Festival : Sélingué revisite son patrimoine culturel

0

Comment impulser une nouvelle dynamique au développement socio-économique de Sélingué à travers sa culture, son tourisme et son artisanat ? C’est le défi que s’est assigné le chanteur Ousmane Bâh, plus connu sous le sobriquet d’ « Amkoulel », à travers l’association « Mali Art Promotion ». Le festival international de Sélingué se veut le carrefour de l’expression et de la diversité artistique et culturelle.

Au port de pêche de la « Carrière » de Sélingué, un site attire toutes les convoitises des visiteurs. Au bord du fleuve Sankarani, le site se veut un lieu touristique par excellence à travers les démonstrations des piroguiers et le défilé des pêcheurs, mais également par  sa propreté et l’odeur de parfum que dégage le fleuve. L’association « Mali Art Promotion » ne pouvait être inspirée en choisissant ce lieu pour abriter, du 2 au 4 mars prochains, les festivités marquant la célébration de la 1ère édition du Festival international de Sélingué, dénommé « Urban Music & Mode ». Organisé en partenariat avec l’Office de développement riz de Sélingué (ODRS), cette manifestation culturelle est une première dans cette localité. Elle vise à promouvoir la musique et la mode, en contribuant au développement culturel et économique de Sélingué. La présence des autorités politiques et administratives de la localité au lancement officiel, le jeudi 26 janvier dernier, témoigne de leur adhésion au projet et l’engouement suscité chez les populations.

 

Brassage culturel et découvertes touristiques

 

Sélingué est une localité touristiquement riche par son barrage, son lac artificiel, son périmètre irrigué, ses infrastructures d’accueil, etc. Ses sites touristiques comme la mare sacrée de Dalabala, la mare de « Satiè » de « Sanankoroni », la touffe « Kobitou » et les collines « Sagadjigui coulu » et « Kokolibala » de Kangaré, le « Gnaman coulouni » de carrière, le tunnel naturel appelé « Souroukou falani » de Sélingué, etc. offrent un cadre idéal pour l’organisation de festivals et autres manifestations du genre. Le festival international de Sélingué sera sans doute l’occasion de revaloriser ces sites en attirant plus de visiteurs.

Au cours de ce festival, une place de choix sera donc accordée à la visite de ces sites touristiques. D’où l’avis du directeur du festival, que l’évènement offre l’occasion de donner un nouvel élan à la promotion du tourisme de la localité.

L’un des temps forts du festival de Sélingué sera le défilé de mode inscrit au programme. Il constituera un cadre d’expression pour les artisans et revalorisation de leurs produits.

Des concerts géants offriront l’occasion aux populations de retrouver les meilleures voix de la musique malienne et d’ailleurs. Plusieurs grosses pointures sont ainsi attendues sur le Sankarani. Il s’agit de Salif Keïta, Cheick Tidiane Seck, Oumou Sangaré, Will Calhoun des Etats Unis, etc.

Pour le maire de la commune rurale de Baya, ce festival vient à point nommé, au moment où les populations aspirent, à l’instar de Ségou et de Tombouctou, à revisiter leur patrimoine culturel en se réconciliant leur pas de danses traditionnels.

Abondant dans le même sens, le sous-préfet de Kangaré, Ibrahim B. Maïga,  a révélé pour sa part que l’évènement est loin d’être un festival de plus. Pour lui, il favorisera le brassage culturel et le renforcement de fraternité entre les peuples de la localité et ceux d’ailleurs. C’est du moins l’objectif recherché par les organisateurs qui croient que « l’art peut contribuer au développement économique d’une nation, si les opérateurs culturels sont mieux organisés et soutenus ».

Issa Fakaba Sissoko

 

 

Rentrée littéraire à Bamako

Le livre dans tous ses états

 

Pendant quatre jours des écrivains maliens (d’ici et de la diaspora) et ceux de la littéraire africaine contemporaine, se donnent rendez-vous en terre malienne pour célébrer le livre. Pour l’édition 2012, la politique s’invitera dans les débats, car la fête intervient dans un contexte mouvementé sur le plan politique au Mali et en Afrique.

 

« La politique est une pierre attachée au cou de la littérature, et qui, en moins de six mois, la submerge. La politique au milieu des intérêts d’imagination est un coup de pistolet au milieu d’un concert », écrivait l’auteur français Stendal.

Du débat politique, il en aura au cours de cette rentrée littéraire 2012 au Mali. Prévues du 7 au 10 février prochains, elle intervient au moment où notre pays s’apprête à organiser des élections présidentielles, référendaires et législatives. Pour les organisateurs, il d’un « moment opportun d’interpellation les candidats sur leurs visions et leur engagement pour la culture et pour le livre en particulier ».

Le printemps arabe, lui aussi s’invitera dans les débats. Et la rentrée littéraire sera l’occasion de s’interroger si les auteurs maghrébins ont vu cette révolte venir, mais aussi comment ils l’ont perçus. La parole féminine dans la littérature africaine, la sécurité, la crise économique mondiale vue d’Afrique, etc. seront également d’autres thèmes débattus au cours de cette conférence débats prévue à l’Université de Bamako.

 

Une brochette d’activités au programme

 

Organisée par le « Fonds des prix littéraires », la rentrée littéraire contribue à « l’amélioration de la structuration et l’intégration de la filière du livre en Afrique, particulièrement au Mali ». En clair, il s’agit de promouvoir les auteurs et la diffusion de leurs œuvres. Les manifestations de cette édition 2012 se tiendront dans les librairies, bibliothèques, centres culturels, les universités et les grandes écoles, les lycées et collèges, les centres d’animation et les salles de spectacle.

Pour cette fête autour du livre, plusieurs participants sont attenus. Il s’agit entre autres des auteurs maliens et d’ailleurs, les éditeurs, libraires, diffuseurs, critiques littéraires, bibliothécaires, documentalistes, animateurs, universitaires et les hommes de médias, etc.

Les rentrée littéraire c’est aussi la compétition entre les auteurs autour de plusieurs prix comme celui du meilleure roman, le Prix Massa Makan Diabaté, celui dédié Yambo Ouloguem, le prix qui récompense le meilleur manuscrit, les plus beaux poèmes de l’année, le prix du livre de la jeunesse et les prix spéciaux.

Les ateliers d’illustration pour enfants ne sont en marge de cette édition. Animés par des auteurs, dans des écoles et dans les centres de lecture et d’animation, ces ateliers visent à renforcer les capacités des professionnels de la filière, le leadership et le lobbying-plaidoyer.

Bref, la rentrée littéraire 2012 est un concentré d’activités riches et variées autour du livre.

I. F. Sissoko

 

 


Commentaires via Facebook :