Festival sur le Niger : Les récits de Mansa Makan savamment raconté par Aguibou Dembélé dit Guimba National

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L’incomparable Guimba National, le phénomène interplanétaire du théâtre et du cinéma, déroule le tapis de la tradition orale avec “Kala Jata” et “Sara” ou l’incarnation de la parole donnée et de l’engagement au Festival sur le Niger dans la Cité des Balanzans. 

Comme chaque année le Festival sur le Niger a le génie de plonger le public en provenance de divers horizons au cœur de la culture malienne à travers la musique, les produits locaux issus du terroir, l’artisanat et l’expression théâtrale. A cet effet, Ségou se métamorphose et change de visage pendant plusieurs jours pour accueillir les festivaliers dans l’allégresse.

A cette occasion, différents sites situés d’un quartier à l’autre accueillent les activités pour la vitalité des retrouvailles. Tout un aménagement est créé sur le Quai des arts pour abriter des centaines de stands mettant en valeur le savoir et savoir-faire créés par les mains expertes des artisans maliens, premiers acteurs de l’industrie locale.

Au-delà, au Centre culturel Kôrè, une série de spectacles théâtraux viennent renforcer le contenu du programme. Au même moment, un autre espace dédié à la grande scène, aux conférences et à l’exposition d’œuvres d’art reste ouvert jour et nuit à la Fondation Festival sur le Niger.

Le vendredi 7 février 2025, le comédien malien qui n’est plus à présenter au public, Aguibou Dembélé alias Guimba National, était au menu du programme du Festival sur le Niger. Arrivé de la France la veille, Guimba National, la légende du théâtre, a honoré de sa présence les berges du Niger pour le plus grand plaisir des festivaliers.

Au moment où le public s’apprêtait à vivre un moment de fou rire comme il sait si bien le faire, l’artiste a sorti de son carquois une surprise de taille en le menant au plus profond de la culture mandingue. Une fois sur scène, les festivaliers ont été pris à contre-pied. Il embarquera les spectateurs dans l’univers du célèbre écrivain malien feu Mansa Makan Diabaté avec “Kala Jata” et “Sara”.

Les festivaliers découvraient par la même occasion “Kala Jata”, poème épique sur l’épopée de Soundjata Kéita relatant la fondation de l’Empire du Mali au XIIIe siècle meublé par la transmission orale des griots du Mandé.

Quant au texte Sara, le comédien a su merveilleusement relater cette belle histoire d’amour autour de la parole donnée et de l’engagement. Avec l’art et la manière qu’on lui reconnaît Guimba National a su adapter l’essentiel deux textes en peu de temps,

Cette prestation atypique était la bienvenue dans le contexte actuel où le Malien n’aspire qu’à devenir lui-même après tant de décennies d’égarement.

“Kala Jata” possède dans son contenu de la matière pour revisiter notre glorieux passé. Une bonne manière d’apporter sa pierre à la refondation du Mali. Le proverbe Bamanan ne dit-il pas ceci : “Savoir monter à cheval est une bonne chose, savoir grimper sur l’arbre est merveilleux, se connaître soi-même est sans doute la meilleure des connaissances”.

A la suite du spectacle en parlant du Festival sur le Niger, il dira ceci au cours d’un entretien qu’il a bien voulu m’accorder : “Le Festival sur le Niger a commencé tout petit. Aujourd’hui, il est devenu un des plus grands festivals d’Afrique. A cet effet, l’équipe chargée de l’organisation bat un travail colossal année après année pour le plus grand plaisir des festivaliers.

La culture c’est la racine de la vie, un arbre ne peut se tenir debout sans racine. A travers le Festival de Ségou, on retourne à nos valeurs. Notre avenir ressort de la culture. A partir du moment où on prend notre culture dans les deux mains et qu’on se donne le temps de la cultiver nous aurons de quoi vivre et tenir”.

   Aboubacar Eros Sissoko

 

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