Dans le cadre du Festival « Qu’on sonne les voix à elles », la compétition nationale de slam contre les VBG et pour les droits humains, a connu son épilogue le 29 février 2024, à Blonba. Et, à l’issue de ce concours, le jury a désigné Mlle Néné Doukamsi comme la lauréate de cette édition.
Au départ, ils étaient 9 candidats. Chacun représentant sa région. Ce sont : Djénéba Sissoko de Koulikoro ; Awa Sissoko de Sikasso ; Alassane Kanouté de Kayes ; Fatoumata A. Guindo de Mopti ; Kadida B. Aldjoubarkoye de Tombouctou ; Abdoulaye Diarra de Koutiala ; Néné Doukamsi de Bamako ; Aliou Karonta de Gao ; et Ramata Kounadi Singaré de Ségou.
Mais, à l’arrivée, la salle a acclamé 3 vainqueurs après une prestation d’un niveau très élevé selon le président du jury. Les trois lauréats sont : Néné Doukamsi de Bamako, classée première, avec une enveloppe de 300 000 FCFA et un trophée ; Aliou Karonta de Gao, classé deuxième, avec une enveloppe de 250 000 FCFA et un trophée ; Ramata Kounadi Singaré de Ségou, classée troisième, avec une enveloppe de 200 000 FCFA et un trophée.
Cette compétition de Slam a été précédée par une série de discours. En sa qualité de Directeur du complexe culturel Blonba qui accueille l’évènement, Alou Ifra Ndiaye, a rappelé dans son mot de bienvenue que la structure qu’il dirige est un laboratoire et se met à la disposition de tous ceux qui poussent la réflexion. « Le Slam est aujourd’hui, une discipline culturelle qui remplit un vide au Mali, avec des créations qui poussent à la réflexion », a-t-il déclaré. Pour cela, il a félicité les initiateurs de cette compétition nationale qui va révéler de nouveaux talents au Mali.
Pour sa part, en sa qualité de Directrice du Festival « Qu’on sonne les voix à elles », Kadiatou Cissé Kounadi, au nom de toute l’équipe de Jeuness’ Art, organisatrice du Festival, a exprimé sa reconnaissance envers le Projet LUCEG, dont le soutien indéfectible a accompagné cette initiative depuis sa première édition, n’a jamais fait défaut. « Votre engagement continu et votre soutien précieux ont été les piliers sur lesquels nous avons construit cette merveilleuse plateforme d’expression artistique et sociale », a-t-elle déclaré. Elle a également adressé des remerciements au Fonds Canadien d’Initiatives Locales. « Sans votre générosité et votre appui constant, cette compétition nationale de slam contre les VBG et pour les droits humains ne serait pas possible », a-t-elle ajouté. Avant de soutenir que votre confiance en notre vision et votre investissement dans notre cause ont été les moteurs de notre réussite, et pour cela, nous vous sommes infiniment reconnaissants.
Elle a ensuite félicité tous les champions venus des 9 villes régionales. « je tiens à vous féliciter pour votre talent, votre courage et votre engagement », a-t-elle indiqué. Avant de préciser que leur voix, leurs mots et leur créativité sont des sources d’inspiration pour tous. Avant les résultats de la finale, elle a estimé « vous avez déjà remporté une victoire en donnant une voix à ceux qui sont souvent réduits au silence ».
« Nous avons entendu d’excellents échos du projet »
« Je me réjouis de prendre part à la finale de la compétition nationale de slam contre les violences basées sur le genre (VBG) et pour les droits humains. Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet intitulé Qu’on sonne les voix à elles : Festival de Slam pour l’Emancipation et les Droits Humains au Mali, initie par l’association Jeuness’art et soutenu par le Canada à travers le Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL) », a déclaré Nicolas Simard, Ambassadeur désigné du Canada au Mali.
Selon lui, ce projet fait partie des dix (10) projets que l’ambassade du Canada au Mali finance par le biais du FCIL et d’ailleurs la touche finale des activités des projets FCIL 2023-2024. « S’il est bien vrai que nous n’avons pas pu être avec vous sur le terrain, notamment dans les régions, compte tenu de la situation sécuritaire, nous étions de tout cœur avec vous et nous avons entendu d’excellents échos du projet », a-t-il rassuré l’Association Jeuness’Art. Il a ajouté qu’il était content de savoir que l’Association a pu réaliser toutes les activités du projet dans le délai imparti, à travers les différentes activités du projet notamment le débat “Maux d’elles – Mots d’elles” ; un instant à la prison des femmes à “Bole ; le Match de Football entre les Blogueurs et les slameurs sur les VBG et pour l’égalité des genres et le championnat national de Stam.
Présentée par l’Ambassadeur comme la dernière activité du projet, il dira que le Festival de Slam pour l’Emancipation et les Droits Humains au Mali, met en compétition les finalistes sélectionnés parmi des centaines de participants venant de toutes les régions du Mali. « Le Canada est fier d’accompagner ce projet qui s’est donné comme objectif de contribuer à la lutte contre les violences basées sur le genre et les abus des droits de la personne, dont les graves violations que constituent l’enrôlement des enfants, l’exploitation sexuelle, le viol, la prostitution, la délinquance juvénile, l’enlèvement, le mariage forcé, l’extrémisme violent, l’abus de pouvoir, la mauvaise gouvernance, la déscolarisation et la non-scolarisation », a-t-il déclaré. Il a estimé que ce projet répond à une des priorités thématiques de la stratégie FCIL de l’ambassade, notamment la gouvernance inclusive, y compris la diversité, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit, une thématique d’actualité au regard du contexte actuel du pays.
« Je suis content de savoir que ces jeunes slameurs/slameuses formés dans les différentes régions sont désormais des ambassadeurs et ambassadrices engagés de la bonne gouvernance, de la participation citoyenne et des droits humains », a-t-il déclaré.
A l’intention des finalistes de la compétition, il a indiqué : « avant de vous souhaiter bonne chance pour la finale, je voudrai vous féliciter toutes et tous pour avoir été champion dans vos localités et par la suite représenter votre région. Je souhaite que le meilleur ou la meilleure gagne, même si je reste convaincu que vous êtes tous les meilleurs. Mais, c’est un jeu, il faut bien un ou une gagnante! ».
En tout ce fut une belle compétition sur fond de sensibilisation aux VBG et la promotion aux droits humains.
Assane Koné