Avant le début du festival proprement dit, une caravane est partie mercredi 22 avril 2015 de Bougouni pour Yanfolila. Cette caravane de grande envergure a été un élément déclencheur de la mobilisation générale lancée par les autorités du cercle de Yanfolila. Contrairement à la précédente, cette deuxième édition du festival international «Nuits du Kamalen n’goni» a bénéficié de l’adhésion de toutes les autorités politiques et administratives, pour qu’il soit inscrit dans l’agenda culturel du Mali.
Dans son intervention, au cours de la cérémonie d’ouverture, Abdoul Berthé, le coordinateur du festival, s’est réjoui de cette mobilisation générale et locale autour des organisateurs. Il a aussi invité les populations de Wassolo à se mobiliser davantage pour les futures échéances et s’approprier cet événement. Selon Berthé, les impacts économiques sont locaux et permettront dans les années à venir le développement local. Il a également invité les partenaires à lui faire plus de confiance pour faire de ce festival une fête internationale.
Pour la marraine, Mme Sangaré Djénéba Diakité, le choix porté sur sa personne n’est pas fortuit, car elle vient de Yanfolila et tout ce qui concerne le développement de cette localité doit être sa priorité. Elle a invité les autres ressortissants de Wassolo à venir s’associer à cette belle fête culturelle et économique pour le développement de la localité. La marraine a également promis d’être là en cas de besoin pour les futures échéances, car, selon elle, faire du Kamalen n’goni un facteur de développement économique de Wassolo est une fierté pour les ressortissants de cette zone.
Pour le sous-préfet central auprès de la commune de Wassolo Balé, Abdoul Nasser Maïga, ce festival est sans nul doute un espace d’échanges culturels, mais aussi et surtout économique. Il a pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour la réussite de cette fête.
Durant le festival, plusieurs conférences-débats ont été données dont les thèmes portaient sur : prévention des conflits, droits de l’homme. Ce thème a été exposé par Saloum Traoré, directeur exécutif de Amnesty international. Le deuxième thème portait sur la déforestation, impact sur la nature et l’homme. Ousmane Samassekou, chef de cantonnement forestier de Yanfolila, s’y est ‘collé’. Le thème «l’historique du Kamalen n’goni et l’importance des sites touristiques dans le développement en milieu rural» a été également débattu. Dans l’exposé sur l’historique de Kamalen n’goni, il ressort que cet instrument fut créé vers 1958 par Badougou Seydou, suivi de Alata Bouroulaye et Yoro Diallo. Selon le conférencier, cet instrument est issu de Samakoro et Yoro Diallo est sans nul doute le premier joueur à moderniser le n’goni et lui donner le nom de Kamalen n’goni.
S’agissant des animations musicales, plusieurs artistes nationaux et locaux étaient de la fête notamment : Kabako Bouran, la danse traditionnelle de Fourou, le balafon Benkady, Nianamalé Tou, Yoro Diallo, Mamourou Camara Sogninè, Dri djon, la troupe Bouanzan, le solo de Koumantou et des artistes locaux.
Durant quatre jours, les milliers de festivaliers ont apporté à la ville de Yanfolila un impact économique de plusieurs millions de FCFA. La population a profité de l’arrivée des festivaliers pour vendre leurs produits locaux. Des petits commerçants aux grands, tout le monde aura eu sa part du gâteau.
Cette 2e édition a été marquée par la présence de la population de Bougouni, Kolondièba, Koumantou, Sikasso, Ségou et des hôtes venus de Bamako. Des visites de sites touristiques comme la Maison des chasseurs à Yanfolila, les Caïmans sacrés de Yanfolila et de Flaboula, Sane dala, la Tombe de Sabou Satigui ont mis fin aux activités.
Yacouba Doumbia
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