Festival Nangnerki, 2e Ă©dition : Sikasso, un carrefour de la culture senoufo, malienne et africaine

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Du 5 au 11 avril dernier, Sikasso, la capitale du KĂ©nĂ©dougou, a vibrĂ© au rythme de la 2e Ă©dition du festival Nangnerki, un grand Ă©vènement de promotion et de la valorisation de la culture senoufo, malienne, voire africaine. Durant environ une semaine,  au stade municipal de Sikasso, les festivaliers ont eu droit Ă  une plĂ©iade d’activitĂ©s culturelles et artistiques de belle facture. 

Avec comme thème “Le retour  Ă  la source”, faisant Ă©cho au thème “Le village Ă  la recherche de ses enfants” de la 1ere Ă©dition du festival tenue avec faste dans capitale Bamako l’an dernier, cette 2e Ă©dition a rĂ©ussi son pari de rĂ©unir le peuple Senoufo Ă  la source, dans la capitale du KĂ©nĂ©dougou. Ce 2e acte, comme aspire le festival, fut une mise en valeur du patrimoine culturel et touristique de la rĂ©gion de Sikasso et des communautĂ©s Senoufo d’autres pays comme le Burkina Faso et la CĂ´te d’Ivoire.

La cĂ©rĂ©monie d’ouverture officielle de cette 2e Ă©dition du festival tenue le jeudi 8 avril au stade municipal de Sikasso a Ă©tĂ© marquĂ©e par la prĂ©sence de personnalitĂ©s politiques, administratives et coutumières, notamment le chef de Cabinet du ministère de la Culture, de l’Artisanat  du Tourisme, Yamoussa FanĂ©, la reprĂ©sentante de la marraine de cette 2e Ă©dition, Madame Diallo AĂŻda KonĂ©, directrice du Bureau malien du droit d’auteur, du parrain Yaya Bamba du Conseil rĂ©gional de Sikasso, du maire de Sikasso, Kalifa Sanogo, et du Maestro Cheick Tidiane Seck, entre autres.

InvitĂ© Ă  prendre la parole, le chef de Cabinet du ministre de la Culture de l’Artisan et du Tourisme, Yamoussa FanĂ©, a estimĂ© que le Nangnerki, spĂ©cimen d’arbre dans lequel sont taillĂ©es les lames du balafon est un symbole de l’unitĂ©, du rassemblement, du raffermissement des liens sociaux et d’intĂ©gration des peuples. “La  rĂ©gion de Sikasso regorge de gisements de trĂ©sors artistiques, des tĂ©moins matĂ©riels et immatĂ©riels  Ă©loquents de notre passĂ© glorieux.

Ce potentiel culturel est sous exploitĂ© et  reste comme des “pĂ©pites brutes” qui n’attendent que d’ĂŞtre “polies” pour attirer les visiteurs de par le monde. Le mĂŞme constat s’impose chez les communautĂ©s Senoufo de la CĂ´te d’Ivoire, du Burkina Faso, du Benin et du Ghana”, explique-t-il avant d’ajouter que festival Nangnerki entend s’arrimer au progrès et servir davantage la prospĂ©ritĂ© dans notre pays.

Des visites touristiques, des confĂ©rences-dĂ©bats, des animations folkloriques, des foires, des concerts gĂ©ants et expositions artisanales ont colorĂ© de la plus belle des manières ce retour Ă  la source des enfants de la capitale du KĂ©nĂ©dougou. “Le thème ”Le retour Ă  la source” est aujourd’hui d’une importance capitale eu Ă©gard aux mutations et crises multiformes que traverse notre sociĂ©tĂ©”, soutient Yaya Bamba, parrain de cette 2e Ă©dition du festival. A l’en croire, la promotion des activitĂ©s et des manifestations peuvent constituer un levier de prise de conscience, de cohĂ©sion sociale, de vivre ensemble de paix  et d’intĂ©gration des peuples. “C’est dans ce sens que le Conseil soutient et encourage les initiatives culturelles comme le festival Nangrerki” conclut-il.

Au nom de la  marraine de cette 2e Ă©dition du festival, Diallo AĂŻda KonĂ©, sa reprĂ©sentante, Sandrine SangarĂ©, a saluĂ© la dĂ©termination et la perspicacitĂ© du promoteur du festival qui Ĺ“uvre inlassablement pour la promotion de la culture senoufo : “il a vite compris que le dĂ©veloppement  de la rĂ©gion de Sikasso passera obligatoirement par sa riche culture oĂą habitent Senoufo, Bambara, SamĂ´gĂ´, Mianka, Bobo, entre autres.”

Au-delĂ  des activitĂ©s artistiques et culturelles, cette 2e Ă©dition du festival a Ă©galement misĂ© sur les confĂ©rences-dĂ©bats avec des thĂ©matiques aussi variĂ©es que pertinentes sur la culture Senoufo. Il s’agit des confĂ©rences sur les thèmes  : “La crĂ©ation et la promotion d’un circuit touristique dans l’espace communautaire Senoufo”, animĂ© par Broulaye TraorĂ©, directeur provençal de la culture des arts et du tourisme de la rĂ©gion des Cascades du Burkina Faso ; “Le rĂ´le du balafon dans la socialisation de l’enfant Senoufo”, AndrĂ© Timoko Sanogo, chercheur, Ă©crivain et chroniqueur ; “Origines des Senoufo de Niankorodougou”  par  Blagnima Ouattara et “les rites de passage en milieu Senoufo, cas du Poro” avec, comme confĂ©rencier, AbbĂ© Édouard Coulibaly.

“S’approprier l’Ă©vènement”

Le chef de la dĂ©lĂ©gation du Burkina Faso, Blagnima Ouattara, a dans un premier temps saluĂ© l’initiateur de ce festival qui devient un carrefour de toutes communautĂ©s Senoufo du Mali et des autres pays africains comme le Burkina Faso, la CĂ´te d’Ivoire, le Benin et le Ghana. Il Ă©galement invitĂ© les autoritĂ©s maliennes et Ă  les populations sikassoises Ă  s’approprier ce festival afin d’en faire une grande rencontre culturelle malienne et africaine.

Sur le plan de l’animation artistique et culturelle, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands, Ă  travers notamment deux grandes nuits de concerts gĂ©ants avec la programmation d’artistes urbains et traditionnels de renom au Stade municipal de Sikasso. Il s’agit  de la nuit de l’intĂ©gration qui a Ă©tĂ© ouverte avec la musique des Koredougaw et marquĂ©e par des danses patrimoniales comme la danse du feu et la danse du Gon. Elle a aussi vu la prestation des troupes ivoiriennes (Ballo de Pourou) et du Burkina (troupe Katanalogo). Une soirĂ©e aux couleurs traditionnelles qui a Ă©tĂ© bouclĂ© en beautĂ© avec le maestro du balafon, NĂ©ba Solo.

Quant Ă  la deuxième nuit, elle a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  la musique urbaine et Ă  la danse traditionnelle Senoufo, avec notamment les danses patrimoniales telles que le Diadiogue du village de Tchicounani, le Gomba de Tchacala et le balafon de Naminasso. Des rappeurs en herbe comme Dri Sogodogo dit Perly, Fallaye P et autres artistes Ă©mergents comme Arouna Marilou dit Arley et l’Ă©toile montante du Wassoulou, Kany SidibĂ©, ont tenu le public en haleine tout au long cette soirĂ©e dont le maestro Cheick Tidiane Seck a rehaussĂ© l’Ă©clat avec des sonoritĂ©s endiablĂ©es du piano.

Pas que de la musique ! Les deux soirĂ©es ont Ă©galement Ă©tĂ© marquĂ©es par des dĂ©filĂ©s de mode mettant en exergue la crĂ©ativitĂ© des jeunes stylistes modernes de la ville de Sikasso Ă  travers des collections inspirĂ©es des crĂ©ations locales et des techniques de teinture. Aussi les festivaliers ont eu droit Ă  des visites touristiques, notamment au Centre Culturel Senoufo  et au Tata de Sikaso. Des visites riches en dĂ©couvertes tant sur le patrimoine culturel Senoufo que sur l’histoire du Tarakoko (Tata de Sikasso).

Le festival Nangerki, Ă  en croire son directeur artistique, Kassim Bengaly, “est un espace d’affirmation de notre identitĂ© culturelle … dans la perspective de contribuer Ă  la prĂ©servation et Ă  la promotion du patrimoine culturel, de l’Ă©ducation, de la formation, de l’unitĂ© nationale et de la cohĂ©sion sociale, la paix et la sĂ©curitĂ©. Il intègre dans sa stratĂ©gie le dĂ©veloppement durable en prenant en compte Ă  la fois la dimension sociale, Ă©conomique, culturelle et environnementale.” Il a par ailleurs adressĂ© une dolĂ©ance aux autoritĂ©s politiques, Ă  savoir doter le festival d’un site, non seulement pour abriter l’Ă©vènement, mais Ă©galement favoriser la crĂ©ation d’un complexe culturel.

Une dolĂ©ance qui suscitera certainement des rĂ©actions au vu de la rĂ©ussite et l’engouement des autoritĂ©s politiques, administratives, coutumières et des populations de la rĂ©gion de Sikasso autour de cette 2e Ă©dition du festival.

Vivement la prochaine !

  Youssouf KONE

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