Le Doyen du cinéma malien Souleymane Cissé a été désigné par les organisateurs du Fespaco édition 2025 comme président du Jury des films Long Métrage Fiction. Dans l’interview ci-dessous, réalisé par « artistes.bf » du Burkiba Fasso, le double Etalon d’or de Yennenga donne ses impressions sur l’honneur qui lui a été fait par le pays des Hommes intègres.
Bonjour Monsieur Cissé ! La délégation générale du FESPACO a porté son choix sur votre personne pour être le président du Jury Long métrage du FESPACO 2025. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ?
Souleymane CISSE (S.C.) : Ecoute ! C’est comme si on me rendait un hommage parce que finalement, je me rappelle très bien que l’année où les cinéastes se sont rassemblés chez le président de la république de Haute Volta en ce moment pour lui demander qu’on aurait souhaité qu’il y ait un Festival cinématographique Africain à Ouaga. Ça été comme une bombe qui éclatait ce jour-là. Le président en a profité pour manifester sa joie. Et si 40 ans après on me nomme président du jury de ce Festival, j’assume l’honneur; et je me sens un peu flatté. Je remercie mes grands frères SABENE Ousmane et tous les autres pour la naissance de festival. Créer une telle manifestation était quelque chose de très important pour nous. C’est le seul lieu en Afrique où chaque Africain se sent vraiment Africain; quel que soit le pays ou la langue qu’on parle
Pour moi, c’est quelque chose déjà de gagné et c’est la raison pour laquelle toute l’Afrique doit se battre pour que ce Festival puisse continuer à vivre et à briller à travers le monde.
Comment mesurez vous déjà le poids de votre tâche ?
Mais la responsabilité est toujours grande et toujours profonde Le cinéma est un mystère et chaque film fait découvrir un mystère. Et quand nous assistons à ce festival, le suspens est partout; on ne sait pas qu’est ce qui nous attend. Mais nous espérons que cette nouvelle génération nous fera découvrir un nouveau monde de l’Afrique. Mon appréciation sera donc basée bien sûr sur l’Art, la créativité et sur la profondeur des messages qui seront donnés aux spectateurs. C’est pour cela que notre devoir, c’est de tout faire pour que le cinéma puisse toujours exister en Afrique; j’en suis très honoré.
Avez-vous posé des conditions avant de donner votre “OUI” ?
Non ! Sincèrement, je n’ai rien dit. C’est vrai que jusqu’à présent je n’ai pas encore reçu la lettre officielle. J’ai tout simplement donné mon accord. Et la machine est lancée.
En quelques mots, un message aux cinéastes africains
Moi, je n’ai aucune leçon à donner aux cinéastes africains. Mais j’aimerais dans ce Festival découvrir l’Afrique comme je ne l’ai jamais vue. J’aime que mon continent avance, que ce festival soit reconnu mondialement et que les gens s’arrachent pour ce festival. Et je crois que désormais, il va falloir qu’il s’ouvre au monde pour qu’on échange et qu’on se confronte avec d’autres cinémas du monde.
J’aime aussi dire à la nouvelle génération que le cinéma Africain doit aller de l’avant, toujours, ne jamais reculer.
La rédaction
(artistes.bf)