‘’Le rôle de la culture dans la régionalisation’’ était le thème retenu pour la 4ème édition du festival international ‘’les nuits du Kamalen N’goni’’ qui s’est déroulée du 13 au 16 avril dernier à Yanfolila. Lors de cette manifestation culturelle, ce thème a été développé à travers une conférence-débats organisée à cet effet, par la Directrice de l’Action Culturelle Mme Haidara Aminata Sy.
D’entrée de jeu, Mme Haïdara Aminata Sy a reconnu l’importance de ce thème. Selon elle, depuis les années 1990, le Mali s’est engagé dans une politique de décentralisation qui s’étend progressivement aux différents secteurs d’activités. Et le secteur de la culture dit-elle, n’échappe pas à cette dynamique.
« La politique de décentralisation engagée par notre pays porte en elle beaucoup d’espoir et d’attentes. Elle s’attache aux idéaux de liberté, de démocratie et de développement. Elle se réfère aux dimensions de participation des populations et d’émergence d’une nouvelle citoyenneté favorable au développement économique, social et culturel », explique-t-elle. Pour elle, la décentralisation est un système de gestion qui admet la création d’entités administratives à qui des pouvoirs propres sont conférés soit par dévolution ou par transfert de compétences.
Mme Haidara Aminata Sy dira qu’avec ce principe de gestion, les collectivités locales disposent d’un pouvoir d’initiative et d’intervention sous réserve que leurs interventions correspondent aux orientations stratégiques de l’Etat.
« La mise en œuvre de la décentralisation a donné naissance à trois niveaux de collectivités territoriales dotées chacune de l’autonomie financière et de la personnalité morale : 703 communes, 49 cercles, 10 régions et une collectivité à statut particulier qui est le District de Bamako. Le Mali, le Sénégal et le Ghana sont cités en exemple pour avoir pris en compte le milieu rural dans le cadre de la décentralisation », a-t-elle laissé entendre. Avant de poursuivre que le conseil des ministres a adopté le décret N°2016-0951/P-RM du 20 décembre 2016 qui fixe le détail des compétences transférées de l’Etat aux collectivités territoriales en matière de culture. Les collectivités concernées sont : la commune, le cercle, la région. A en croire la Directrice de l’Action Culturelle, les avantages de la décentralisation culturelle sont entre autres, le renforcement de l’unité et de la cohésion sociale, la culture comme élément fédérateur et la culture comme catalyseur du développement économique. Selon elle, ces deux dernières décennies ont été marquées par une intensification de la mise en œuvre de la décentralisation qui a vu le transfert de certaines compétences aux collectivités par exemple au niveau des communes. Il s’agit entre autres de la protection de l’environnement, de l’enseignement préscolaire et l’alphabétisation, du premier cycle de l’enseignement fondamental, des dispensaires, des Centres de Santé Communautaires(CSCOM), les foires et marchés, les sports, les arts et la culture.
Aoua Traoré