Ce jeudi 25 février 2016, s’ouvre au stade Omnisport Modibo Keïta de Bamako la 4è édition du festival international soninké (Fiso). Cadre intégrateur et surtout d’apprentissage pour la jeune génération, l’évènement mettra le projecteur sur la riche culture soninké. L’or, le fer, le cheval, le Bida, Siya Yatabaré; bref toute l’histoire des soninkés sera revisitée à travers des thématiques aussi variées que pertinentes. Pour exposer les tenants et aboutissants de cette grande retrouvaille (près d’un millier de festivaliers attendus), Mamadou Hamet Cissé, président du comité de pilotage du festival, était face à la presse le mardi dernier au QG de l’association culturelle soninké.
Du 25 au 28 février prochain, le stade Omnisport vibrera aux rythmes et sons d’une pléiade d’artistes. Mieux, au-delà de l’aspect festif, c’est une véritable école qui s’ouvrira au stade pour enseigner les valeurs soninké aux jeunes venus essentiellement de l’extérieur du Mali pour se ressourcer. Telle est d’ailleurs la quintessence de ce festival né, principalement, de la volonté des communautés soninké en France. «Vivants en communauté dans des foyers en France, ces soninkés ont eu la nostalgie de venir chez eux pour se manifester… Ainsi la gestation du festival a été faite en France, mais la maman a accouché ici », a rappelé Mamadou Hamet Cissé. Qui, cependant, précise que cette manifestation est loin d’être l’apanage des seuls soninkés, même son objectif est de remettre en selle une culture tirée des valeurs de cette ethnie. Lesquelles valeurs, à en croire M. Cissé, sont aujourd’hui en déperdition.
Réconciliation et émigration
C’est pour donc redorer le blason, que plusieurs conférences seront organisées autour de deux groupes essentiels de thématiques. Le premier groupe de thématiques a trait à la culture. Ainsi, en plus du rôle et la place du cheval dans la culture soninké, il sera question de l’or, du fer, de l’indigo ou encore du mythe de Ouagadou qui, aujourd’hui, est dénaturé dans des romains. Contes, devinettes et proverbes, scène d’intronisation d’un roi Manga, bain prénuptial, parade des chevaux, sont au menu.
La deuxième catégorie de thématiques porte sur l’actualité, notamment les conflits et la réconciliation. Selon le conférencier, « les empereurs avaient forcement des mécanismes de réconciliation » qui peuvent être exploités pour réussir le processus de réconciliation enclenché dans notre pays. Aussi sera-t-il question de la lancinante problématique de l’émigration, à travers le thème « genèse des migrations et contribution de la communauté soninké à la gestion des crises migratoires ». Sur le sujet, Mamadou Hamet est convaincu que seule l’émigration peut tarir l’émigration. En clair, les émigrés doivent investir (créer des infrastructures) dans le pays pour maintenir les jeunes sur place.
La particularité de ce festival, selon le conférencier, est sa « répétitive » et le fait que cette 4è édition se déroule à Bamako, sous l’égide d’une famille (Niakaté) soninké. Près d’un millier de festivaliers venant du Sénégal, de la Gambie, de la Mauritanie, de la Côte d’ivoire, de la France… y sont attendus à Bamako.
Pour mémoire, les deux premières éditions, respectivement en 2011 et 2012, ont eu lieu à Kayes. Et la 3è édition fut organisé, en 2014, en Mauritanie où les autorités se sont impliquées.
I B Dembélé