appuyer les organisateurs pour qu’ils puissent revoir les prix des stands qui sont très chers. Aussi, les 6 jours sont trop insuffisants pour la foire

Un italien
rnC’est ma première participation au FSN et à mon retour, je vais raconter plein de chose à mes amis restés au pays. J’ai visité différents villages. J’ai vu des danses pleines de couleurs et je crois qu’elles ont beaucoup de significations. Après 2 jours, j’ai vu beaucoup de choses qui me brûlent la cervelle.                 

Amadou Traoré, enseignant.
rnJe pense que c’est une bonne chose pour la ville de Ségou. Sans le festival que serait la ville de Ségou ?

Faire une année sans faire une grande manifestation dans une ville comme Ségou, ce n’est pas juste. Les six jours du festival font  beaucoup de bien pour les jeunes de Ségou. Ça c’est très important. La ville est animée du matin jusqu’au soir. Il y a une affluence totale à Ségou. Le festival de Ségou est connu aussi dans le monde entier.
rnGoundo Doucouré à Pelengana

Le festival sur le Niger est la meilleure fête. Nous l’attendons avec impatience tous les ans. Pour nous les jeunes c’est un moment de découverte, de rencontre et de savoir culturel.

Sur le plan d’organisation, moi je pense qu’il faut surtout revoir le prix du ticket surtout pour les jeunes.

Abdalah Seck , opérateur économique
rnMoi je pense que le festival à Ségou est l’un, sinon le plus beau festival du Mali et de l’Afrique de l’Ouest. De ce fait, il faut que Ségou et sa population en profitent pleinement. Il faut aussi qu’on voit la programmation des artistes. On met trop ensemble des artistes qui ne font pas danser, même si ce sont des grands de la musique. Regardez la nuit du samedi, on avait qu’un seul artiste malien. C’est trop peu en mon sens.

Propos recueillis par  Mahamadou Niambélé
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