Festival sur le Niger : La légende de Gaïbo et Sorgho, revisitée pour une fête qui s’annonce belle

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La légende de Gaïbo et Sorgho, deux frères jumeaux, nés d’une mère sonrhaï et d’un père Tamasseck, a été la trame de la fresque montée de main de maître par Karidjigué Laïco Traoré pour la cérémonie d’ouverture de la 7ème édition du Festival sur le Niger. Interprétée par six étudiants du conservatoire Balla Fasséké, cette mise en scène d’une légende bien de chez nous, a été l’une des grandes attractions de la cérémonie d’ouverture du festival.

La région de Gao est l’invitée officielle de la 7ème édition du festival sur le Niger. En plus du premier concert qui a eu lieu le 2 février 2011 et qui a réservé une belle place aux musiciens du nord, la cérémonie d’ouverture s’est habillée aux couleurs du nord Mali. « Takamba », ce rythme de musique du nord du Mali, selon Karidjigué Laïco Traoré, signifie « prend la main ». De cette explication, il a mis en scène des élèves du conservatoire Balla Fasséké  dans une histoire de mariage entre une femme sonrhaï et un homme tamashek, pour nous faire revivre la légende de Gaïbo et Sorgho, deux frères jumeaux. Nés du mariage de la femme sonrhaï et de l’homme tamashek, Gaïbo, le fils noir et Sorgho, le fils blanc ne pourront jamais s’entendre. De disputes en disputes, leur mère désabusée et excédée va les maudire. Et la mère et ses deux enfants vont se transformer en rocher. Selon la légende, ces trois rochers sont toujours visibles dans le lit du fleuve Niger aux environs de Bourem, à Taoussa. Selon Karidigué Laïco Traoré, cette légende est le ciment entre les communautés noires et blanches du nord du Mali.

 Mais, avant que le son de la musique takamba qui accompagne cette fresque ne s’installe en demeure sur le quai au bord du fleuve Niger à Ségou, il y a eu d’abord l’entrée du roi Dah Monzon, accompagné du roi de Gao. Un griot et une griotte, comme dans la vieille ville de Ségou, ont égrené les louanges du maître des eaux, des terres et des hommes. Installé dans son fauteuil royal, le roi de Ségou devait voir défiler plusieurs personnes et plusieurs artistes pour parler du festival sur le Niger. Ousmane Simaga, maire de Ségou, dira que les éditions du festival se suivent, mais ne se ressemblent pas. Selon lui, cette édition est riche de plusieurs innovations : la création du village du festival avec la scène Mangala Camara et le Centre culturel le Korè, dont l’inauguration est prévue pour le 4 février 2011. Il a surtout mis un accent  sur la contribution de la manifestation sur le développement local de la région. Avant de rassurer tous ceux qui veulent visiter le Mali, notamment Ségou que toutes les dispositions sont prises pour assurer leur sécurité. « La sécurité est assurée. N’hésitez à venir au Mali et Ségou est une destination sûre », a-t-il conclu. Après que Neba Solo ait chanté l’hymne de la manifestation, Mamou Daffé, directeur du festival sur le Niger, a déclaré que la rencontre culturelle annuelle dépasse largement les frontières de la région et s’étend à toutes les régions du pays. Mieux, il dira que la manifestation s’est même installée dans les esprits dans des pays limitrophes du Mali et loin du continent africain. Selon lui, l’organisation a pris toutes les dispositions pour faire venir des artistes africains comme  Fémi Kuti du Nigéria, Ismaël Lo du Sénégal, King Mensah du Togo, Amity Méria du Burkina Faso, Sayon Camara de la Guinée, Gnawa du Maroc et Elton Lima du Cape vert. Ces artistes seront accompagnés par leurs homologues maliens : Amadou et Mariam, Oumar Koïta, Toumani Diabaté, Kassé Mady Diabaté, Oumou Sangaré, Bako Dagnon, Neba Solo, Abdoulaye Diabaté, Super Biton, Vieux Farka ,  Adama Yalomba et tant d’autres artistes maliens. Après une belle prestation du super Biton, Ndiaye Bah, ministre de l’artisanat et du tourisme, dira que la manifestation attend cette année au moins 30 000 participants et a contribué à faire passer le nombre des hôtels à 21 en 2010. « Je vous rassure du soutien du gouvernement malien pour la pérennisation de cette manifestation », a-t-il conclu. 

Assane Koné           

Envoyé Spécial

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