Dans quelques jours, notamment du 24 au 28 octobre, Bamako va accueillir pour la cinquième fois le festival qui s’articulera autour de la percussion et la danse. Sans nul doute dans les années à venir la cité des Niaré deviendra la capitale de la percussion et de la danse africaine. C’est l’ardent vœu formulé par le chef de file des organisateurs en la personne de N’Tji Diakité ancien directeur du Ballet National pendant plus d’une décennie. Ce grand rendez-vous initié par l’association ” Domba ” a son siège à la Maison des Jeunes de Bamako.
Il a suffi de très peu de matériels et une grande ingéniosité pour aboutir à ces fantastiques instruments de percussions qui serviront à émerveiller le public. Il faut savoir qu’en amont on a pensé à l’idée de façonner harmonieusement le bois creusé recouvert de peaux d’animal domestique bien tendu. Sans oublier la participation des bras solides et plein d’énergie pour produire des sons agréables à l’oreille. Nos ancêtres doués de génie créateur furent sans doute les précurseurs de cet instrument de musique qui n’a pas fini d’impressionner les humains.
La percussion, le chant et la danse sont trois disciplines intimement liées depuis la nuit des temps. Au regard de l’association organisatrice de cette manifestation culturelle ces expressions connaissent une perte de vitesse au profit de celles venues d’ailleurs. Hier nous n’avions pas grande chose à envier aux autres dans les domaines de la musique et de la danse. Nos instruments de musique traditionnels savaient nous faire rêver. Les sons de nos percussions savaient nous réjouir. On célébrait nos festivités joyeusement en communauté. Le temps passant, la prolifération des musiques importées a conduit notre peuple à l’égarement. Des générations successives ont fait dos à l’héritage ancestral pour des raisons multiples et variées.
Le point focal des activités sera la maison des Jeunes. Il convient également de signaler que les six communes de la capitale accueilleront l’évènement. A ce jour plusieurs pays de la sous-région ont confirmé leur participation à ce grand rendez-vous à savoir : le Sénégal, la Guinée Conakry, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire et le Niger. Cette rencontre internationale issue de notre héritage culturel serait la bienvenue pour la génération actuelle. Le Mali est un grenier de savoir dans bien de domaines culturels. Nous espérons qu’elle facilitera l’émergence de nouveaux talents autant que de vocations. Ce sera l’occasion de mettre en avant sur l’échiquier international une part de la diversité culturelle du Mali.
Au fil du temps, j’en suis sûr ce festival contribuera à créer de grands spécialistes dans les métiers de la danse et des percussions. Voilà pourquoi cette manifestation d’une autre nature mériterait d’être pérennisée. Un proverbe bien connu de chez nous dit que : ” savoir monter sur l’arbre est une bonne chose, savoir grimper au dos du cheval est merveilleux. Mais rien ne vaut la connaissance de soi-même”.
Aboubacar Eros Sissoko