Le Festival international Sogobo, édition 2024, aura lieu du 20 au 26 mai 2024 à Bamako. L’annonce a été faite par la compagnie Sogolon, le 9 mai dernier à la Maison des jeunes à l’issue d’une cérémonie de pré-lancement.
Du 20 au 26 mai 2024, à Bamako, se tiendra la 1re édition du Festival international Sogobo. Une cérémonie officielle, en guise d’entrée en matière, s’est tenue le 9 mai dernier, à la Maison des jeunes de Bamako.
Artiste conteur, magicien, musicien mais surtout connu comme marionnettiste de talent, Yaya Coulibaly, promoteur du Festival Sogobo, est né le 26 avril 1959 à Koula, dans la région de Koulikoro. Yaya Coulibaly possède plus de 6 décennies de pratique de l’art de la marionnette dans lequel il baigne depuis l’enfance.
Bien qu’ayant suivi une formation classique à l’Institut national des arts de Bamako, formation qui s’est poursuivie en Europe, notamment à l’Institut de la marionnette suivie d’une autre à l’Ecole nationale supérieure des arts et de la marionnette (Ensam) à Charleville-Mézières, la base de cet art, il la tient de sa lignée qui compte à ce jour une importante collection de milliers de marionnettes, plus de 25 000 éléments dont certains remontent au 12e siècle.
Yaya Coulibaly en est un fervent promoteur de la culture malienne à travers le monde et son art, reconnu et apprécié. Chevalier de l’Ordre national du Mali, il compte à son actif des dizaines d’autres récompenses dont le dernier, l’un des plus importants de sa carrière, reçue à la dernière édition des Journées théâtrales de Carthage. Il est à l’initiative de nombreux spectacles représentés aux quatre coins du monde que ce soit ailleurs en Afrique, en Europe, en Amérique ou en Asie.
L’heure de la transmission, le Festival Sogobo
Pour justement partager son expérience, il a mis en place dès 1980, la compagnie Sogolon. Avec cette structure, il voyage à travers le monde pour non seulement donner des spectacles mais aussi participer à des conférences, des panels, des tables rondes autour de l’art de la marionnette et de la culture africaine en générale.
Cette année, pour appuyer cette démarche, il a décidé de mettre sur les rails le Festival international Sogobo de Bamako. Une idée qui germe aujourd’hui mais qui remonte à plusieurs décennies en arrière. “Le Festival international Sogobo est l’aboutissement d’une longue vision. Nous avons laissé le temps faire les choses. Aujourd’hui, nous avons une certaine crédibilité vis-à-vis de l’art de la marionnette et de la culture africaine en général”, explique l’homme.
Ce festival qui se tiendra au mois de mai prochain a pour objectif principal de créer les conditions nécessaires pour la sauvegarde et le rayonnement des arts des masques et marionnettes à l’échelle nationale et internationale.
De manière spécifique, le festival vise à dynamiser la diversité des expressions artistiques et culturelles au Mali ; à soutenir la création et la production de spectacles de masques et marionnettes ; à créer un réseau des marionnettistes au Mali et à l’étranger ; à créer une industrie culturelle autour des masques et marionnettes ; à valoriser les trésors humains vivants des masques et marionnettes ; à inventorier les masques et marionnettes ; à initier les femmes et les enfants à l’art des masques et marionnettes ; à créer un espace de rencontre, de dialogue et d’échange entre les acteurs culturels et la population ; à faciliter l’ancrage des jeunes aux repères culturels ; à développer les capacités de création, de production, de promotion et de diffusion des masques et marionnettes.
“Représentés sous la forme anthropomorphe (humaine) et zoomorphe (animale), les masques et marionnettes constituent la clé de voûte de l’éducation, de la religion, de l’économie et de la prévention des conflits dans nos sociétés”, confie Facinet Coulibaly, directeur du festival.
L’expression “Sogobo”, qui littéralement signifie “Sortie des masques”, constitue un événement très important chez les communautés villageoises du Mandé. Elle est empreinte de rassemblement, d’échange, d’harmonie et de paix dans les villages ou dans nos sociétés. Elle est au cœur des manifestations populaires auxquelles les femmes et les enfants participent. “Cet événement est une belle initiative pour renouer avec cette valeur ancestrale”, conclut le professeur Salia Malé.
Issouf Koné