Pour sa première participation au festival des jeunes réalisateurs de cinéma des pays membres de l’UEMOA, le réalisateur malien en la personne de Moustaph Diallo sera présent à Clap Ivoire avec le documentaire de 13 minutes : " Les derniers tirailleurs ".
Bamako Hebdo : En votre qualité de jeune réalisateur, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Moustaph Diallo : Je me nomme Moustapha Diallo, réalisateur et producteur malien né en 1978 à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Comment êtes-vous venus dans la réalisation ? Et depuis combien de temps ?
Je suis venu dans la réalisation par passion pour le cinéma. Après une expérience universitaire de deux ans en économie, j’ai débuté mon apprentissage auprès d’un vieux photographe nigérian immigré à Abidjan qui m’a initié à la prise de vue et au lavage des pellicules 6/6. Et comme j’étais amoureux du cinéma depuis mon plus jeune âge, il m’a alors initié à la projection d’ombre chinoise avec ses jeunes frères pour faire des mises en scène cinématographiques. Puisque je restais un amoureux fou du septième art qui n’avait pas les moyens nécessaires pour des études dans ce domaine, j’ai alors commencé des stages d’apprentissage auprès des cinéastes confirmés notamment Abderrahmane Sissako dans " Bamako ".
Avez-vous réalisé de vous-même des films?
Oui, j’ai fait quelques documentaires sur les problèmes sociaux et économiques qui touchent les populations africaines. Mon documentaire DJiko, affaire d’eau, a été primé au festival international du film de Nyamina au Mali en 2011.J’ai aussi eu à réaliser en 2001 "Les derniers Tirailleurs " en hommage à ces anciens combattants qui ont été jusqu’au sacrifice suprême pour défendre la patrie française pendant les différentes guerres. La même année, j’ai réalisé " Djanjo " un documentaire qui reflète l’histoire de la création des orchestres modernes au Mali des années 60. " Benkan Fanga " a été réalisé en 2009; " DJiko! Affaire d’eau " et " Enfant de fer " en 2008
.Pour revenir à votre film " Les derniers tirailleurs " qui sera en compétition à Clap Ivoire, de quoi parlez-vous ?
Dans ce film de 13 minutes, je rends hommage à tous ceux qui ont combattu particulièrement ceux qui sont allés jusqu’à donner leur vie pour défendre la France pendant les guerres mondiales et qui ont pris part à la guerre de décolonisation.
Le but de ce film est de porter le témoignage tout en gardant la mémoire pour le futur, grâce aux interviews de quelques anciens, qui sont fiers d’avoir accompli leur mission dans le contexte de l’époque.
Avec quels moyens l’avez-vous réalisé ?
Ce film a été réalisé grâce a une coproduction entre le centre de recherches et d’études Mémoria dirigé par Mr Sébastien Philippe, architecte et historien franco malien et Macina film qui est ma structure de production.
Nous avons bénéficié du concours financier du Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Mali, du soutien de l’association le Souvenir Français et de la bonne coopération de l’association des anciens combattants et du musée des Armées du Mali.
Quelles sont vos sources d’inspiration dans la réalisation?
Je m’inspire en général du quotidien.
Avez-vous des projets d’avenir ?
Tout le monde a des projets d’avenir car un homme sans projets est sans avenir et c’est dommage.
Soyez plus spécifique
J’ai beaucoup de projets, au moment opportun, j’en ferai part au grand public et vous serez informé.
Etes-vous confiant quant au sort de votre film dans la compétition ?
Oui, évidemment. Autrement je ne participerais pas à la compétition.
Quels sont vos rapports avec la maison de production " Brico Films " ?
Des rapports professionnels.
Que pensez-vous globalement du cinéma africain ?
Le cinéma africain se meurt car il y a un manque de volonté dans ce domaine. Mais grâce aux nouvelles technologies, je pense que la nouvelle génération de réalisateurs pourra éventuellement faire de bons films pour redresser la qualité de nos créations cinématographiques.
Fatoumata Mah Thiam KONE