Fespaco 2025 : Fousseiny Maïga, à la conquête ce soir, de l’Etalon d’or du Yennenga : Le rêve de Dieu sera le film le plus attendu du FESPACO.

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Pays de cinéma, trois fois Étalon d’Or du Yennenga, un de ses compatriotes désigné Président du Jury (Souleymane Cissé) que Dieu, dans sa Puissance, nous l’a arraché, le Mali fait donc office de sérieux prétendant pour la couronne ; et l’œuvre cinématographique de Fousseiny Maiga porte les espoirs de toute une nation.

De même que le jeune réalisateur soit le seul cinéaste africain, depuis l’instauration du FESPACO en 1969, à présenter 3 œuvres différentes pour une couronne, son film Long Métrage Fiction est dans les faits de l’actualité.

Depuis 2012, on le sait, le Mali fait face à une crise sans précédent, qui menace son existence en tant qu’État-Nation. Multiforme et ingérée, la crise sécuritaire au Mali s’est emparée du fait religieux et étendue à toute la partie centre et nord du pays. Les différents groupes terroristes et djihadistes qui y sévissent fondent leur revendication sur l’islam et appellent, le plus souvent au recours de la violence extrême, à l’application stricte de la charia. Parallèlement à la menace djihadiste, un autre danger plane sur le reste du pays. Il s’agit de l’extrémisme religieux, fondé par plusieurs visions de l’islam et nourri par la guerre multiséculaire à laquelle se livrent les sunnites et les chiites. Plusieurs courants islamiques existent au Mali. Chaque courant, au fil des ans, s’est construit et positionné, tant idéologiquement, financièrement, matériellement et politiquement. Tous les courants revendiquent des adeptes et fidèles. Les oppositions, verbales et sur le champ politique, sont monnaie courante dans le pays. Le risque d’un affrontement physique ou d’une ramification aux élans extrémistes du djihad dans les parties non occupées du pays est certain.

Fousseiny Maiga, le cinéaste veut agir et anticiper en développant son film sur ce thème central.

Fousseiny Maïga

« Le Rêve de Dieu », se veut donc une réponse cinématographique à la menace djihadiste et l’extrémisme violent. À travers son œuvre de 90 mn, Fousseiny Maiga veut ramener l’islam à ses valeurs universelles du partage, de la générosité, de la paix et de la justice sociale.

Pour le réalisateur qui a déjà à son actif une cinquantaine d’œuvres cinématographiques “réaliser un film, c’est raconter une histoire. Je veux donc, en tant que cinéaste, et au-delà un être humain qui s’identifie à une religion et un imaginaire collectif, raconter l’histoire magnifique de cette religion d’ouverture, de paix, de dialogue et de tolérance qu’est l’islam. Je veux, à travers mon métier et ma passion, démontrer, sans heurter ni influencer, que le rêve de Dieu est le même pour tous. Je tiens, de par la magie du cinéma, à montrer aux différents courants islamiques qu’ils ont plus de convergences que de divergences.

La problématique contemporaine qu’il soulève dans son film, avec le choix des décors naturels, des comédiens provenant à la fois du Mali et d’autres pays de la sous-région et d’une réalisation tournée vers des mises en situation conflictuelles sont autant de facteurs qui viendront renforcer la perception positive que ce film veut impulser sur l’islam.

LE RÊVE DE DIEU tourne alors sur le héros N’TJO et sa famille qui sont expropriés de leur héritage par les frères du défunt père de famille. N’ayant pour seul recours que le champ familial laissé par ses oncles, N’TJO se retrouve agriculteur dans le village natal de son défunt père, SANKO, à la quête d’un nouveau départ. Mais à son arrivée, l’Imam du village meurt et il se déclenche ainsi une lutte pour sa succession à la mosquée de SANKO entre trois prétendants bien différents. N’TJO se retrouve malgré lui au milieu de cette bataille dans laquelle s’immisce l’extrémisme religieux.

 

Moutta

Depuis Ouagadougou 

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