Bamako a abrité, les 29, 30 et 31 janvier derniers, la 1ère édition du Festival Culturel Dogon ‘’Ogobagnan’’. Ce festival a eu lieu sur la place du cinquantenaire au bord du fleuve Djoliba.
Organisé par l’association Ginna Dogon, cet évènement est le fruit de plusieurs années de réflexion menée par plusieurs acteurs.
Selon le président de la commission d’organisation, membre de l’association Ginna Dogon, Hamasagou Dougnon, l’idée de cette activité est venue lors de leur dernière journée culturelle à Koro en févier 2015. L’objectif de ce festival, dit-il, était d’amener le pays Dogon sur le bord du Fleuve à Bamako afin de faire découvrir cette culture dans toutes ses dimensions. « Nous avons permis à plus de 80 artisans d’exposer leur savoir et leur savoir faire, nous avons réalisé un pays dogon afin de faire découvrir au public certains éléments qui constituent un village Dogon », a indiqué le président de la commission d’organisation.
Selon lui, des troupes traditionnelles venues de diverses contrées ont contribué à animer le village pendant ces 3 jours.
Le président de l’association Ginna Dogon, Amadou Togo, pour sa part dira que ce festival permettra aux Dogon qui sont loin de leur terroir de se ressourcer. Selon lui, il permet aussi de mieux faire connaitre la culture Dogon. Il a ensuite parlé du Toguna, qui selon lui prend sa source au Mandé.
« Le Toguna patrimoine, culturel Dogon est un habitat qui répond à des normes Dogon. Il sert de lieu de repos pour les décideurs du village et d’endroit où ils échangent sur la vie sociale, économique, environnementale et culturelle du village. », a expliqué Amadou Togo. Avant d’indiquer qu’il existe deux types de Toguna : celui du quartier et celui de tout le village.
A ses dires, le Toguna joue le rôle de Parlement, d’une assemblée, de Palais de justice. Aussi dit-il, les Toguna de quartier servent de relais au Toguna mère. Ajouté à cela dit-il, le Toguna est une école où l’on enseigne l’éducation civique et les vertus indispensables à la vie en société comme l’honnêteté, la fidélité, la patience, le courage, la bravoure, la dignité, la protection du bien public, la solidarité. En plus de cela poursuit-il, le Toguna est un centre d’information, de renseignement et un lieu de culte.
La ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, marraine de l’évènement quant à elle a félicité les membres de l’association Ginna Dogon qui œuvrent inlassablement pour la promotion et la valorisation du patrimoine culturel Dogon en particulier et de celui de toute la nation malienne en général.
Elle s’est réjouie de la compréhension de l’association Ginna Dogon du facteur de développement qu’est la culture. Mais aussi de la mobilisation de tous les acteurs de ce secteur. Avant d’inviter son collègue de l’Education nationale à s’engager dans un travail pédagogique pour expliquer la plus-value que la culture peut apporter à l’économie de notre pays.
« Nous devons faire comprendre qu’au delà de l’aspect festif, folklorique, la culture contribue de façon substantielle à la croissance économique de notre pays à travers la création d’emplois, l’investissement, les échanges d’expériences, la créativité et le capitale humain », a laissé entendre la ministre de la Culture.
A noter que ce festival a été marqué par trois conférences qui ont porté sur les thèmes suivants : ‘’l’histoire du peuplement du pays Dogon’’, ‘’le concept de la maladie dans la culture Dogon’’, ‘’l’exercice du pouvoir en milieu Dogon’’. Mais aussi, des concerts géants, des danses traditionnelles des troupes Dogon, des danses des masques, des expositions des produits artisanaux Dogon et la lutte Dogon.
Fily Sissoko